PMA : qui va voter quoi à l'Assemblée ?

Publié le 24/09/2019 - 15:10
Mis à jour le 24/09/2019 - 15:10

La PMA pour toutes, débattue à partir de mardi à l’Assemblée nationale, suscite débats voire divisions dans chaque camp politique, où la liberté de vote sera de mise.

© dp  ©
© dp ©

A quelques heures du coup d’envoi mardi à l’Assemblée d’un marathon parlementaire sur le sensible projet de loi bioéthique, les voeux d’un débat « correct » se multiplient, y compris chez les députés LR majoritairement hostiles à la mesure phare de la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes.

A partir de 16H30, pas moins de trois ministres se succéderont à la tribune de l’hémicycle pour défendre la première grande réforme sociétale du quinquennat Macron, en première lecture.

Agnès Buzyn (Santé), Nicole Belloubet (Justice) et Frédérique Vidal (Recherche) soutiennent d’une même voix « un très beau texte » qui tient compte des avancées de la science et de la société tout en fixant des « garde-fous ».

Outre la mesure phare maintes fois repoussée de l’extension de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, dès l’article 1er, le vaste projet de loi aborde nombre d’autres sujets hautement sensibles. En 32 articles, il prévoit notamment une réforme de la filiation et de l’accès aux origines des enfants nés par don, et traite de l’autoconservation des ovocytes ou de la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

La liberté de vote est de mise pour les députés, alors qu’apparaissent des lignes de fracture non pas « entre les groupes mais à l’échelon individuel » sur ces sujets où s’expriment des « émotions » liées à « des histoires de vie« , observe Mme Buzyn. Près de trois semaines de débats et plus de 2.500 amendements sont au menu avant le verdict des députés le 15 octobre, lors d’un vote solennel.

?LREM (304 députés) - Pour

Engagement d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, l'ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires est largement soutenue chez les "marcheurs".

Certains élus LREM, notamment le co-rapporteur Jean-Louis Touraine, voudraient aller plus loin que le gouvernement en proposant par exemple la PMA post-mortem (avec les gamètes d'un conjoint décédé).

Marie Tamarelle-Verhaeghe, Annie Vidal, Blandine Brocard, Cendra Motin et dix autres parlementaires sont pour leur part opposés à la PMA pour les femmes seules, plaidant pour un "projet partagé entre deux personnes".

Modem (45 députés) - Majoritairement pour

"Les élus du groupe Modem obéiront à leur conscience personnelle", a prévenu le président du parti François Bayrou. Ces députés centristes, de culture démocrate chrétienne, sont majoritairement favorables à la mesure en l'état, en particulier leur chef de file Patrick Mignola.

Certains ont dit leurs réticences, tel Jean-Louis Bourlanges qui considère que "la +sexuation+ de la famille est absolument centrale" et envisage de s'abstenir.

LR (104 députés) - Majoritairement contre

Les députés LR n'auront ni consigne de vote ni position de groupe sur ce sujet qui "touche à l'intime", a justifié leur patron Christian Jacob - un positionnement habile à l'heure où une partie de la droite entend évoluer sur les questions de société.

Mais une écrasante majorité des parlementaires LR reste opposée à l'ouverture de la PMA. Xavier Breton ou Thibault Bazin notamment dénoncent une "PMA sans père" et un "effet domino" inéluctable vers la légalisation de la gestation pour autrui (la GPA, qui ne figure pas dans le texte). Hors Assemblée, l'eurodéputé François-Xavier Bellamy, figure de l'aile conservatrice du parti, estime que la PMA est une "malédiction" et sera dans la rue le 6 octobre pour un rassemblement organisé par la Manif pour tous.

Rares sont les voix ouvertement favorables. Le député de l'Oise Maxime Minot a annoncé son soutien "avec quelques collègues" à une "évolution progressiste des mentalités".

UDI et Agir (28 députés), Libertés et territoires (18 députés)- Divisés

Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde est "opposé" à la PMA pour les couples de femmes homosexuelles, qui conduit selon lui "immédiatement" à l'autorisation de la GPA au profit des couples d'hommes, au nom de l'égalité.

