Assassinat de Narumi Kurosaki : Nicolas Zepeda de nouveau sur le grill

Publié le 19/12/2023 - 10:00
Mis à jour le 19/12/2023 - 11:05

Une nouvelle journée sous un feu nourri de questions attend ce mardi 19 décembre 2023 le Chilien Nicolas Zepeda, jugé en appel devant les assises de la Haute-Saône pour l'assassinat de Narumi Kurosaki, son ex-petite amie japonaise.

Palais de justice de Vesoul. © Alexane Alfaro
Palais de justice de Vesoul. © Alexane Alfaro

Après les questions lundi du président de la cour, François Arnaud, Nicolas Zepeda, qui clame toujours son innocence, devra affronter cette fois celles des parties civiles et de l'avocat général, Etienne Manteaux. Ce dernier a d'ores et déjà préparé une centaine de questions qu'il entend soumettre à l'accusé, a-t-il glissé lundi lors d'une suspension d'audience.

Depuis le début du procès le 4 décembre, le magistrat brûle d'interroger celui qu'il accuse d'avoir tué, avec préméditation, Narumi Kurosaki, une brillante étudiante japonaise de 21 ans, disparue le 5 décembre 2016 à Besançon.

Son corps n'a jamais été retrouvé, malgré d'intenses recherches. Les enquêteurs pensent que Nicolas Zepeda n'a jamais supporté que Narumi le quitte : il l'a étouffée ou étranglée puis s'est débarrassé de son corps dans une zone boisée près de Dole. Mais, contrairement au procès de première instance, lorsque le Chilien avait été interrogé au fur et à mesure des débats, le président a choisi de concentrer pour cet appel l'interrogatoire sur les faits sur deux jours.

"Depuis quinze jours, j'ai l'impression qu'on fait ce procès sans Nicolas Zepeda", avait lâché M. Manteaux jeudi, dépité de ne pouvoir interroger comme il le souhaitait l'accusé.

Lundi, le magistrat, qui suit le dossier Zepeda depuis plusieurs années en sa qualité de procureur de la République de Besançon, a pris de nombreuses notes, à l'instar des avocats des parties civiles, Mes Sylvie Galley et Randall Schwerdorffer.

"Accusation horrible"

Nicolas Zepeda a redit son innocence, rejetant une "accusation horrible". S'il a concédé de nouveaux "mensonges" et apporté quelques nouveaux éléments, notamment sur ses retrouvailles avec Narumi, ses réponses sont apparues au fil des questions de plus en plus imprécises et brouillonnes.

"Tout ce que vient de dire Nicolas Zepeda aujourd'hui (...) a changé, la version est diamétralement opposé à celle qu'il avait donnée en première instance, ce qui démontre qu'il n'y avait que des mensonges dans ses premières déclarations", a tonné Me Schwerdorffer, conseil du dernier petit ami de Narumi, Arthur Del Piccolo.

"Ca va être très intéressant de le mettre face à des mensonges qui sont phénoménaux", a ajouté le pénaliste. "Il va falloir qu'il s’explique". "S'il est renvoyé devant la cour d'assises, c'est qu'il y a des éléments à charge", a concédé l'un des avocats de Nicolas Zepeda, Renaud Portejoie, reconnaissant que son client avait pu apporter lundi des réponses parfois "confuses".

Nicolas Zepeda en perçoit-il "le caractère confus"? "Je ne le sais pas moi-même", a reconnu l'avocat, qui pourra également interroger avec Me Cormier l'accusé mardi. Les deux avocats ont demandé lundi, en vain, le renvoi du procès sur une question procédurale. Me Portejoie a déjà dit lors des débats que son rôle n'était pas nécessairement de "ménager" son client mais de lui poser toutes les questions, y compris celles qui "fâchent".

"Nicolas Zepeda est un homme complexe, et peut parfois avoir des comportements surréalistes, sans que ses déclarations relèvent forcément du mensonge", a-t-il expliqué. "Bien sûr (que M. Zepeda) s'enfonce, d'une certaine façon. Mais il a des avocats pour le sortir de tout ça", a ajouté Me Portejoie.

Condamné le 12 avril 2022 par les assises du Doubs à 28 ans de réclusion, Nicolas Zepeda encourt la perpétuité. Le verdict devrait intervenir jeudi.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

narumi

Procès Zepeda : la défense demande le renvoi du procès

La défense de Nicolas Zepeda a demandé ce lundi 18 décembre 2023 le renvoi du procès alors que le Chilien devait s'exprimer pour la première fois sur l'assassinat de Narumi Kurosaki dont il répond en appel devant la cour d'assises de la Haute-Saône, en raison de nouveaux éléments ne figurant pas  selon les avocats dans la procédure.

Zepeda, manipulateur “à la limite de la mythomanie”, selon un expert

Le Chilien Nicolas Zepeda, rejugé en appel pour l'assassinat de son ancienne petite amie japonaise Narumi Kurosaki, présente un profil "manipulateur", "à la limite de la mythomanie", selon les conclusions d'un expert présentées jeudi devant les assises de la Haute-Saône, objets d'une passe d'armes entre lui et la défense.

Procès Zepeda : des traductions compromettantes au coeur des débats

"Souvenirs différents" ou "explications biscornues" ? : Nicolas Zepeda et une témoin se sont opposés lundi 11 décembre 2023 devant les assises de la Haute-Saône autour de traductions de messages en japonais potentiellement compromettantes pour le jeune Chilien, rejugé en appel pour l'assassinat de Narumi Kurosaki.

