Agriculture : appel à lever les blocages après de nouvelles annonces de Gabriel Attal

Publié le 02/02/2024 - 09:34
Mis à jour le 02/02/2024 - 09:34

Les syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes agriculteurs ont appelé jeudi 1er février 2024 à suspendre les blocages en France mais ont promis de rester vigilants sur l'application de nouvelles mesures annoncées peu auparavant par le Premier ministre Gabriel Attal.

 © Hélène Loget
© Hélène Loget

"Nous avons décidé qu'à l'heure actuelle, au vu de tout ce qui avait été annoncé (...), il faut qu'on change de modes d'action et donc nous appelons nos réseaux (...) à suspendre les blocages et à rentrer dans une nouvelle forme de mobilisation", a indiqué le président des JA Arnaud Gaillot, aux côtés du patron de la FNSEA Arnaud Rousseau, lors d'une conférence de presse à Paris.

  • Ce mot d'ordre a été suivi dans plusieurs départements, dont les préfectures ont fait état de levées de barrages, ou à tout le moins d'allègements, même si des blocages ponctuels persistent, selon Matignon.

Au niveau national à 19h00, on constate une "décrue très lente" des barrages, a indiqué une source policière à l'AFP, même s'"il ne faut pas interpréter cette lenteur autrement que comme un côté un peu veillée d'armes et communion des agriculteurs qui se sont battus pendant une dizaine de jours pour obtenir des garanties".

Les agriculteurs ont quitté le pont de Cheviré à l'ouest de Nantes et le barrage qui coupait l'A6 au niveau du grand péage de Villefranche-sur-Saône au nord de Lyon. La FDSEA Mayenne a annoncé la levée d'un blocage sur l'A81 reliant Le Mans à la Bretagne.

De même, le convoi parti d'Agen à destination de Rungis et dont une partie a été bloquée par les gendarmes sur les ponts de la Loire va repartir vers le Sud-Ouest, a annoncé José Perez, coprésident de la Coordination rurale 47: "On ne va pas se battre tous les jours contre la gendarmerie ou contre qui que ce soit".

"Fatigue"

Certains agriculteurs ont encore besoin de discuter, mais "on sent une volonté de mettre en pause, de basculer sur une mobilisation plus de travail", a estimé Arnaud Gaillot sur RTL en début de soirée: "On n'est pas là juste pour bloquer, ce n'est pas notre métier, on veut rentrer dans nos fermes, on veut travailler", a-t-il dit en évoquant aussi une "fatigue" après 10 jours de mobilisation.

Parmi les conditions posées par FNSEA et JA pour ne pas reprendre le mouvement : de "premiers résultats" avant le Salon de l'agriculture (24 février-3 mars) puis l'adoption d'une loi d'orientation et d'avenir agricole ainsi que de mesures européennes d'ici à juin. A défaut, "nous n'hésiterons pas à re-rentrer dans un mouvement de mobilisation d'ampleur générale", a dit M. Gaillot.

Les mesures

Jeudi midi, M. Attal, pour sa troisième salve d'annonces en une semaine, a égrené des mesures qui selon lui répondent "à une grande partie des attentes" des agriculteurs.

Parmi celles-ci figure un renforcement des lois Egalim qui visent à empêcher que les producteurs ne fassent les frais de la guerre des prix féroce entre supermarchés d'une part, et distributeurs et fournisseurs de l'agro-industrie d'autre part.

Bercy a aussi officialisé jeudi l'ouverture anticipée de la campagne annuelle de remboursement partiel des taxes sur les carburants non routiers.

Selon le ministère de l'Economie, les mesures d'urgence pour les agriculteurs représentent quelque 400 millions d'euros au total. M. Attal a évoqué jeudi 150 millions d'euros en soutien fiscal et social aux éleveurs bovins.

Sur les phytosanitaires, le gouvernement a aussi lâché du lest, promettant notamment que le plan Ecophyto visant à réduire l'usage des pesticides serait mis "en pause". Cette mesure a été qualifiée de "recul majeur" par des ONG environnementales.

En conférence de presse à l'issue d'un sommet à Bruxelles, le président Emmanuel Macron a de son côté affirmé que les importations de céréales ukrainiennes seraient aussi concernées par un "mécanisme de sauvegarde renforcé" au niveau européen, permettant une "intervention" en cas de déstabilisation des cours.

La Confédération paysanne continue

M. Macron a aussi demandé à la Commission européenne d'aboutir "à des simplifications concrètes et tangibles dès la fin du mois de février" en faveur des agriculteurs. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a promis une proposition pour "réduire le fardeau administratif" pesant sur les paysans. M. Attal avait reçu ces derniers jours les syndicats agricoles, dont longuement la FNSEA mais aussi mercredi matin la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, et la Confédération paysanne, troisième.

"Pour nous, le mouvement a assez duré, les objectifs ont été atteints (...) tout le monde a connaissance des dossiers qu'on porte", a expliqué jeudi soir à l'AFP le secrétaire général de la Coordination rurale Christian Convers, en annonçant le départ de la région parisienne de ses membres venus du Lot-et-Garonne et dont certains ont été interpellés à Rungis mercredi.

"S'il y en a dans les départements qui veulent continuer, c'est leur affaire", a ajouté le responsable, estimant que vu les avancées obtenues, "quelques jours de mobilisation supplémentaires n'apporteront rien, si ce n'est de la gêne à la population".

La Confédération paysanne a en revanche appelé jeudi soir à "poursuivre la mobilisation" car "la question fondamentale du revenu" n'est "toujours pas prise à bras-le-corps par le gouvernement" selon elle.

