"99% des véhicules lourds circulant en Europe sont équipés de moteurs thermiques mais cette métropole a fait le pari de l'hydrogène", a lancé François Rebsamen, président de la métropole et maire PS de Dijon, devant un camion poubelles rutilant tout juste livré.
Dans les semaines qui viennent, après les tests nécessaires, deux BOM à hydrogène seront mises en service. Puis quatre autres en 2025-26 et, enfin, le reste des 42 BOM de la métropole de 165.000 habitants, d'ici à 2030. Parallèlement, 16 bus, également à pile à combustible à hydrogène, doivent être livrés d'ici à fin 2024, avant le remplacement total, à plus long terme, de l'ensemble des 180 bus dijonnais.
"Avec nos deux premières BOM mises en service l'an prochain, nous serons déjà la plus importante flotte du genre en France", a souligné Jean-Patrick Masson, vice-président de la métropole.
"L'innovation prend du temps"
En France, l'hydrogène est encore balbutiant pour les véhicules lourds. La première BOM à hydrogène a été testée au Mans dès septembre 2021. Mais aucune flotte n'a encore été mise en service, en raison de nombreux déboires.
"L'innovation prend du temps", résume M. Masson. Les projets sont cependant nombreux. D'après les données compilées par l'association France Hydrogène, réunissant plus de 450 membres de la filière, plus de 140 BOM à hydrogène pourraient être déployées "d'ici quelques années", ce qui reste peu par rapport aux 12.000 BOM en service dans le pays.
4.200 tonnes de gaz carbonique de moins par an
Dijon fera de plus fonctionner ses BOM et bus à l'hydrogène vert, produit sur place par la chaleur dégagée par un incinérateur de déchets. "Les BOM seront alimentées par les déchets qu'elles vont collecter", a précisé M. Masson. L'hydrogène a certes "un coût", a reconnu François Rebsamen. Une BOM à hydrogène vaut trois fois plus que l'équivalent thermique, mais cela permettra d'éviter l'émission de 4.200 tonnes de gaz carbonique par an, soit l'équivalent de 58 millions de kilomètres en voiture.
L'hydrogène permet de plus une "plus grande autonomie" que l'électrique, dont les BOM coûtent environ un tiers de moins que celles à hydrogène. Mais le temps de recharge des batteries nécessiterait "une augmentation du nombre des tournées, donc des bennes, et l'embauche de personnel supplémentaire", selon M. Masson.