Interdiction du MMA : J. Grosperrin, énervé par la sortie d'un arrêté avant sa mission bipartisane avec P. Vignal

Publié le 08/11/2016 - 15:50
Mis à jour le 16/04/2019 - 16:10

Deux parlementaires missionnés par le Premier ministre, dont Jacques Grosperrin, sénateur (LR) du Doubs, et Patrick Vignal, député (PS) de l’Hérault, remettent mardi 8 novembre 2016 un rapport prônant la reconnaissance progressive et l’encadrement du MMA (Arts Martiaux Mixtes)… deux semaines après la parution au Journal officiel d’un arrêté interdisant clairement l’organisation de compétitions de ce sport de combat violent et à la réputation sulfureuse…

 ©
©

L'imbroglio politico-sportif débute en septembre 2015 avec la tenue, au Cirque d'hiver à Paris, d'un gala de MMA (Mixed Martial Arts) organisé au nez et à la barbe du ministère des Sports. S'appuyant sur une recommandation du Conseil de l'Europe datant de 1999, ce dernier incite en effet fortement, au nom de la "dignité humaine", les préfectures de France à refuser leur autorisation aux manifestations de combats libres qui utilisent des cages et permettent les frappes au sol, deux caractéristiques du MMA.

Préparée avec l'aide d'un bataillon de juristes, la soirée du Cirque d'hiver est passée entre les mailles du filet préfectoral pour le plus grand plaisir des 1.600 spectateurs, heureux représentants des quelque 40.000 pratiquants estimés et des centaines de milliers d'aficionados de ce sport proscrit en France.

"Roulé dans la farine", selon ses propres termes, le secrétaire d'Etat aux Sports Thierry Braillard annonce des représailles légales contre une discipline que rien n'interdit vraiment dans le code du sport.

KO Technique

En avril dernier, le Premier ministre Manuel Valls, convaincu de la popularité grandissante du MMA, pratiqué dans 700 associations sportives selon les chiffres du ministère mais privé de représentation fédérale, confie une mission à deux parlementaires, le député (PS) de l'Hérault Patrick Vignal et le sénateur (LR) du Doubs Jacques Grosperrin, tous deux anciens judokas.

En septembre, M. Vignal confie à l'AFP vouloir encadrer en plusieurs années la création d'une fédération viable de MMA, arguant que l'"on ne peut pas toujours dire non aux jeunes qui réclament le MMA et non un succédané".

Prévue d'abord le 15 octobre, la remise de leurs travaux qui ont nécessité une centaine d'auditions est repoussée au 8 novembre.

Mais le 23 octobre, un arrêté ministériel publié au Journal officiel coupe l'herbe sous le pied des parlementaires en interdisant textuellement pour la première fois les manifestations comprenant des coups au sol, des coups portés avec les coudes, ainsi que l'utilisation d'une cage grillagée appelée octogone, symbole du MMA.

Pris de court, les deux parlementaires fulminent. "Publier un tel arrêté alors qu'une mission bipartisane doit rendre ses conclusions, c’est déplorable et inélégant. C'est un manque de respect manifeste envers le travail parlementaire", s'énerve Jacques Grosperrin dans Libération. "Je n'ai jamais vu un tel comportement en politique. Ça veut dire quoi? Que notre commission était fantoche? Qu’on dénie notre mission parce qu'on craint que nos propositions aillent dans le sens contraire de ce qui était attendu?"

Du côté du ministère, on évoque un timing involontaire, en expliquant que le texte était en préparation, et annoncé, depuis la fameuse soirée du Cirque d'hiver.

Sauvé par le gong ?

Patrick Vignal et Jacques Grosperrin vont, selon les informations obtenues par l'AFP, remettre mardi un rapport préconisant la création d'une commission chargée d'accompagner la structuration du MMA en France.

Elle devrait être composée des deux parlementaires, de représentants du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), de représentants des diverses associations françaises de MMA pour l'instant inconciliables, et d'une (con)fédération de sport de combat reconnue. L'objectif est à terme de créer les conditions d'une véritable fédération de MMA, reconnue, d'ici à trois ans.

Une création qui réglerait tous les problèmes puisque l'arrêté ministériel ne concerne que les disciplines non associées à une fédération délégataire.

Le ministère insiste par ailleurs sur la compatibilité de sa position dure et prohibitive, qui ne concerne que les compétitions, avec les préconisations du rapport qui impliquent la pratique de "loisir".

Un point rassemble toutes les parties : la nécessité de sortir le MMA de son no man's land juridique au risque, comme c'est le cas actuellement, de voir fleurir les prétendus clubs de combat mixte sans l'accompagnement de formateur diplômés.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Le RN perquisitionné : ”une nouvelle attaque odieuse contre la démocratie”, selon Julien Odoul 

Une perquisition a eu lieu mercredi 9 juillet 2025 au siège parisien du Rassemblement national dans le cadre d'une enquête pour financement illicite des campagnes électorales du parti d'extrême droite en 2022 et 2024, une procédure "politique" a accusé Jordan Bardella. Pour le député de l’Yonne et conseiller régional RN de Bourgogne Franche-Comté, Julien odoul, c’est une ”perquisition scandaleuse”.

Grève : les salariés de France 3 Franche-Comté dénoncent le projet de réforme de l’audiovisuel public

En grève depuis le 30 juin 2025, jour de l’examen du projet de loi par l’Assemblée nationale, les salariés de France 3 Franche-Comté réaffirment leur opposition à la création d’une holding France Médias dans un communiqué du 9 juillet 2025. 

