Macron repasse à l'offensive pour rebondir en 2019

Publié le 01/01/2019 - 08:51
Mis à jour le 01/01/2019 - 08:51

Emmanuel Macron a adopté un ton pugnace et offensif lundi pour ses voeux 2019 en appelant à « l’unité retrouvée » des Français après la crise des Gilets jaunes, qui démontre que la France n’est « pas résignée ».
 

Emmanuel Macron le 31 décembre 2018© capture d'écran BFM TV ©
Emmanuel Macron le 31 décembre 2018© capture d'écran BFM TV ©

Le chef de l'Etat a également utilisé des termes forts pour dénoncer "les porte-voix d'une foule haineuse" et affirmer, dans une allusion aux débordements des dernières semaines, que "l'ordre républicain sera assuré sans complaisance".

"Je suis au travail (...) Je crois en nous", a conclu le président qui a présenté durant un quart d'heure ses voeux debout, sans pupitre, en agitant beaucoup ses mains.

Au plus bas dans les sondages

Ces deuxièmes voeux du quinquennat étaient très attendus au terme d'une année 2018 très difficile pour le président et l'exécutif, au plus bas dans les sondages après une succession d'épreuves, de l'affaire Benalla au conflit social des Gilets jaunes, en passant par les démissions de ministres de premier plan.

"Une colère qui venait de loin"

A la même heure, les Gilets jaunes avaient appelé à des rassemblements, notamment sur les Champs-Elysées, placés sous haute protection pour éviter des débordements.

Sans citer ces manifestants, Emmanuel Macron a évoqué "de grands déchirements et une colère qui venait de loin: colère contre les injustices, contre le cours d'une mondialisation parfois incompréhensible, colère contre un système administratif devenu trop complexe"...

"Cette colère a dit une chose à mes yeux, quels que soient ses excès et ses débordements: nous ne sommes pas résignés. Notre pays veut bâtir un avenir meilleur reposant sur notre capacité à inventer de nouvelles manières de faire et d'être ensemble. Telle est à mes yeux la leçon de 2018", a-t-il ajouté.

Mais "que certains prennent pour prétexte de parler au nom du peuple (...) et n'étant en fait que les porte-voix d'une foule haineuse, s'en prennent aux élus, aux forces de l'ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels, c'est tout simplement la négation de la France", a-t-il dénoncé.

"Déni"

Il a également mis en garde contre le "déni flagrant de réalité" dans lequel "nous nous sommes installés": "On ne peut pas travailler moins, gagner plus, baisser nos impôts et accroître nos dépenses, ne rien changer à nos habitudes et respirer un air plus pur".

"On restera là comme on l'a décidé"

Le chef de l'Etat n'a pas fait de nouvelles annonces sociales, trois semaines après son allocution télévisée du 10 décembre au cours de laquelle il avait annoncé 10 milliards d'euros d'aides en faveur du pouvoir d'achat pour tenter de répondre aux demandes des Gilets jaunes.

Cette absence de nouveaux gestes a été immédiatement critiquée par certains Gilets jaunes mobilisés sur de nombreux sites en France. "Il a rallumé le feu, il a décrété qu'il ne ferait rien pour nous aider. S'il veut rien faire, on restera là comme on l'a décidé", a annoncé Marc, 40 ans, qui a regardé l'intervention avec une quinzaine de personnes près du Mans. "Franchement, il est sourd, il ne montre aucun signe d'apaisement. Les gens vont continuer de plus belle", a averti Rabah, 52 ans, qui avait prévu de fêter le réveillon sur le pont d'Aquitaine à Bordeaux.

Les opposants de droite et gauche ont également critiqué les voeux d'Emmanuel Macron, dont "le ton un peu martial" va "sans doute renforcer la mobilisation" des Gilets jaunes, selon Adrien Quatennens, député LFI. "Ce président est un imposteur" et "un pyromane", a lancé Marine Le Pen dans deux tweets successifs.

"Intoxications"

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé qu'il écrirait aux Français "dans quelques jours" afin de préciser les contours du grand "débat national" qui sera lancé en début d'année. Ce débat "doit nous permettre de parler vrai", a précisé le président, qui entend aller à la rencontre des maires, chargés de l'organiser partout en France.