La PMA pour toutes, c'est "plutôt oui" en revanche pour les députés Agir (pro-Macron) dont Olivier Becht, toutefois "très attentif" à la question de "l'accès aux origines".

Quant au groupe Libertés et territoires, qui rassemble différentes sensibilités (PRG-Le centre gauche, centristes, élus corses...), il devrait majoritairement voter pour, selon son président Philippe Vigier, qui n'exclut pas des votes contre ou abstentions (comme Charles de Courson).

Socialistes (29 députés) - Pour

Les députés PS sont largement en faveur de la PMA pour toutes, qui était une promesse de François Hollande sous le précédent quinquennat.

LFI (17 députés) - Pour

Les députés de La France Insoumise sont favorables à l'ouverture de la PMA, qui figurait dans le programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon. Ces élus défendront notamment des amendements en faveur d'une extension aux transgenres.

Communistes (16 députés) - Pour

Les députés PCF sont favorables à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, qu'ils ne voient pas simplement comme une réponse à des "aspirations individuelles", mais comme un nouveau "droit collectif". Ils s'interrogent cependant sur le "droit d'accès aux origines", facilité par le projet de loi.

?RN (6 députés) - Contre, mais des abstentions?

"Opposée" au texte en l'état, Marine Le Pen déplore avec l'ouverture de la PMA "la disparition de l'existence de la réalité biologique" d'un père et d'une mère, et redoute un glissement vers la GPA. Certains parmi les élus du Rassemblement national voteront contre, comme elle, et d'autres pourraient s'abstenir.

La présidente du RN n'ira pas manifester le 6 octobre, contrairement à sa nièce Marion Maréchal ou à l'eurodéputé Nicolas Bay. La PMA pour toutes est "une question sensible et c'est à la société de la trancher", par référendum, considère Marine Le Pen.

D'autres députés d'extrême droite, comme Emmanuelle Ménard ou Marie-France Lorho, sont vent debout contre le projet de loi.

(AFP)

1 Commentaire

CONTRE car laisson la nature faire les choses Normalement tout dans ce Monde va de paire Mâle et Femelle ainsi va la Vie
Publié le 25 septembre 2019 à 07h10 par • Membre

Un commentaire

Laisser un commentaire

Politique

Le RN perquisitionné : ”une nouvelle attaque odieuse contre la démocratie”, selon Julien Odoul 

Une perquisition a eu lieu mercredi 9 juillet 2025 au siège parisien du Rassemblement national dans le cadre d'une enquête pour financement illicite des campagnes électorales du parti d'extrême droite en 2022 et 2024, une procédure "politique" a accusé Jordan Bardella. Pour le député de l’Yonne et conseiller régional RN de Bourgogne Franche-Comté, Julien odoul, c’est une ”perquisition scandaleuse”.

Grève : les salariés de France 3 Franche-Comté dénoncent le projet de réforme de l’audiovisuel public

En grève depuis le 30 juin 2025, jour de l’examen du projet de loi par l’Assemblée nationale, les salariés de France 3 Franche-Comté réaffirment leur opposition à la création d’une holding France Médias dans un communiqué du 9 juillet 2025. 

Les réactions en Franche-Comté sur l’adoption de la loi Duplomb

Après l’adoption de la loi agricole Duplomb-Menonville par le Parlement mardi 8 juillet 2025, de vives réactions ont émergé d’un peu partout en Franche-Comté. Partis politiques et groupes d’élus ont fait savoir leur mécontentement par le biais de différents communiqués de presse. 

Fin de la 2G/3G : un enjeu de sécurité et de continuité des services publics pour le sénateur Longeot

Dans un communiqué du 8 juillet 2025, on apprend que le Sénateur du Doubs Jean-François Longeot  a appelé l’attention du Premier ministre sur les conséquences que va entraîner, selon lui et à très court terme, l’extinction des réseaux mobiles 2G et 3G en termes d’aménagement du territoire, et ce, dès la fin de l’année 2025.

Loi Duplomb : comment ont voté les député(e) de Franche-Comté ?

Le Parlement a définitivement adopté mardi 8 juillet 2025 la loi agricole Duplomb-Menonville, qui a fracturé l'Assemblée nationale, notamment sur sa mesure de réintroduction dérogatoire d'un pesticide de type néonicotinoïde. Les député(e)s du Doubs, du Jura, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort ont voté, mais pour ou contre cette loi ? Réponses.

