60% des personnes malades d’un cancer subissent une baisse de revenus

Publié le 24/06/2012 - 09:45
Mis à jour le 24/06/2012 - 10:09

La maladie, dure à affronter, induit de surcroît des conséquences sur la vie sociale des personnes touchées, au niveau des revenus, mais aussi des charges qui augmentent.

Tous les ans, la Franche-Comté compte 6000 nouveaux malades du cancer. C’est dire l’intérêt que revêt l’étude que vient de publier le comité du Doubs- Besançon de la Ligue contre le cancer sur l’impact social de la maladie. Avec une quinzaine d’autres comités français, celui de Besançon a voulu mieux connaitre les répercussions du cancer sur la vie sociale des malades. Sur les 2000 questionnaires remplis, 150 proviennent de la région.

Ont été particulièrement auscultées les conséquences sur les ressources financières et les charges, sur la vie professionnelle, sur la vie quotidienne et sur les relations sociales et familiales. « Nous avons voulu mettre en lumière les combats tant administratifs, juridiques qu’économiques auxquels les personnes malades sont confrontées, en plus de la maladie, et en n’y étant nullement préparées », explique Brigitte Couffet, vice-présidente de la Ligue contre le cancer, comité du Doubs-Besançon (*) et ancienne assistante sociale. Mieux connaitre, pour mieux agir, en quelque sorte.

L’intérêt de cette étude saute aux yeux. « La prépondérance de l’enjeu médical – se soigner, se soumettre aux examens, l’attente des résultats - fait que la question sociale est souvent négligée par les malades », poursuit Brigitte Couffet qui a elle-même été confrontée à la maladie il y a une dizaine d’années.

D’ailleurs les résultats de l’enquête sont conformes à ce que les accompagnants malades du cancer relèvent au quotidien. Il y a incontestablement une diminution des ressources. « 60% des malades ont un baisse de revenus d’au moins 25% », révèle l’étude avec des situations plus difficiles encore quand il s’agit de gens sans assurance complémentaire ou d’artisans, de personnes dépendant du régime agricole et, particularité de la région, quand ils sont frontaliers et qu’ils n’ont pas pris leur disposition pour avoir une couverture personnelle quand l’employeur est défaillant.

A une baisse des revenus, à l’exception des retraités, s’ajoute quasi systématiquement une augmentation des charges pas forcément compensées (prothèses, crèmes, médicaments de confort, aide à domicile, transports…).

Le cancer a également des conséquences souvent graves dans la vie professionnelle. Brigitte Couffet rappelle que « le retour à l’emploi est très difficile, voire impossible, car source d’angoisse ». La lourdeur des séquelles physiques sont parfois trop importantes pour envisager le même travail. Et la réinsertion grâce à des emplois adaptés n’est pas évidente.

Et puis, il y a le « le regard des autres ». « Le regard de la société doit évoluer car il y aura de plus en plus de survivants, grâce aux rémissions longues. Trop souvent le cancer génère de l’angoisse dans l’entourage des malades », souligne-t-elle. Et l’angoisse, elle se lit dans les yeux…

Plus généralement, « 74% des personnes malades disent être impactées négativement dans leur vie sociale et de loisirs », poursuit Brigitte Couffet. Les difficultés liées aux déplacements sont souvent évoquées. 41% des malades parlent de problèmes de mobilité. Le manque d’information est également signalé par les malades.

« L’effort personnel à faire pour arriver à avoir la bonne information, alors même que les effets des traitements, et la fatigue en particulier, peuvent rendre cet effort insurmontable », note le rapport de la Ligue contre le cancer avant de conclure : « Finalement, parler d’impact social du cancer, c’est mettre en lumière les effets sociaux au sens large que peut engendrer le cancer ».

Et de juger « qu’il y a nécessité de conjuguer nos efforts à partir des différents dispositifs, mesures et services existants, pour prévenir ces situations et permettre que les progrès thérapeutiques puissent s’adosser à une meilleure prise en compte des besoins sociaux ».

 (*) Il existe également un comité du Doubs-Montbéliard. Le département du Doubs est le seul à connaitre cette situation de double représentation en France.

630 délégués, 12 300 donateurs, 500 000 euros…

Prévention,recherche, accompagnement…  Le champ d’activités de la Ligue contre le cancer est immense. Et pour effectuer toutes les tâches, la recherche de financement est primordiale. Le comité de Besançon compte sur 630 délégués répartis dans les communes de son secteur qui organisent une collecte tous les ans. Ce qui évite le démarchage par téléphone.

Quand on ajoute à cette collecte annuelle, les legs et le fruit des manifestations diverses (tarot, loto, roses, chorales…) organisées à son profit, la Ligue contre le cancer de Besançon récolte environ 500 000 euros en provenance de 12300 donateurs.

