Le Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) est un document réglementaire qui constitue la feuille de route du territoire en matière de transition écologique. En particulier, celui-ci définit les objectifs stratégiques et opérationnels de la collectivité en vue d'atténuer le changement climatique et de s'y adapter.
La démarche est en cours depuis 2018-2019, un premier projet de stratégie et de programme d'actions avait été validé par le conseil communautaire en décembre 2019, puis transmis aux personnes publiques associées (Etat, Région, Département, Autorité environnementale). Des compléments avaient été alors demandés.
Face à l'accélération des bouleversements écologiques, et afin de s'intégrer dans le chantier en cours de planification écologique lancé par l'Etat français, le projet validé en 2019 a été repris, actualisé et complété. Il conserve l'ambition principale de devenir un territoire à énergie positive d'ici 2050, mais en lui ajoutant d'autres objectifs nécessaires à la bonne adaptation du territoire au nouveau régime climatique, notamment : la résilience du territoire face aux risques ; un engagement plus soutenu dans l'économie circulaire ; la sauvegarde et le renforcement des puits de carbone; la mobilisation accrue des parties prenantes.
La version soumise à approbation du conseil communautaire intègre la prise en compte de ces différents éléments, ainsi que les avis et remarques émis dans le cadre de la consultation publique qui s'est tenue du 15 mai au 12 juillet 2024.
Des objectifs réalisables pour Grand Besançon Métropole ?
Pour Lorine Gagliolo, vice-présidente de Grand Besançon Métropole en charge du Développement durable, de l’Énergie et de l’Environnement, la réponse est ”oui, on devrait y arriver, on a le potentiel, mais est-ce que d’ici 2050, aura-t-on réussi à réaliser tous les projets d’énergie renouvelable ? C’est la question, mais en tous cas, on s’en donne les moyens.”
”100% du budget est dédié à ce que ce plan soit efficace”
Souvent, lorsqu’un plan, quel qu’il soit, est mis en oeuvre dans une collectivité, on parle forcément du budget. Ici, aucun budget n’est alloué au Plan climat énergie puisque toutes les politiques de Grand Besançon Métropole doivent aller dans le respect de ce plan. ”Toutes nos politiques doivent être cohérentes avec nos objectifs, toutes les politiques ont leur part à jouer”, souligne Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole, ”j’ai envie de dire que 100% du budget est dédié à ce que ce plan soit efficace.”
Et si on veut des exemples chiffrés, le vice-président de GBM en chargé de l’Économie et des Finances évoque un budget de 280 millions d’euros pour le plan mobilité.
La feuille de route du territoire "pour être à la hauteur des enjeux de décarbonation et d'adaptation"
Face à une accélération des changements écologiques en cours, il apparaît nécessaire pour Grand Besançon métropole d'engager encore davantage la collectivité et le territoire en matière de transition écologique. C'est le sens de la construction de ce troisième Plan Climat, qui constitue le document central pour la planification écologique du Grand Besançon.
La réalisation d'un diagnostic approfondi du territoire a permis de confirmer la nature des enjeux déjà présents dans les précédents plans, tout en soulignant toutefois l'ampleur de l'accélération des bouleversements en cours. Ce diagnostic a servi de base à un travail de concertation. Face à ces défis sans précédents, le PCAET 2024-2029 se veut par conséquent à la hauteur des enjeux, et porte comme ambition principale que le Grand Besançon devienne un territoire à énergie positive à horizon 2050. Un plan d'actions a par conséquent été bâti afin de crédibiliser cette ambition, en lien avec l'ensemble des acteurs du territoire.
Synthèse des enjeux issus du travail de diagnostic
Un diagnostic du territoire et de ses vulnérabilités a été réalisé. Parmi ses principaux enseignements, on peut noter les points suivants :
- les consommations énergétiques du territoire se maintiennent à un niveau important, à l'instar des émissions de gaz à effet de serre ; le secteur du transport routier, en particulier, poursuit son augmentation malgré les efforts déployés ;
- le territoire reste largement dépendant aux énergies fossiles, avec une production d'énergies renouvelables qui augmente cependant ;
- les conséquences du dérèglement climatique sont multiples, et de plus en plus visibles sur le territoire, les enjeux d'adaptation devenant désormais aussi prioritaires que ceux de décarbonation ; les milieux naturels, contribuant au cadre de vie, sont vulnérables, et leur dégradation impacte potentiellement les activités humaines, et notamment économiques ; les personnes d'ores et déjà précaires continueront à être les plus vulnérables ; face à cela, la préservation des ”communs” du territoire (sol, eau, air) devient une condition sine qua non du maintien de l'habitabilité du territoire à long terme ;
- en matière de qualité de l'air, des efforts ont été réalisés, mais restent à consolider.
Présentation de la stratégie et son programme d’actions
Afin d'être à la hauteur face à tous ces enjeux, Grand Besançon a élaboré une stratégie autour de quatre ambitions, déclinées en 40 actions principales. Chacune d'elle comprend des déclinaisons opérationnelles qui seront mises en œuvre par Grand Besançon et ses partenaires, ainsi qu'une sélection d'indicateurs permettant d'en mesurer l'impact.
L'objectif reste de devenir un territoire à énergie positive à horizon 2050, et adapté aux conditions climatiques futures.
- Devenir un territoire à énergie positive suppose à la fois de réduire de moitié les consommations d'énergie du territoire d'ici 2050 et de multiplier par 8,6 la production d'Energie Renouvelable et de Récupération (EnRR) par rapport à 2016.
- Le maintien voire le développement des capacités de séquestration et de stockage de carbone sur le territoire constituera un enjeu connexe, passant notamment par la préservation des puits de carbone que constituent nos forêts.
- L'adaptation du territoire au changement climatique passe à la fois par des politiques d'aménagement urbain durable, de gestion de la ressource en eau et de préservation des corridors écologiques.
- Enfin, l'amélioration de la qualité de l'air demeure une priorité afin de réduire l'exposition de la population, avec une baisse de 80% visée des principaux polluants par rapport à leurs niveaux de 2008.
Pour y parvenir, la stratégie se fonde sur l'idée de ”penser autrement afin de mieux préserver, mieux vivre et mieux produire” :
- ”Penser autrement”, en faisant d'une nécessité une opportunité de transformation écologique de notre territoire et de notre organisation.
- ”Mieux préserver”, en aménageant le territoire en garantissant son habitabilité de long terme, afin de pouvoir continuer à y vivre et y travailler.
- ”Mieux vivre”, en intégrant des évolutions dans les manières de se déplacer, d'habiter, de consommer, qui permettent à la fois d'agir face aux bouleversements écologiques en cours tout en améliorant l’environnement immédiat et la qualité de vie au quotidien.
- ”Mieux produire”, en agissant pour décarboner les cycles de production : de l'énergie et des ressources nécessaires à la fabrication de biens et services jusqu'à la collecte, le réemploi et la valorisation des déchets en fin de vie.
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Ce troisième PCAET fera l'objet, pour sa mise en œuvre, d'une contractualisation avec l'Ademe dans le cadre de la conclusion d'un Contrat d'objectif territorial (COT), permettant de renforcer les moyens d'ingénierie à disposition de la collectivité. Le suivi-évaluation sera réalisé dans le cadre de la démarche Territoire Engagé pour la Transition Ecologique.
(avec communiqué)