Jean-François Longeot appelle à “un plan ambitieux” pour la géothermie

A l’occasion des journées de la géothermie les 19 et 20 juin 2025, le Premier ministre a rappelé l’importance de cette filière dans la transition écologique et pour la souveraineté énergétique. C’est dans ce contexte que le sénateur du Doubs Jean-François Longeot a demandé au gouvernement de présenter un plan d’action clair et ambitieux dans ce domaine.

“Place des Bisontins”, une permanence politique inaugurée par Ludovic Fagaut

S’il n’a pas voulu se prononcer sur une possible candidature à l’élection municipale de Besançon qui se déroulera en mars 2026, Ludovic Fagaut, chef de file de l’opposition du groupe Besançon Maintenant, a souhaité "donner la parole" aux habitant(e)s en inaugurant un local situé au 107 Grande rue à Besançon. Il ouvrira ses portes mercredi 9 juillet 2025 à 14h00.

Jérôme Durain, candidat à la présidence de la Région Bourgogne Franche-Comté

Le groupe de majorité "Notre Région par Cœur" présentera la candidature de Jérôme Durain à la présidence de la Bourgogne Franche-Comté ce vendredi 4 juillet 2025 à Dijon, les élus du groupe se sont prononcés en faveur de la candidature de Jérôme Durain à la fonction de président de Région.

Grand Besançon Voix Commune, un collectif citoyen pour revitaliser la démocratie locale ?

À l’approche des élections municipales de 2026, un nouveau collectif se forme dans le Grand Besançon avec comme ambition de "remettre les habitantes et habitants au cœur des décisions locales." Sans étiquette politique, ce mouvement s’adresse à tous les citoyens désireux de comprendre, de s’exprimer ou de s’engager au sein des différentes communes de la métropole bisontine.

Municipale 2026 : une liste commune du PS et Place publique conduite par Jean-Sébastien Leuba

Dans un communiqué, le parti socialiste de Besançon et Place publique ont officiellement pris position en annonçant vouloir porter une liste commune conduite par Jean-Sébastien Leuba lors du 1er tour de l’élection municipale de 2026. Pas d’alliance avec la majorité actuelle donc qui a fait, elle, le choix "d’élargir l’alliance à La France Insoumise". 

Municipales 2026 : un collectif citoyen lance la liste “Beure 2026 : construisons ensemble”

Le 1er juillet 2025, un nouveau collectif citoyen a annoncé le lancement officiel de la liste “Beure 2026 : construisons ensemble”, en vue de l'élections municipale de mars 2026. Portée par Bruno Lind, tête de liste, cette initiative souhaite proposer “une alternative fondée sur l’écoute, la proximité et la participation citoyenne” à l’échelle du village de Beure.

Grève des pharmacies : Géraldine Grangier s’oppose au projet de plafonnement des remises sur les médicaments génériques

À l’occasion de la journée nationale de mobilisation des pharmaciens, mardi 1er juillet 2025, la députée du Rassemblement national Géraldine Grangier a interpellé le gouvernement dans l’Hémicycle sur le projet de plafonnement des remises commerciales appliquées aux médicaments génériques, hybrides et biosimilaires. Un projet qu’elle juge dangereux pour l’ensemble du réseau officinal français.

Les méthodes controversées de Jean-Sébastien Leuba, candidat du PS à la mairie de Besançon

À l’approche des élections municipales, une figure du paysage politique local fait de nouveau parler de lui, mais pas sur le devant de la scène. Jean-Sébastien Leuba, ancien adjoint au maire Jean-Louis Fousseret, nouveau premier fédéral du PS du Doubs et chef de file du PS pour l’élection municipale de Besançon, fait un retour sous les projecteurs en ayant été nommé candidat officiel à la mairie en 2026. Plusieurs témoins internes ou proches du Parti socialiste bisontin, ayant requis l’anonymat, dressent un portrait sévère de celui qu’ils accusent de manœuvres répétées et de gestion autoritaire.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 26.78
ciel dégagé
le 11/07 à 15h00
Vent
2.65 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
39 %