L’incendie de Saint-Ferjeux bel et bien lié à la disparition d'une adolescente

Publié le 12/09/2023 - 19:38
Mis à jour le 13/09/2023 - 11:13

Le procureur de la république de Besançon est revenu ce mardi 12 septembre en conférence de presse sur l’incendie survenu le 23 août 2023 dans un immeuble situé rue de la pelouse. L’enquête menée par la direction départementale de la sécurité publique du Doubs, a révélé que c’est un proche de l’adolescente disparue de 12 ans, aujourd’hui retrouvée, qui a mis le feu. 

L’incendie survenu le 23 aout 2023 dès 10 h du matin et "heureusement pas en pleine nuit" précise le procureur de Besançon Étienne Manteaux, n’avait fait aucune victime mais un expert en incendie avait été mandaté pour faire toute la lumière sur cette affaire. Celui-ci a conclu à un incendie criminel volontairement allumé entre 9h15 et 9h50. L’incendie n’avait heureusement fait aucune victime puisque les occupants de l’appartement n’étaient pas présents au moment des faits. 

Une enquête de flagrance avait ainsi été ouverte pour tenter de comprendre qui avait pu mettre le feu. Le lien a rapidement été fait avec la disparition d’une jeune fille de 12 ans survenue le 21 août et signalée sur les réseaux sociaux. Celle-ci avait été aperçu pour la dernière fois à proximité de l’appartement. "Effectivement cette jeune fille de 12 ans est restée quelques minutes au niveau de cet appartement et a conversé un temps avec une jeune dont les parents étaient les locataires de l’appartement" a précisé le procureur.

La famille avait fui l'appartement par peur de représailles

Originaire du Kosovo, le couple vivait avec trois enfants mineurs dans l’appartement mais avait quitté ce dernier face à la pression des réseaux sociaux qui insinuaient qu’ils avaient quelque chose à voir avec la disparition de la jeune fille. "Les gens ont fui leur appartement car ils ne sont plus sentis en sécurité" a expliqué Etienne Manteaux. 

Les faits leur donneront raison puisque dans la nuit du 22 au 23 août, un témoin dit avoir entendu vers 2h du matin du bruit dans l’appartement et notamment la phrase "ils l’ont kidnappé on va revenir mettre le feu".

La fugueuse partie rejoindre un homme rencontré sur TicTok

Le procureur a souhaité faire un aparté sur "cette disparition inquiétante qui a fait coulé beaucoup d’encre" en partie à cause des réseaux "qui ont laissé penser que la police ne faisait rien alors qu’elle était recherchée activement". Ces mêmes réseaux ont réussi à convaincre les proches de la disparue "via l’échauffement que génèrent les réseaux sociaux, que la famille était impliquée dans l’enlèvement de la jeune fille". Alors qu’elle a finalement été retrouvée dans l’Essone deux jours plus tard. Elle a expliqué avoir quitté le domicile familial en prenant le TER et d’autres transports en commun, pour retrouver un jeune homme rencontré via l’application Tictok en prenant. La rencontre n’ayant finalement pas eu lieu, elle serait depuis 24h dans l’Essone.

Une procédure d’assistante éducative a été ouverte pour tenter de comprendre "les conditions dans lesquelles cette jeune fille du haut de ses 12 ans avait pu quitter dans ce contexte le domicile familial". 

Le frère de la disparue trahi par son téléphone

Malgré tout, dès lors que la jeune fille avait été vue pour la dernière fois près de cet appartement rue de la Pelouse, des membres de la famille de la disparue se sont laissé convaincre que la famille d’origine kosovare était responsable de l’enlèvement. Selon le parquet, c’est cela même qui les a conduit "à aller récupérer de force cette jeune fille à 2h du matin dans la nuit du 22 au 23 août" et voyant l’appartement vide, le parquet en conclut que c’est ce qui les a conduit à l’incendie.

D’après les enquêteurs, le téléphone du frère ainé âgé de 17 ans a borné lors de ces deux mêmes événements : à 2h du matin le 23 août et à un horaire "compatible avec l’heure de l’incendie selon l’expert" aux abords de la rue de la Pelouse. Il a été auditionné et a admis être allé dans l’appartement à 2h du matin pour rechercher sa soeur en étant entrée par voie de fait mais conteste formellement avoir mis le feu.

Une interpellation compliquée par l'intervention de tiers

Ce même jeune a été interpellé le 5 septembre sur la voie publique alors qu’il était recherché comme suspect numéro 1 de l’enquête. Il avait alors refusé d’obtempérer et s’est rebellé auprès des policiers une fois son scooter stoppé. Il sera jugé le 26 septembre prochain devant le tribunal pour enfants pour la violation de domicile, l’incendie volontaire qu’il conteste, le refus d’obtempérer et la rébellion. Il a été placé en rétention provisoire malgré sa minorité "compte tenu de ses antécédents judiciaires, son casier porte trace de six condamnations antérieures" a précisé Etienne Manteaux. 

Le directeur départemental de la sécurité publique Yves Cellier est revenu sur les conditions d’interpellation du jeune homme. Celui-ci conduisait un scooter "démuni de plaque d’immatriculation et sans casque" mais "au-delà de cette interpellation qui a été compliquée", plusieurs personnes se seraient interposées physiquement à l’interpellation du mineur "sans connaitre ni l’auteur, ni les raisons pour lesquelles il était interpellé". 

"Les policiers ont plutôt besoin du soutien de nos concitoyens"

Un phénomène "plutôt nouveau à Besançon même si malheureusement il ne l’est pas sur le territoire national". Le directeur tient donc à rappeler que "le citoyen n’a pas à juger la manière dont on intervient, encore moins à intervenir dans les opérations de police sur la voie publique". Il reconnaît d’ailleurs que "s’il y a des erreurs, et même parfois des fautes c’est à l’autorité judiciaire et administrative dans le cadre disciplinaire d’en juger". Il insiste donc auprès de la population, en cas d’intervention des forces de l’ordre "par pitié, laissez-les se dérouler parce que quasiment tout le temps elles sont justifiées". Avant de conclure que "les policiers ont plutôt besoin du soutien de nos concitoyens que de venir s’interposer dans les interpellations en pensant bien faire".

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