Trop de dettes ?
Macommune.info : En quoi consiste votre activité ?
Mohamed Boulebiar : « Je souhaite aider les particuliers et les entreprises à sortir de l’endettement. J’ai eu cette idée au travers de mon expérience professionnelle. Je suis titulaire d’un Master 2 en droit et j’ai travaillé chez un liquidateur judiciaire, un expert comptable ainsi que dans un cabinet de recouvrement de créance. Je me suis aperçu qu’il y avait des abus.
D’une façon générale, il y a un manque de prévention et d’information. Par exemple, quand on est en redressement, cela ne veut pas forcément dire que l’on va mettre la clef sous la porte. Les gens ont peur de déposer le bilan alors que bien souvent, il s’agit de les mettre sous protection judiciaire. En France, il n’existe que des sociétés de rachat de crédit, or, elles sont généralement des filiales d’une banque. Mais on ne peut pas être juge et partie. »
Vous parlez d’abus. De quel type ?
« On abuse parfois de la crédulité des débiteurs, en leur imposant des frais supplémentaires, en pratiquant le harcèlement… On l’a vu dans certains reportages à la télé. Or, ce sont des pratiques interdites par la loi et mon travail consiste à la faire appliquer.
Après un diagnostic budgétaire, je vérifie d’abord la légitimité et le montant de la dette, puis je m’assure que le créancier a respecté ses obligations et ensuite, je travaille sur les voies de négociation à l’amiable. L’ouverture de dossier coûte 30 € à mes clients et le cabinet se rémunère ensuite par une commission de 23% sur le gain qu’ils réalisent. »
Combien de personnes avez-vous déjà aidé depuis votre ouverture en septembre 2013 ?
« Une trentaine dont une vingtaine en Franche-Comté. Mes autres clients étaient de toute la France et même de Belgique. Il s’agit surtout de particuliers qui ont des dettes bancaires ou locatives. Pour eux, je procède déjà à une vérification juridique puis on travaille sur le rachat de crédit par un partenaire. Dans toutes les situations, j’assiste la personne auprès du banquier.
Entre créancier et débiteur : le lien est rompu, il n’y a plus de confiance, d’où l’utilité de faire appel à un tiers. En réalité, le créancier le plus difficile à traiter reste l’Etat. »
Votre activité pourrait-elle générer des emplois ?
« Tout dépendra du volume de travail mais je compte embaucher un conseiller en économie social et familial dans les trois prochains mois ainsi que des juristes dans l’avenir. C’est l’association de ces deux métiers qui fait que l’on pourra mieux aider. Généralement, ce sont les assistantes sociales qui récupèrent les dossiers sans avoir les compétences juridiques nécessaires et cela finit souvent en dossier de surendettement. En France, on en dépose un toutes les trois minutes en moyenne, alors qu’il y a bien souvent d’autres solutions. »
Plus d’informations sur le site negociermadette.com. Le jeune bisontin est également l’auteur d’un ouvrage : "Comment se défendre contre les huissiers de justice et les sociétés de recouvrement"