Il a cependant dénoncé la désinformation, les "manipulations" et les "intoxications" qui sapent selon lui la "confiance démocratique". "On peut débattre de tout" mais "débattre du faux peut nous égarer, surtout lorsque c'est sous l'impulsion d'intérêts particuliers".

Le chef de l'Etat a par ailleurs confirmé qu'il entendait lancer en 2019 les réformes de l'assurance-chômage, des retraites et de la fonction publique.

Le début de 2019 recèle d'autres embûches, comme la mise en place de la prime d'activité d'une centaine d'euros pour les petits salaires. L'effet de l'entrée en vigueur du prélèvement à la source est une autre inconnue.

Se jetant déjà dans la mêlée des prochaines élections européennes de mai, Emmanuel Macron a indiqué qu'il proposerait dans les prochaines semaines aux Français "un projet européen renouvelé". "Je crois très profondément dans cette Europe qui peut mieux protéger les peuples et nous redonner espoir", a-t-il assuré.

Le président a préparé ses voeux alors que continuait à monter la controverse autour d'Alexandre Benalla, qui tourne au bras de fer entre l'Elysée et l'ex-chargé de mission. Ce dernier a assuré être resté régulièrement en contact avec le président après son licenciement pour faute grave cet été. Il "se venge (...) en entretenant tout un faisceau de contrevérités et d'approximations", a répliqué le palais présidentiel.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Anne Vignot sur les relations entre Besançon et Dijon : ”On n’est pas des copains, mais…” 

EXCLUSIVITÉ • Lors de l’inauguration de l’exposition Made in Germany au musée des Beaux-Arts de Besançon le 3 mai dernier, c’était la première fois que l’on voyait les maires de Besançon et Dijon réunis dans un même projet, voire complices, avec des discours positifs et élogieux l’un envers l’autre. On le sait, les relations entre les maires de Besançon et de Dijon n’ont jamais été particulièrement au beau fixe, alors qu’en est-il dans les coulisses ? Les élu(e)s d'une région doivent-ils forcément s'entendre et collaborer ? On a rencontré Anne Vignot pour en parler...

Remplacer la place de la Révolution par la place Charles Quint : la proposition du MFC rejetée

Fin 2023, la Ville de Besançon a mis en place des ”Ateliers citoyens” permettant aux Bisontin(e)s de faire des propositions sur tout sujet concernant la vie locale. Celles ayant obtenu le plus de suffrages, lors d'un vote en ligne du 15 mai au 5 juin, feront alors l'objet d'un vote en conseil municipal. Mais la proposition du Mouvement Franche-Comté est jugée irrecevable.

La revue " Besançon Maintenant " printemps 2024 bientôt dans vos boîtes aux lettres…

La deuxième édition de la revue ''Besançon Maintenant'' est disponible. Plus de 40 000 exemplaires, financés par le groupe Besançon Maintenant, vont être distribuées dans les boîtes aux lettres des Bisontines et Bisontins pour les informer des actions et propositions du groupe présidé par Ludovic Fagaut.

Gérard Larcher à Besançon pour trois tables rondes avec des élus du Doubs et de Haute-Saône

EN IMAGES • Le président du Sénat, Gérard Larcher était à Besançon vendredi 3 mai 2024, et plus précisément à la Chambre de commerce et de l’industrie Saône-Doubs pour participer à trois tables rondes avec les cinq sénateurs et sénatrice des deux départements, une députée, quelques maires du Doubs et de la Haute-Saône ainsi que la présidente du Département du Doubs et la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté.

“Made in Germany” inaugurée à Besançon : Anne Vignot, François Rebsamen et Marie-Guite Dufay complices…

Pour inaugurer la nouvelle exposition du musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, Made in Germany, Anne Vignot, maire de Besançon, François Rebsamen, maire de Dijon, et Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, étaient réunis vendredi 3 mai 2024.

Européennes 2024 : “Le seul moment où on fait taire l’extrême droite, c’est dans la rue” (NPA)

Vidéo • Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) sera présent aux élections européennes le 9 juin 2024 avec une liste conduite par Selma Labib, 28 ans, conductrice de bus. Un meeting s’est tenu jeudi 2 mai dans la salle Proudhon à Besançon notamment en présence d’Alain Ruch, colistier régional, 49e sur la liste.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 11.47
ciel dégagé
le 14/05 à 0h00
Vent
1.17 m/s
Pression
1008 hPa
Humidité
92 %