Démissions de maires : "Le désemparement des maires ne se résume pas à un problème d'argent"

Publié le 28/08/2023 - 14:31
Mis à jour le 28/08/2023 - 15:02

Depuis les dernières élections municipales en 2020, près de 1.342 démissions de maires ont été déposées. Face à ce phénomène, le gouvernement et les associations se sont engagés dans l'amélioration des conditions d’exercice des mandats électifs locaux. Dans un communiqué de presse du lundi 28 août 2023, Alain Joyandet, sénateur de la Haute-Saône et conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, a souligné les différentes raisons de ce mécontentement général.

Alain Joyandet ©Alexane Alfaro ©
Alain Joyandet ©Alexane Alfaro ©

"D’une part, quand bien même les indemnités de fonction des maires seraient augmentées, en l’état actuel des choses cette augmentation serait une pure fiction", déplore Alain Joyandet, sénateur de la Haute-Saône et conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté. Selon lui, la plupart des élus ne perçoivent pas le montant complet auquel ils ont droit.

Un impact sur le budget des communes et une délibération sensible lors des conseils municipaux

Selon l'élu, ce dysfonctionnement est lié à l'impact direct des indemnités sur le budget des communes. Mais aussi, car elles "doivent faire l’objet d’une délibération toujours délicate en conseil municipal", explique-t-il. Selon lui, "la vraie révolution serait que l’État prenne directement en charge le paiement des indemnités des maires".

Cette décision "serait d’ailleurs logique et cohérente avec le principe selon lequel les maires sont les représentants de l’État dans les communes", ajoute-t-il. Le sénateur souhaite proposer cette solution lors des débats qui s'ouvriront durant l'automne, au niveau national. 

Un abandon de l'État 

Si certains résument ce ras-le-bol général au manque d'indemnités, d'autres, comme le sénateur aborde une tout autre raison : "l’immense majorité des maires et notamment ceux dans les communes rurales sont abandonnés par l’État".

Une situation délicate quotidienne que défend l'élu à travers certaines interrogations : "combien de maires reçoivent actuellement des courriers des services des préfectures pour leur indiquer que leur(s) projet(s) ne serai(en)t pas subventionnés, bien qu’on leur dise en permanence que l’État sera à leurs côtés et qu’ils peuvent compter sur son soutien ?".

Une réalité complexe sur le terrain

Selon lui, l’argent public national servirait de plus en plus à financer des études et de moins en moins à investir dans les communes. D'autres questions sans réponse viennent ainsi compléter la liste : "Combien de maires n’ont pas reçu le soutien escompté de la Justice lorsqu’ils ont déposé une plainte pour constater une infraction dans leur commune ? Combien de maires se sentent abandonnés face à la complexité administrative qui les accablent pour le moindre projet ou chaque action, sans parler des changements juridiques incessants ou des injonctions administratives contradictoires ?

Face à cette situation, l'élu souligne plusieurs solutions, celles de "simplifier leur quotidien et la conduite de leurs projets, de réduire les procédures et les normes qui pèsent sur leurs actions, d’alléger les charges qui pèsent sur leur budget pour leur redonner des marges financières afin d’investir, de les soutenir réellement lorsqu’ils font face à des infractions et souhaitent mettre de l’ordre dans leur commune".

Une bureaucratie "technocratique paralysante"

D'après Alain Joyandet, les maires sont ainsi confrontés aux mêmes fléaux qui touchent la société française, "la présence d’une bureaucratie technocratique paralysante pour toutes les initiatives privées et publiques, le manque d’autorité des pouvoirs publics, l’urgence de réduire les dépenses et de purger les comptes publics afin de retrouver une capacité d’investissement pour l’avenir".

Face à ce constat général, la réponse doit être "transversale et profonde", insiste le sénateur. "Toute forme d’affichage ou d’action de communication supplémentaire ne ferait qu'accroître le désarroi de ceux qui portent la République à bout de bras depuis tant d’années", conclut-il. 

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