Une peine de quatorze ans de prison avait été requise à son encontre, alors qu'il encourait jusqu'à 20 ans de réclusion. Dominique Lefèvre, 66 ans, qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire depuis le 21 mai, était jugé pour des agressions sexuelles commises entre 1991 et 1999 contre cinq fillettes, en France et en Roumanie. Il devait aussi répondre des viols de l'une d'entre elles, roumaine, et d'une jeune femme de 33 ans, en situation fragile et qui s'est suicidée.
La Cour a retenu l'accusation de viol dans le premier cas, mais pas dans le deuxième, a-t-on précisé de même source. M. Lefèvre a quitté le tribunal sous escorte policière pour être incarcéré à la prison de Varennes-le-Grand (Saône-et-Loire).
Une autre comparution pour agression sexuelle sur mineur
Après sa condamnation, le religieux n'en a pas fini avec la justice puisqu'il doit encore comparaître le 2 juin devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay (Haute-Loire) pour l'agression sexuelle d'une mineure en 1991. Il vivait jusqu'à présent au sein de la Communauté des Frères de Saint-Jean à Rimont (Saône-et-Loire).
Devant la Cour, Dominique Lefèvre a reconnu toutes les agressions sexuelles qui lui étaient reprochées mais s'était défendu, de manière souvent confuse, des accusations de viol.
"Nous condamnons ces comportements odieux"
Dans un communiqué, la Communauté des frères de Saint-Jean a redit "consternation" et sa "tristesse" qu'un de ses membres "ait abusé sexuellement des personnes et les ait blessées gravement". "Nous condamnons ces comportements odieux", a ajouté la congrégation. Elle a également déploré "les manquements et les dysfonctionnements (...) qui ont ponctué la période des faits et pour lesquels nous demandons sincèrement pardon".
A plusieurs reprises, quand les attouchements étaient dénoncés, le religieux demandait pardon à la famille et était déplacé par sa congrégation. "Aujourd'hui de tels dysfonctionnements ne seraient plus possible", a assuré toutefois la congrégation, en assurant que de tels faits seraient désormais signalés à la police. Créée en 1975 par le père Marie-Dominique Philippe, la communauté de
Saint-Jean, dont les membres sont surnommés "les petits gris" en raison de la couleur de leur habit, s'est installée dès 1982 dans le, prieuré de Rimont.
Elle a rapidement rencontré un succès très important auprès des jeunes religieux et compte aujourd'hui quelque 500 membres. La congrégation a été régulièrement soupçonnée de dérives sectaires.