Une partie de cet argent est affectée à la recherche sur des projets validés au niveau du grand Est par une équipe de scientifiques. La Ligue a également prévu de financer à hauteur de un million d’euros des aménagements pour les malades dans le futur Institut fédératif du cancer à Besançon qui doit ouvrir en 2015.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Une start-up de Besançon veut offrir un implant à chaque enfant atteint de fente faciale en 2026

L’entrepreneur et créateur de contenus Mikaël Demenge a annoncé sur ses réseaux sociaux lundi 28 octobre 2025 un nouvel engagement solidaire en faveur des enfants porteurs de fentes faciales, en partenariat avec la start-up bisontine Ennoïa et le service de chirurgie maxillo-faciale et plastique de l’hôpital Necker-Enfants Malades.

Octobre rose : Et si vous donniez vos cheveux pour confectionner des perruques ?

Les perruques médicales sont souvent utilisées lors de chimiothérapies. Elles peuvent avoir un coût élevé même si certaines sont en partie remboursées par la sécurité sociale. Il n’empêche qu’il peut y avoir un reste à charge important pour les patients suivant la qualité de la perruque… Il existe toutefois des moyens pour réduire ces coûts, comme le don de cheveux… On en parle ce mois d’octobre 2025 avec Johanna Dornier gérante de Beauty Hair, un salon de coiffure partenaire de l’association "Fake hair don’t care*".

Doubs : 40.000 sacs distribués dans les pharmacies pour alerter sur la conduite sous médicaments

VIDÉO • La nouvelle campagne de sécurité routière met l’accent sur la prévention des risques liés à la conduite après la consommation de médicaments. C’est dans ce cadre que la préfecture du Doubs a lancé vendredi 24 octobre à la pharmacie Lafayette des Tilleroyes à Besançon, le début d’une campagne d’un mois prévoyant la distribution de 40.000 sacs de sensibilisation dans 40 pharmacies partenaires du département.

Julien Odoul demande un centre de radiothérapie à Sens

"Dans l’Yonne, les habitants sont plus susceptibles de mourir d’un cancer que la moyenne nationale", alerte Julien Odoul. Une situation directement liée "à la faiblesse de l’offre de soins dans le département". Avançant une inégalité territoriale, le député du Rassemblement National réclame un centre de radiothérapie à Sens. 

Influenza aviaire : Annie Genevard relève le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national

La ministre de l’Agriculture, a décidé de relever le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national. À compter du mercredi 22 octobre, le risque est qualifié "élevé" et s’accompagne d’un renforcement de la surveillance des élevages de volailles et des mesures de protection.

Une entreprise bisontine cherche des financements pour lancer la phase d’essai d’un biomédicament contre la leucémie

À l’horizon 2030, Carla Biotherapeutics espère apporter un traitement aux 3.000 personnes entrant chaque année dans les critères du biomédicament développé contre la leucémie. Des patients pour lesquels aucune solution n’a fonctionné ou n’est plus envisagée. Un réel espoir pour la médecine qui a toutefois besoin d’un coup de pouce… Chacun est libre de participer à l’appel à financement dès 100 €.

La Ville de Besançon encourage la vaccination contre la grippe pour les publics à risque

Alors que la période de circulation du virus de la grippe s’étend habituellement d’octobre à mars, la Ville de Besançon rappelle ”l’importance de la vaccination pour les personnes les plus vulnérables”. À travers sa direction Santé Publique, la municipalité recommande la vaccination pour les populations à risque, incluant notamment les plus de 65 ans et les professionnels en contact avec des publics fragiles.

Au procès Péchier, une anesthésiste “dévastée” par l’arrêt cardiaque de ses patients

Autrefois "pétillante", elle a quitté la clinique "dévastée" après l'empoisonnement présumé de sept de ses patients: le "lourd tribut" payé par une ancienne collègue de Frédéric Péchier, qu'il aurait en outre voulu évincer, a été au centre des débats lundi 20 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Prendre soin de ceux qui soignent : une nouvelle initiative à Besançon

Face au mal-être croissant des professionnels de santé, CaPaciTéS Besançon et Métropole et l’association Le Don du Souffle (DDS) lancent une série d’ateliers destinés à améliorer le quotidien des soignants et à renforcer le lien entre eux. "Prendre soin des professionnels de santé : une priorité", rappellent les porteurs du projet dans leur communiqué du 17 octobre 2025.

La résidence autonomie Les Salins de Bregille se renouvelle après un an de travaux

Présente depuis plus d’un demi-siècle sur les hauteurs de Besançon, la Résidence autonomie Les Salins de Bregille vient d’achever une importante phase de rénovation, a-t-on appris le 15 octobre 2025. Une transformation qui marque une nouvelle étape de son histoire…

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.82
nuageux
le 29/10 à 06h00
Vent
1.62 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
93 %