Les aides dégagées mercredi par le gouvernement français comme les concessions de la Commission européenne (sur les jachères et les importations ukrainiennes) n'avaient pas semblé trouver grâce aux yeux de la profession, également mobilisée en Italie, Espagne, Allemagne, en Grèce et depuis jeudi au Portugal."Mille tracteurs ou engins agricoles" ont ainsi bloqué jeudi plusieurs rues de la capitale belge, selon la police.

Avec la décrue de la mobilisation en France vient aussi l'heure des comptes: les actions des agriculteurs la semaine dernière ont provoqué 400.000 euros de dégâts dans l'agglomération d'Agen, selon le maire. La facture s'élève aussi à des centaines de milliers d'euros sur d'autres territoires à travers le pays, notamment en Haute-Vienne et dans les Côtes-d'Armor.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Projet de loi de finances 2025 : Jérôme Durain alerte les parlementaires sur un ”risque de tsunami destructeur” pour les collectivités

Le président du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Jérôme Durain, a adressé un courrier aux parlementaires de la région le 24 octobre 2025 pour attirer leur attention sur les conséquences financières du projet de loi de finances (PLF) 2025 et des orientations budgétaires envisagées pour 2026. Dans cette lettre, l’élu socialiste met en garde contre un ”risque de tsunami destructeur pour les collectivités” si les dispositions actuelles du texte ne sont pas modifiées.

Julien Odoul demande un centre de radiothérapie à Sens

"Dans l’Yonne, les habitants sont plus susceptibles de mourir d’un cancer que la moyenne nationale", alerte Julien Odoul. Une situation directement liée "à la faiblesse de l’offre de soins dans le département". Avançant une inégalité territoriale, le député du Rassemblement National réclame un centre de radiothérapie à Sens. 

Jean-Sébastien Leuba met la “démocratie coopérative” au cœur de sa campagne et appelle les autres candidats au débat public

MUNICIPALE 2026 • Le candidat PS à la mairie de Besançon Jean-Sébastien Leuba, a tenu vendredi 24 octobre 2025 une conférence de presse au café La Boule d’Or, dans le quartier de Palente, pour présenter les grandes orientations de sa démarche politique et les prochains rendez-vous de sa campagne municipale. Entouré de plusieurs colistiers et colistières, il a insisté sur la “démocratie coopérative”, la transparence et la proximité avec les habitants. Il lance un appel aux autres candidats aux municipales à débattre ”toutes les trois semaines” devant les citoyens.

Proposition de loi sur le statut de l’élu : le sénateur Longeot s’insurge de l’obligation de prêter serment pour les maires

Dans le cadre de l'examen de la proposition de loi relative au statut de l'élu local, le sénateur Jean-François Longeot est intervenu en séance publique mardi 21 octobre 2025 pour s'opposer à la mesure prévoyant une nouvelle obligation pour le maire de prêter serment. 

Action de sensibilisation en faveur de la condition animale samedi à Besançon

À l’approche des élections municipales, l’association Projet animaux zoopolis (PAZ) organise samedi 25 octobre 2025 devant l’hôtel de ville de Besançon une action de sensibilisation pour inciter les candidats à la municipalité bisontine à s’engager en faveur de la condition animale. 

Décentralisation : les villes veulent piloter la transition écologique

Les grandes villes souhaitent piloter la transition écologique à l'échelle locale, dans le cadre du nouvel acte de décentralisation voulu par le Premier ministre Sébastien Lecornu, a-t-on appris vendredi 17 octobre 2025 à l'occasion d'un rassemblement annuel d'élus au Creusot (Saône-et-Loire).

Le Sénat adopte un rapport sur l’avenir de la filière automobile française, co-conduit par Annick Jacquemet

La commission des affaires économiques du Sénat a adopté, mercredi 15 octobre, les conclusions de la mission d’information consacrée à l’avenir de la filière automobile française. Les travaux ont été conduits de manière transpartisane par les sénateurs Annick Jacquemet (Doubs - Union Centriste), Alain Cadec (Les Républicains) et Rémi Cardon (Socialiste, Écologiste et Républicain).

Par volonté de “transparence” la maire de Besançon dévoile les frais professionnels de sa mandature

VIDÉO • Face à la demande de trois habitants qui fait écho à la polémique récente concernant les notes de frais de la maire du 8e arrondissement de Paris, la maire de Besançon a préféré répondre favorablement sur le montant des frais professionnels engagés par la maire et ses élus au cours du mandat 2020-2025. Ceux-ci ont été dévoilés en conférence de presse d’avant-conseil municipal le 15 octobre 2025.

Lecornu échappe de peu à la censure et va pouvoir s’atteler au budget

Sébastien Lecornu a échappé à quelques voix près jeudi 16 octobre 2025 à la censure, le Parti socialiste laissant sa chance au Premier ministre en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites. Les débats budgétaires vont désormais pouvoir commencer à l'Assemblée dès la semaine prochaine.

Le cirque équestre Pagnozoo, bientôt implanté à Planoise ?

VIDÉO • Parmi les sujets abordés lors du prochain conseil municipal qui aura lieu jeudi 16 octobre 2025 à Besançon, les élus auront notamment à se prononcer sur la mise à disposition de terrains communaux à titre gratuit et l’autorisation temporaire du domaine public communal sollicité par le cirque équestre Pagnozoo dans le quartier de Planoise. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.7
légère pluie
le 25/10 à 09h00
Vent
5.74 m/s
Pression
1009 hPa
Humidité
98 %