- Un groupe de travail sénatorial, dont les travaux ont commencé ce mardi 13 février 2018, doit rendre ses conclusions courant avril après avoir "évalué l'efficacité et l'impact" de la mesure. Un de ses membres, le sénateur (LR) de la Haute-Saône Michel Raison, a demandé au Premier ministre de ne pas prendre le décret d'application en attendant ses conclusions.
"Le document publié par l’association «40 millions d’automobilistes» présente de nombreuses lacunes tant en ce qui concerne la méthodologie, l’interprétation des chiffres produits et la rigueur de la démarche", explique l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière.
Selon ce dernier, l'association 40 millions d'automobilistes s'est basé sur autre période de "trois ans et demie et alors que les études d’accidentologie portant sur un réseau routier réduit sont systématiquement réalisées sur une période de cinq années pour une meilleure représentativité statistique".
Des chiffres " totalement erronés"
L'association n'aurait, selon l'observatoire, pas effectué ses relevés aux bons endroits et n'aurait pas pris "la peine d’exclure les accidents intervenus sur des tronçons non couverts par l’abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée (traversées d’agglomération, tronçons limités à 70 km/h, etc.)"
"Il résulte de ces lacunes que les chiffres cités sont totalement erronés", souligne l'observatoire qui donne ses chiffres :
- sur la RN57, les auteurs ont relevé six accidents avant l’expérimentation (1,7 par an en moyenne) et trois accidents pendant l’expérimentation (deux par an en moyenne) : le bilan est jugé "très mauvais" ;
- en revanche sur la RN7, les 33 accidents avant l’expérimentation (9,4 par an en moyenne) comparés aux 11 accidents pendant l’expérimentation (7,3 par an en moyenne) conduisent à un bilan "non significatif" ;
- et de même sur la RN151, les 14 accidents avant l’expérimentation (quatre par an en moyenne) comparés aux quatre accidents pendant l’expérimentation (2,7 par an en moyenne) sont jugés comme un bilan "mauvais" !
Pour l'observatoire, la moyenne calculée par 40 millions d'automobilistes (un tué pour 202 km) n’a "pas de sens" : "il intègre des routes peu circulées et aux caractéristiques géométriques qui ne permettent pas de dépasser le 70km/h (le réseau très local, le plus important)".