Les réactions en Franche-Comté sur l’adoption de la loi Duplomb

Après l’adoption de la loi agricole Duplomb-Menonville par le Parlement mardi 8 juillet 2025, de vives réactions ont émergé d’un peu partout en Franche-Comté. Partis politiques et groupes d’élus ont fait savoir leur mécontentement par le biais de différents communiqués de presse. 

Fin de la 2G/3G : un enjeu de sécurité et de continuité des services publics pour le sénateur Longeot

Dans un communiqué du 8 juillet 2025, on apprend que le Sénateur du Doubs Jean-François Longeot  a appelé l’attention du Premier ministre sur les conséquences que va entraîner, selon lui et à très court terme, l’extinction des réseaux mobiles 2G et 3G en termes d’aménagement du territoire, et ce, dès la fin de l’année 2025.

Loi Duplomb : comment ont voté les député(e) de Franche-Comté ?

Le Parlement a définitivement adopté mardi 8 juillet 2025 la loi agricole Duplomb-Menonville, qui a fracturé l'Assemblée nationale, notamment sur sa mesure de réintroduction dérogatoire d'un pesticide de type néonicotinoïde. Les député(e)s du Doubs, du Jura, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort ont voté, mais pour ou contre cette loi ? Réponses.

Jean-François Longeot appelle à “un plan ambitieux” pour la géothermie

A l’occasion des journées de la géothermie les 19 et 20 juin 2025, le Premier ministre a rappelé l’importance de cette filière dans la transition écologique et pour la souveraineté énergétique. C’est dans ce contexte que le sénateur du Doubs Jean-François Longeot a demandé au gouvernement de présenter un plan d’action clair et ambitieux dans ce domaine.

“Place des Bisontins”, une permanence politique inaugurée par Ludovic Fagaut

S’il n’a pas voulu se prononcer sur une possible candidature à l’élection municipale de Besançon qui se déroulera en mars 2026, Ludovic Fagaut, chef de file de l’opposition du groupe Besançon Maintenant, a souhaité "donner la parole" aux habitant(e)s en inaugurant un local situé au 107 Grande rue à Besançon. Il ouvrira ses portes mercredi 9 juillet 2025 à 14h00.

Jérôme Durain, candidat à la présidence de la Région Bourgogne Franche-Comté

Le groupe de majorité "Notre Région par Cœur" présentera la candidature de Jérôme Durain à la présidence de la Bourgogne Franche-Comté ce vendredi 4 juillet 2025 à Dijon, les élus du groupe se sont prononcés en faveur de la candidature de Jérôme Durain à la fonction de président de Région.

Grand Besançon Voix Commune, un collectif citoyen pour revitaliser la démocratie locale ?

À l’approche des élections municipales de 2026, un nouveau collectif se forme dans le Grand Besançon avec comme ambition de "remettre les habitantes et habitants au cœur des décisions locales." Sans étiquette politique, ce mouvement s’adresse à tous les citoyens désireux de comprendre, de s’exprimer ou de s’engager au sein des différentes communes de la métropole bisontine.

Municipale 2026 : une liste commune du PS et Place publique conduite par Jean-Sébastien Leuba

Dans un communiqué, le parti socialiste de Besançon et Place publique ont officiellement pris position en annonçant vouloir porter une liste commune conduite par Jean-Sébastien Leuba lors du 1er tour de l’élection municipale de 2026. Pas d’alliance avec la majorité actuelle donc qui a fait, elle, le choix "d’élargir l’alliance à La France Insoumise". 

Municipales 2026 : un collectif citoyen lance la liste “Beure 2026 : construisons ensemble”

Le 1er juillet 2025, un nouveau collectif citoyen a annoncé le lancement officiel de la liste “Beure 2026 : construisons ensemble”, en vue de l'élections municipale de mars 2026. Portée par Bruno Lind, tête de liste, cette initiative souhaite proposer “une alternative fondée sur l’écoute, la proximité et la participation citoyenne” à l’échelle du village de Beure.

Grève des pharmacies : Géraldine Grangier s’oppose au projet de plafonnement des remises sur les médicaments génériques

À l’occasion de la journée nationale de mobilisation des pharmaciens, mardi 1er juillet 2025, la députée du Rassemblement national Géraldine Grangier a interpellé le gouvernement dans l’Hémicycle sur le projet de plafonnement des remises commerciales appliquées aux médicaments génériques, hybrides et biosimilaires. Un projet qu’elle juge dangereux pour l’ensemble du réseau officinal français.

Les méthodes controversées de Jean-Sébastien Leuba, candidat du PS à la mairie de Besançon

À l’approche des élections municipales, une figure du paysage politique local fait de nouveau parler de lui, mais pas sur le devant de la scène. Jean-Sébastien Leuba, ancien adjoint au maire Jean-Louis Fousseret, nouveau premier fédéral du PS du Doubs et chef de file du PS pour l’élection municipale de Besançon, fait un retour sous les projecteurs en ayant été nommé candidat officiel à la mairie en 2026. Plusieurs témoins internes ou proches du Parti socialiste bisontin, ayant requis l’anonymat, dressent un portrait sévère de celui qu’ils accusent de manœuvres répétées et de gestion autoritaire.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.14
ciel dégagé
le 11/07 à 00h00
Vent
1.92 m/s
Pression
1020 hPa
Humidité
79 %