Rallonge budgétaire et fin du numerus clausus : l'ordonnance Macron pour la santé

Publié le 18/09/2018 - 09:57
Mis à jour le 18/09/2018 - 09:57

Un coup de pouce et un couperet : Emmanuel Macron présente ce mardi 18 septembre 2018  une réforme baptisée « Ma santé 2022 » censée renforcer l’offre de soins, avec une rallonge budgétaire de 400 millions d’euros dès 2019 et la suppression du numerus clausus en 2020.

© d poirier ©
© d poirier ©

Urgences "engorgées", psychiatrie "en crise", étudiants en médecine "qui souffrent": après les diagnostics alarmants posés ces derniers mois, l'exécutif dispense enfin son remède pour remettre sur pied le système de santé.

Moins d'une semaine après le plan pauvreté, cet acte II de la rentrée sociale du président de la République comporte une cinquantaine de mesures, dont la suppression de l'emblématique numerus clausus et de la première année commune aux études de santé (Paces). Le redoutable concours qui a traumatisé des générations d'étudiants en santé, ainsi que les quotas de places en médecine, pharmacie, dentaire et maïeutique (sages-femmes), auront disparu en 2020.

"Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura plus de sélection, mais qu'on va revenir dans le droit commun", a indiqué l'Elysée, qui veut "qu'il y ait plus de médecins qui soient formés demain". Le symbole est fort, mais ne produira ses effets qu'à long terme. Dans l'immédiat, l'exécutif veut "regagner du temps médical" et va mettre la main à la poche pour y parvenir.

Les crédits de l'assurance maladie augmenteront ainsi de 2,5% l'an prochain, au lieu des 2,3% prévus, soit près de 400 millions d'euros supplémentaires. En cumulé d'ici la fin du quinquennat, ce sont 1,6 milliard d'euros qui sont "garantis" pour "accompagner la réforme", a affirmé une source proche du dossier.

4.000 postes d'assistants médicaux

Une rallonge qui financera notamment la création de 4.000 postes d'"assistants médicaux", qui auront pour mission de "décharger" les médecins des tâches administratives et de certains "actes simples comme une prise de tension ou de température".

En contrepartie, les praticiens devront exercer en groupe ou au sein d'une équipe de soins, mais aussi accepter de nouveaux patients et assurer les "urgences de ville", c'est-à-dire des consultations sans rendez-vous en journée.

"Gradation des soins"

"Notre logique, c'est de les inciter tellement qu'ils n'auront plus le choix", a expliqué l'entourage du chef de l'Etat. Dans la même veine, 400 postes de médecins salariés seront créés dans les déserts médicaux "pour permettre aux patients d'accéder à une consultation généraliste".

Du côté des hôpitaux, l'accent sera mis sur la qualité des soins, avec une enveloppe multipliée par cinq dès l'an prochain, à 300 millions d'euros. Mais le gouvernement lorgne aussi le gisement d'économies des actes "inutiles", favorisés par la très décriée "tarification à l'activité" (T2A).

Dès 2019, de nouveaux financements seront mis en oeuvre pour des maladies chroniques comme le diabète et l'insuffisance rénale, obligeant hôpitaux et professionnels de santé libéraux à se coordonner et à partager une rémunération forfaitaire. "Parfois, bien faire c'est ne pas faire un acte", a déclaré la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, dans un entretien à l'AFP, précisant que "ce sont les professionnels qui vont définir la qualité" et les futurs "parcours de soins". Son ministère va par ailleurs rebattre la carte hospitalière, pour "organiser une vraie gradation des soins".

Un nouveau statut d'hôpital "de proximité" sera créé par une loi en 2019 pour les 600 plus petits établissements, qui seront "réorientés sur des priorités" incluant la gériatrie, la rééducation, l'imagerie, la biologie ou encore la télémédecine.

Les blocs chirurgicaux et les maternités seront regroupés dans les plus gros établissements pour leur assurer une activité plus importante, gage de sécurité pour les patients. "Cela pourra passer par des fermetures d'activités dans certains cas", a reconnu l'Elysée, assurant que "rien ne se perd, tout se transforme".

