Le dispositif "Altérité", structure à part entière de l'Association Départementale du Doubs de Sauvegarde de l'Enfance à l'Adulte (ADDSEA), est dédié à l'accompagnement des auteurs de violences conjugales sur le territoire du Doubs.
Ainsi, 15 places sont proposées par le service dans 12 logements à Besançon. Ils vont du T1 au T2. Deux cas de figure existent :
- Le premier concerne des personnes éloignées du domicile suite à une décision de justice (contrôle judiciaire) soit après une garde à vue et en amont d'un jugement. Cela peut aller de deux à quatre mois : "Ce placement judiciaire va permettre d'une part de préserver la victime et d'autre part de commencer à initier un travail psychothérapeutique avant même l'audience", explique Étienne Manteaux, le procureur de Besançon.
- Le deuxième concerne les personnes condamnées pouvant bénéficier d'un aménagement de peine (placement extérieur) : "Il s'agit de permettre d'exécuter, en dehors d'une prison, une partie de leur peine pour des condamnés pour violences conjugales", nous indique-t-on.
Quel est le coût ?
Ce point-ci rejoint notamment la réflexion du type de prise en charge des auteurs de violences : "Sur plus 400 détenus à Besançon, il ne peut pas y avoir de prise en charge spécifiques".
"Nous avons pu accompagner ce projet, car il répond aussi à une stratégie de la politique publique de l'État. Le ministère de la cohésion des territoires nous a mis des moyens à disposition pour mettre en place de projets d'hébergement afin de pendre en compte la situation des personnes autour d'une logique de double finalité : l'hébergement comme prétexte pour accompagner vers l'insertion sociale, durable et la lutte contre la récidive", explique Joël Mathurin, le préfet du Doubs.
Le coût global ? 63 euros par personne et par jour : "c'est moins cher que la maison d'arrêt", poursuit Étienne Manteaux (environ 100 pour une journée en détention par détenu). Une contribution pourrait notamment être demandée pour les personnes qui ont un travail.
"Il faut noter qu'une personne incarcérée perd son travail, là, elle peut continuer à travailler et le coût sociétal est moins lourd", indique Christine de Curraize, vice-procureur de la République.
Éviter "la récidive" par un accompagnement psychothérapeutique
Un des grands enjeux de ces logements est notamment "d'éviter la récidive". La présidente de l'association (ADDSEA) explique que "50% des couples se reforment après des faits de violences". Il paraît donc "important de travailler sur la prévention de la récidive", poursuit-elle.
Des groupes de paroles seront alors mis place afin d "effectuer un travail sur soi", précise le procureur : "Quand on reconnaît certaines de ses difficultés dans les témoignages d'autres personnes et bien, cela a un effet puissamment libérateur et cela permet d'entamer une démarche thérapeutique".
Une psychologue animera donc ces groupes avec des intervenants sociaux. Des thématiques bien précises seront abordées telles que "les relations hommes-femme et la communication dans un couple", explique la psychologue du service.
Info +
- Un accueil physique et téléphonique est assuré 24h/24.
- La durée du séjour dépend de la décision de justice.
- 140 condamnations pour des violences conjugales ont été recensées à Besançon en 2016.