Interdiction du cumul des mandats : pas avant 2016-2017 ?

Publié le 16/02/2013 - 10:25
Mis à jour le 15/04/2019 - 15:38

L’engagement de campagne 48 de François Hollande d’interdire le cumul des mandats devait être appliqué à l’automne 2012. Il n’en est toujours rien et l’on évoque maintenant, non plus 2014, mais 2016-2017, soit la fin du mandat présidentiel.   

engagement phare

Avant même l'élaboration de la réforme, le gouvernement reporte à la fin du quinquennat l'entrée en vigueur de l'interdiction du cumul des mandats pour les parlementaires, une annonce qui a aussitôt suscité l'hostilité du patron du PS, Harlem Désir. Si elle se confirmait, cette décision rendue publique par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls constituerait un revirement par rapport à l'engagement du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui avait promis la fin du cumul des mandats dès 2014, dans son discours de politique générale prononcé en juillet 2012 dans la foulée de sa nomination à Matignon.

Réagissant vendredi aux propos de son ministre, Jean-Marc Ayrault s'est bien gardé de livrer un calendrier. Il a simplement confirmé qu'un texte serait présenté au Conseil des ministres dans "les prochaines semaines" et que la loi serait mise en oeuvre "pendant le quinquennat".

Le numéro un du PS Harlem Désir, lui, n'a pas tardé à faire savoir qu'il s'opposait à un report. "Au nom des militants socialistes, qui se sont exprimés clairement à l'occasion de leur dernier congrès de Toulouse, j'appelle à ce que tout soit mis en oeuvre pour que notre pays franchisse au plus tôt cette nouvelle étape démocratique", a-t-il écrit, demandant que la réforme s'applique en 2014.

"Avant de dire que c'est impossible, je souhaite qu'on explore toutes les possibilités de le faire dès 2014", a lancé le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, sur BFMTV.

Le non-cumul constituait l'engagement numéro 48 (BIEN 48), toutefois assorti d'aucune date, du candidat François Hollande pour l'élection présidentielle, dans le chapitre consacré à "la République exemplaire" qu'il appelait de ses voeux. L'interdiction de cumuler un mandat de député ou de sénateur avec un mandat d'exécutif local (maire, président ou vice-président de conseil général, etc.) était une proposition-phare de la commission Jospin créée en juillet dernier par François Hollande sur "la rénovation de la vie publique". Cette commission a recommandé son application "à compter du prochain renouvellement des mandats locaux": 2014 pour les mandats municipaux, 2015 pour les mandats départementaux et régionaux.

Pour justifier que la loi ne soit appliquée que "fin 2016 ou début 2017", Manuel Valls a expliqué qu'une mise en oeuvre en 2014 "provoquerait plusieurs dizaines de démissions de députés qui choisiraient de garder leur mandat local". "Ce serait une mini-dissolution" et "une faute", a-t-il dit. Cette assertion est combattue par des socialistes mais aussi par tous les spécialistes du droit électoral et constitutionnel.

La commission Jospin avait d'ailleurs trouvé la parade pour éviter un flot de démissions: il suffit de prévoir qu'un parlementaire démissionnaire soit remplacé par son suppléant et, pour cela, de modifier une seule disposition d'une loi organique. Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone avait préparé le terrain au recul des socialistes en soutenant, malgré l'avis contraire des constitutionnalistes, qu'il fallait réviser la loi fondamentale pour permettre aux suppléants de succéder aux parlementaires titulaires.

D'ores et déjà, le gouvernement a pris soin de découpler la réforme constitutionnelle (incluant notamment l'interdiction du cumul d'une fonction de membre du gouvernement et d'élu local) de celle du cumul des mandats. François Hollande puis Jean-Marc Ayrault ont mené successivement des consultations politiques sur le premier volet uniquement.

Un report de l'application du non-cumul des mandats divisera à coup sûr le PS. Le patron des socialistes au Sénat, François Rebsamen, qui s'est refusé vendredi à tout commentaire, est un partisan déclaré du cumul, tout comme la plupart des parlementaires UMP, l'ex-ministre Bruno Le Maire étant une exception. En principe, tous les parlementaires socialistes auraient déjà dû choisir entre leurs mandats à l'automne 2012. Mais seuls quelques cumulards se sont exécutés.

(source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Protoxyde d’azote : le sénateur Longeot dépose une proposition de loi pour recycler les cartouches

Le sénateur du Doubs et président de la commission Aménagement du territoire et du développement durable, Jean-François Longeot, a déposé une proposition de loi sur l’application du principe pollueur payeur aux producteurs de cartouches de protoxyde d’azote, a-t-on appris lundi 3 juin 2024.

Tout ce qu’il faut savoir sur les élections européennes 2024

Les élections européennes 2024 approchent puisque ce samedi 9 juin 2024, les Français inscrits sur les listes électorales éliront leurs représentants au Parlement européen. Voici un petit tour d’horizon sur les élections européennes et ce qu’il faut savoir avant le 9 juin, d'après le site du Service public.

Européennes 2024 : la “défense de la France” pour idée majeure du Rassemblement National

Dans le cadre des élections européennes le 9 juin 2024, le Rassemblement National a tenu une conférence de presse en marge de la réunion publique prévue à Mandeure le vendredi 31 mai 2024 à Besançon. Nous en avons profité pour poser nos questions 100% Europe à Julien Odoul, président du groupe RN de Bourgogne-Franche-Comté et député de l’Yonne, Jacques Ricciardetti, vice-président RN de BFC et Géraldine Grangier, députée RN de la 4e circonscription du Doubs.

Grève des pharmaciens : Julien Odoul appelle le gouvernement à réagir en urgence

Ce jeudi 30 mai, 84% des pharmaciens étaient en grève dans le département de l’Yonne. Le député du département, Julien Odoul affirme son soutient à la profession. Dans le cadre des élections européennes, il tiendra sa dernière réunion publique ce vendredi 31 mai à 19h00 à Mandeure.

Écologie, nucléaire, guerre en Ukraine, avenir de l’Europe… : un débat qui n’a pas fait de vague à Besançon

EUROPÉENNES 2024 • Un débat s’est tenu lundi 27 mai 2024 à la salle Jean Zay à Besançon réunissant 10 candidats aux élections européennes ou représentants de listes et de partis politiques. Une idée portée par Jean-Philippe Allenbach, membre du parti fédéraliste, présidée par Jean-Marie Girerd, président du mouvement européen France - Franche-Comté.

Européennes 2024 : salle comble pour le retour de Jean-Luc Mélenchon à Besançon

Devant près d’un millier de personnes réunies lundi 27 mai 2024 au grand Kursaal de Besançon, l’ancien député de La France insoumise est venu soutenir la Bisontine Séverine Vézies, 13e sur la liste de Manon Aubry pour les prochaines élections européennes du 9 juin. 

Émeutes en Nouvelle-Calédonie : rencontre avec des étudiants kanaks à Besançon

Depuis le 17 mai 2024, la Nouvelle-Calédonie fait face à de violentes émeutes. A l'origine, une proposition de loi constitutionnelle qui modifierait le corps électoral instauré en 1998 avec les accords de Nouméa. Le peuple kanak, exprime son désaccord envers cette réforme. Pour mieux comprendre ces insurrections néocalédoniennes, nous avons rencontré quatre jeunes kanaks, venus à Besançon pour leurs études.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 18.87
peu nuageux
le 04/06 à 12h00
Vent
2.61 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
69 %