Séparatisme : le voile s'invite malgré tout dans les débats

Publié le 20/01/2021 - 13:36
Mis à jour le 20/01/2021 - 10:49

Séparatisme • La question du voile, en particulier son interdiction à l’université, s’est invitée malgré tout dans les débats en commission sur le projet de loi « séparatisme », mardi 19 janvier 2021 au deuxième jour de son examen. Dans un entretien au Figaro, la députée du Doubs Annie Genard estime que « le gouvernement veut museler le débat. »
 

 © Twitter A Genevard
© Twitter A Genevard

Sur des dispositions consacrées à la neutralité du service public, des députés LR ont voulu sans succès interdire dans les établissements publics d’enseignement supérieur le port de signe manifestant ostensiblement une appartenance religieuse, sur le modèle de la loi de 2004.

Dans leur ligne de mire: l’interdiction du port du voile dans les universités, un débat-polémique qui revient régulièrement dans l’actualité depuis une quinzaine d’années.

"On assiste à une montée des demandes communautaristes dans l'université", a fait valoir Annie Genevard. "Les universités sont en proie au prosélytisme religieux et au communautarisme", s'est alarmée Anne-Laure Blin tandis qu'Eric Ciotti a considéré que l'interdiction du voile "marquerait une avancée extrêmement importante dans l'histoire de notre République dans la lignée des grands textes qui ont fait évoluer la laïcité".

"Il n'y a pas de débat interdit", a souligné Mme Genevard alors que les députés LR protestent depuis deux jours contre l'irrecevabilité de plusieurs dizaines d'amendements, accusant la majorité de vouloir éviter certains débats comme celui du voile, l'immigration ou encore le radicalisme.

"On n'avait pas peur de ce débat", a rétorqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin arguant que le voile s'invite constamment dans les discussions sur le texte depuis lundi soir.

"Ce débat est noble", a-t-il salué tout en démontant les arguments des trois députés de droite.

"Le parallèle avec la loi sur l'école de 2004 n'est pas bon puisque l'on parle d'un côté d'adultes et de l'autre d'enfants", a-t-il notamment souligné.

Les amendements des LR se sont heurtés à un mur du refus de LREM aux Insoumis, même si certains députés se sont inquiétés d'une montée du communautarisme "ou des revendications indigénistes" dans les universités.

La communiste Marie-George Buffet et la LREM Coralie Dubost ont opposé "le respect de la liberté de conscience de chacun" au coeur de la laïcité.

Le socialiste Boris Vallaud a rappelé l'opposition de la conférence des présidents d'université à une nouvelle législation sur le voile.

Le risque est d'exclure ces jeunes femmes, a observé Charles de Courson (Libertés et Territoires). "Qu'est-ce qu'on aura gagné? Rien. On aura contribué au séparatisme", a-t-il complété.

La commission a par ailleurs adopté en soirée des amendements, dont un du gouvernement, instaurant une formation aux principes de la laïcité pour les personnels d'éducation et les enseignants, et plus largement tous les fonctionnaires.

Elle a en revanche rejeté des amendements émanant des Républicains interdisant aux usagers des services publics de manifester ostensiblement une appartenance religieuse, au nom de la lutte contre le prosélytisme.

Le député LFI Alexis Corbière s'est insurgé contre une telle proposition, accusant ses initiateurs LR de prôner "un athéisme d'Etat militant qui interdit les religions" et de "s'en prendre uniquement à nos compatriotes musulmans".

Eric Ciotti a répondu que "s'il y a une difficulté, c'est l'islamisme" et les attentats perpétrés en son nom en France. "S'il y a eu 270 morts, ils n'ont pas été commis au cri de +Jésus revient!+", a-t-il ajouté. Un autre amendement de M. Ciotti suggérant d'ajouter "laïcité" à la devise républicaine "liberté, égalité, fraternité", a lui aussi été repoussé.

(AFP)

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