En 1789, les États généraux composés des représentants élus de la noblesse, du clergé et du Tiers-État sont réunis le 5 mai à la suite des doléances parvenues au roi Louis XVI. Le 27 juin, le roi accepte le rassemblement des trois ordres qui se proclament "Assemblée nationale constituante" le 9 juillet.
Dans le même temps, des troupes royales se concentrent autour de Versailles et de Paris. Le renvoi du ministre Necker le 11 juillet et la rumeur de l'intervention des troupes royales finissent par convaincre la population parisienne de s'organiser et des appels aux armes sont lancés.
Le matin du 14 juillet, une foule composée notamment d'artisans et de boutiquiers se dirige vers les Invalides où sont stockés les armes. Ces Parisiens prennent ensuite la direction de la Bastille pour récupérer de la poudre. Le gouverneur de la place forte décide de faire tirer sur la foule et une journée de fusillades s'ensuit. La garnison se rend tandis que son gouverneur est exécuté peu après la prise de la Bastille.
Et en 1790…
Un an plus tard, le 14 juillet 1790, la prise de la Bastille est célébrée lors de la Fête de la Fédération. Les fédérations locales des gardes nationaux, qui se sont créées dans toutes les provinces françaises durant l'été 1789, se rassemblent au Champ-de-Mars pour défiler et célébrer le premier anniversaire de la prise de la Bastille et l'union de la Nation.
En présence du roi et de la reine une messe est célébrée par l'évêque Talleyrand, suivie de la prononciation des serments au Roi, à la Nation et à la Loi et un Te Deum est donné.
C’est en 1880…
C'est sous la IIIe République par le biais du député Benjamin Raspail que la loi du 6 juillet 1880 adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle. L'unique article de cette loi ne donne aucune précision, la fête nationale du 14 juillet commémorant les deux 14 juillet, la prise de la Bastille de 1789 ainsi que la première Fête de la Fédération de 1790. Lors des débats parlementaires sur ce texte de loi pour fixer la date du 14 juillet comme jour de fête nationale, d'autres dates sont évoquées comme le 5 mai (ouverture des États généraux) et le 4 août (abolition des privilèges).
Ce n'est qu'après les élections législatives de 1876 où la majorité devient républicaine et la démission du président de la République Mac-Mahon au début de l'année 1879, remplacé par le républicain Jules Grévy, que les républicains contrôlent l'ensemble des institutions du régime. L'enracinement de la République passe alors par l'adoption d'un ensemble de symboles par le biais notamment de cette fête nationale.