Procès Péchier : ce chirurgien qui a "failli arrêter" après la mort de sa patiente

Publié le 22/11/2025 - 09:01
Mis à jour le 22/11/2025 - 09:01

"J'ai failli arrêter la chirurgie", a témoigné vendredi 21 novembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs un médecin très marqué par la mort d'une de ses patientes, l'un des trente empoisonnements que l'accusation impute à l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier.
 

Frédéric Péchier © Alexane Alfaro
Frédéric Péchier © Alexane Alfaro

Laurence Nicod, 49 ans, une femme sportive, mère de deux enfants, est morte en avril 2016 après avoir fait un arrêt cardiaque en salle de réveil, à la suite d'une opération de l'épaule. Selon des experts entendus par la cour, son décès était dû à une intoxication massive à la mépivacaïne et au tramadol. Le mode et le moment d'administration de ces produits n'ont toutefois pu être déterminés.

"En chirurgie orthopédique, les gens ne meurent pas"

Le chirurgien qui a opéré Mme Nicod, David Gallinet, a expliqué à la barre que la mort de sa patiente avait été "très compliquée" à vivre pour lui. "J'ai failli arrêter la chirurgie", a-t-il confié, expliquant n'avoir "pas choisi la chirurgie pour voir des gens qui meurent". "En chirurgie orthopédique, les gens ne meurent pas", a-t-il martelé, expliquant que l'opération devait permettre à Mme Nicod de pouvoir "retrouver la fonctionnalité de son épaule, refaire du ski, profiter de la vie". Mais elle s'est retrouvée dans un état catastrophique, laissant les soignants dans l'incompréhension.

Pendant que des médecins s'activaient pour tenter de réanimer la quadragénaire, le chirurgien, sous le choc, s'est replié "dans un coin de la salle", sans bouger. Il était "effondré, prostré, recroquevillé par terre", a décrit jeudi une infirmière présente ce jour-là. La mort de Mme Nicod "me réveille encore la nuit", a confié cette professionnelle également très marquée par le drame.

Devant la presse, la fille de la victime, Charlotte Grosjean, a expliqué vendredi que sa vie avait "basculé dans l'horreur" à la mort de sa mère. Elle avait alors 17 ans. "L'empoisonneur était le loup et ma maman était l'agneau, elle s'est fait manger", a témoigné la jeune fille, qui doit s'exprimer devant la cour lundi.

Un an avant ce drame, une autre des patientes de M. Gallinet, Sylviane Baugey, 57 ans, était décédée lors d'une banale opération de l'épaule, un autre cas attribué par l'accusation à Frédéric Péchier. L'ex-anesthésiste de 53 ans est jugé au total pour 30 empoisonnements de patients âgés de 4 à 89 ans, dont 12 mortels.

L'accusé, qui comparaît libre mais encourt la réclusion à perpétuité, a toujours clamé son innocence. Le verdict est attendu le 19 décembre.

(Source AFP)

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