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

83 vaches abattues à Pouilley-Français : LFI dénonce une “stratégie sanitaire dépassée et destructrice”

Suite à la décision du juge des référés du tribunal administratif de Besançon qui a rejeté la requête déposée par le Syndicat des usagers de la justice (SUJ), agissant pour le compte d’un exploitant agricole de Pouilley-Français, 83 vaches ont été abattues ce 2 décembre 2025 en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse. Ce même jour, de nombreux agriculteurs s’étaient réunis pour s’opposer à cette décision. La France Insoumise du Doubs a souhaité réagir.

La Ville de Besançon simplifie le stationnement en centre-ville pour les artisans et professionnels de santé

VIDÉO • Parmi les points à l’ordre du jour du prochain conseil municipal de Besançon qui aura lieu jeudi 4 décembre 2025, les élus auront à se prononcer sur plusieurs sujets, dont celui concernant le stationnement des artisans et des professionnels de santé dans le centre-ville bisontin. 

La Bourgogne–Franche-Comté organise ses premières Assises régionales de l’International

Les premières Assises régionales de l’International se sont tenues le 2 décembre 2025 à Dijon, réunissant plus de 140 participants issus d’entreprises, d’universités, d’associations, de collectivités et de la société civile.

Municipales 2026 : Nicole Friess mènera la liste “Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs” à Besançon

Nicole Friess a annoncé samedi 29 novembre 2025 par voie de communiqué qu’elle conduira la liste "Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs" lors des prochaines élections municipales à Besançon. La candidate inscrit cette démarche dans une volonté de porter un programme centré sur la défense du monde du travail.

Marché de Noël à Besançon : LFI dénonce “la logique du profit”

La France insoumise (LFI) Besançon exprime ses préoccupations quant au changement d’organisation du marché de Noël, place Granvelle. Dans un communiqué du 28 novembre, journée d’ouverture des festivités, le parti réagit aux inquiétudes formulées par certains exposants concernant le coût des chalets et les conditions d’accueil.

Face aux menaces russes, Emmanuel Macron va présenter un service militaire nouvelle génération

Emmanuel Macron doit présenter jeudi 27 novembre 2025 dans les Alpes un nouveau service militaire volontaire, plus long et nettement plus militarisé que le service national universel (SNU). L’objectif affiché : renforcer les capacités des armées face à la montée des menaces russes et constituer un vivier de jeunes mobilisables en cas de conflit.

La maire de Besançon appelle l’État à renforcer les moyens contre les violences faites aux femmes

À la suite du féminicide récemment survenu à Besançon et d’un quadruple féminicide le même jour en France, la maire de Besançon, Anne Vignot, a adressé le 25 novembre 2025, journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, un courrier à la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. Elle y relaie les inquiétudes locales sur la persistance des violences malgré les dispositifs existants.

Protoxyde d’azote : Laurent Croizier tire la sonnette d’alarme

Dans un communiqué du 25 novembre 2025, le député du Doubs a évoqué le "fléau de plus en plus récurrent" concernant l’usage détourné du protoxyde d’azote notamment chez les jeunes et a insisté sur la nécessité de définir un cadre législatif "strict" lors de la réunion d’un groupe parlementaire et d’élus locaux au ministère de l’Intérieur. 

Commission permanente : la Région Bourgogne – Franche-Comté vote 61,2 M€ de financements

Réunis à Besançon vendredi 21 novembre 2025, les élus régionaux ont adopté 61,2 millions d’euros de financements destinés à soutenir l’économie, la transition écologique, la formation, le tourisme et l’attractivité locale. Cette enveloppe vise à "soutenir l’économie, la transition écologique, la formation et l’attractivité des territoires".

Ensemble! valide sa dissolution et acte la création d’une nouvelle dynamique politique avec L’Après

Ensemble!, Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire, a annoncé sa dissolution volontaire à compter du 15 décembre 2025. Cette décision marque l’aboutissement d’un processus engagé de longue date. Pour autant, ses adhérent(e)s n’arrêtent pas leur engagement à cette décision, en rejoignant L’Après. Explications.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.44
légère pluie
le 04/12 à 21h00
Vent
2.17 m/s
Pression
1008 hPa
Humidité
92 %