Affaire Narumi : Nicolas Zepeda reconnaît finalement sa présence dans la résidence de la victime

"Je suis rentré dans cette résidence pour frapper à la porte de Narumi" Kurosaki : accusé de l'assassinat de cette étudiante japonaise en décembre 2016, Nicolas Zepeda a reconnu mercredi pour la première fois, sept ans après, sa présence dans le bâtiment ou vivait l'étudiante japonaise.

Justice

Procès Péchier : “J’attends 20 jours de procès avant de pouvoir commencer à m’expliquer”

+ PRISE DE PAROLE DE FRÉDÉRIC PÉCHIER + ME SCHWERDORFFER + PARTIE CIVILE • Le septième jour du procès de Frédéric Péchier s’est poursuivi cet après-midi du 16 septembre 2025 avec l’audition de Vincent Bailly, chirurgien de Jean-Claude Gandon, victime présumée. Plusieurs témoins, notamment des infirmières présentes durant l’opération, ont également été entendus. Pour rappel, le Docteur Péchier est soupçonné de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels. En images, il exprime son impatience...

Rentrée du TA de Besançon : “La justice administrative est attaquée parfois de manière violente, ce qui interroge sur l’État de droit”

L’audience de rentrée solennelle du tribunal administratif de Besançon s’est tenue ce mardi 16 septembre 2025. Elle a été animée par la présidente Cathy Schmerber, en présence des magistrats, personnels de la juridiction, ainsi que le préfet du Doubs, la maire de Besançon, ainsi que plusieurs élus et représentants des forces de l’ordre et de l’armée.

Procès Péchier : “Avez-vous vu d’autres médecins vous demander du potassium en 11 ans ?”. “Jamais” : une infirmière à la barre du tribunal de Besançon

Le premier témoin entendu ce 16 septembre 2025 lors de l’ouverture du septième jour d’audience à la cour d’assises de Besançon est une ancienne infirmière en cardiologie de la clinique Saint-Vincent. Pour rappel, Frédéric Péchier est accusé de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels.

Procès Péchier : le deuxième avocat de l’accusé, Lee Takhedmit, jette l’éponge

Lors du septième jour du procès de Frédéric Péchier, anesthésiste soupçonné de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, dans deux cliniques de Besançon, ce mardi 16 septembre, le deuxième avocat de l’accusé, Me Lee Takhedmit, n’était pas présent aux côtés de son client. Pourquoi ? Randall Schwerdorffer nous explique.

Revivez la première semaine du procès de l’anesthésiste Frédéric Péchier à Besançon

La première semaine du procès du docteur Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s'est tenu du 8 au 12 septembre 2025 à Besançon. Revivez chronologiquement les cinq jours de ce premier procès hors normes. 

Procès Péchier à Besançon : “Soit Frédéric Péchier était incompétent, soit il savait ce que la patiente avait”

La cour d'assises du Doubs a examiné vendredi 12 septembre 2025 les secours apportés par l'anesthésiste Frédéric Péchier à une femme en arrêt cardiaque, selon un protocole qui, pour l'accusation, prouve qu'il connaissait la nature du poison qui lui avait été administré. Des débats techniques se sont ainsi enchaînés autour d’un poison et d’un remède.

“Arrêter l’hécatombe” : le rôle clé des lanceurs d’alerte dans le procès Péchier

Deux anesthésistes, qualifiés de "lanceurs d’alerte", ont mis en lumière ce que la justice décrit comme le "tabou de l’assassinat médical". Jeudi 11 septembre 2025, quatrième jour du procès, la cour d’assises du Doubs s’est penchée sur l’origine de l’affaire des 30 empoisonnements dont 12 mortels reprochés au docteur Frédéric Péchier.

“Un alibi monté de toutes pièces” : les débats s’intensifient au procès de Frédéric Péchier à Besançon

La cour d’assises du Doubs poursuit l’examen du dossier de Frédéric Péchier, l’ancien anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements présumés entre 2008 et 2017. Ce mercredi 10 septembre, troisième jour du procès, les débats ont porté sur les cas de deux patients : Sandra Simard et Jean-Claude Gandon.

“On tombait systématiquement sur le Dr Péchier” : l’enquête sous la loupe

Vidéos Me Schwerdorffer et Me Berna • L’après-midi du deuxième jour du procès du Dr Frédéric Péchier, ce mardi 9 septembre, a été consacrée à la suite de l’exposé du commissaire Olivier Verguet, directeur d’enquête, sur la genèse et l’évolution des investigations ouvertes en 2017 autour des arrêts cardiaques suspects à la clinique Saint-Vincent. La présidente de la cour, les deux avocates générales, deux avocats de la partie civile et me Randall Schwerdorffer ont également posé leurs questions au policier à la barre.

Procès de Frédéric Péchier : deux seringues pour “armes du crime”

Le procès de Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s’est poursuivi ce mardi matin au palais de justice de Besançon. Cette deuxième audience a consacrée à l’enquête préliminaire ouverte en 2017, présentée par le directeur d’enquête Olivier Verguet, de la police judiciaire.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 23.21
ciel dégagé
le 18/09 à 12h00
Vent
1.4 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
62 %