Législative partielle : un scrutin risqué et capital pour le PS

Publié le 30/01/2015 - 13:19
Mis à jour le 31/01/2015 - 08:59

Le PS, qui vient de perdre la majorité absolue avec le le départ vers le groupe RRDP du député Jean-Pierre Maggi, a déjà perdu 13 législatives partielles depuis 2012 et la succession du PS  Pierre Moscovici comme député du Doubs s’annonce serrée dimanche. À quelques semaines des départementales, la concurrence à gauche risque de faire perdre au PS ce siège convoité par l’UMP et le FN. Les attentats de Charlie Hebdo auront-ils un impact ? C’est une des inconnues du scrutin. Et la gauche qui part divisée avec pas moins de quatre candidats sera-t-elle au second tour ? 

 ©
©

Pour le secrétaire général de l'UMP Laurent Wauquiez, c'est une "bataille symbolique" qui se joue dans le Doubs: "On parle de la succession de Moscovici", l'ancien ministre de l'Économie nommé commissaire européen, "qui a fait exploser les impôts en France", avait-il estimé en venant soutenir le candidat Charles Demouge.

Dans cette circonscription populaire, berceau de l'industrie automobile (22% d'ouvriers contre 13,5% au niveau national), la présence de la gauche au deuxième tour est "l'inconnue majeure du scrutin", estime Bernard Sananes, de l'institut de sondages CSA.

Depuis la victoire de Pierre Moscovici en juin 1997, le siège de député de la 4e circonscription du Doubs est aux mains du PS, à l'exception de la législature 2002-2007 remportée par l'UMP. En cas de victoire, le PS aurait de nouveau 289 sièges à l'Assemblée nationale, soit la majorité absolue qu'il vient de perdre avec le départ du député Jean-Pierre Maggi vers le groupe RRDP (à majorité radicaux de gauche).

Mais dimanche, le PS, qui a perdu les treize élections du même type organisées depuis 2012, part avec un handicap de poids: la présence de quatre autres candidats de gauche (EELV, Front de gauche, LO, communiste), sur treize candidats au total. La forte abstention attendue ne permettra qu'aux deux premiers d'avoir accès à un éventuel 2e tour, le 8 février. 

Le socialiste Frédéric Barbier, ancien suppléant de Pierre Moscovici, se considère comme "le seul candidat de gauche à pouvoir aller au deuxième tour". "S'il n'y a pas un rassemblement dès le premier tour, il y a un vrai risque que la gauche ne soit pas au 2e tour", convient M. Barbier, s'attendant à des résultats "extrêmement serrés". Cet ancien cadre ERDF de 54 ans défend le bilan du député sortant Pierre Moscovici qui, dit-il, "a travaillé pour sauver Peugeot".

Le parti de la gauche radicale grecque Syriza a apporté son soutien à Vincent Adami, candidat du Front de gauche.              

La droite plus rassemblée, Le FN bien ancré            

La droite est plus rassemblée : l'UMP a obtenu le soutien de l'UDI et le MoDem a décidé de ne pas présenter de candidat pour éviter "de faire le jeu de candidats extrémistes". Le FN, qui avait récolté 36% des voix sur la 4e circonscription du Doubs lors des élections européennes de 2014, espère terminer en tête du premier tour dimanche. Et si elle emportait le deuxième tour, l'extrême droite pourrait bénéficier d'un troisième siège à l'Assemblée nationale.

Mais l'UMP Charles Demouge, ancien enseignant de 69 ans, prédit que "le FN, même bien ancré, ne fera pas 50% au deuxième tour". Lors du premier tour de la législative de 2012, la députée européenne Sophie Montel avait obtenu 23,87% des suffrages, devant l'UMP Charles Demouge (23,21%) et derrière Pierre Moscovici (40,81%). Au deuxième tour, M. Moscovici l'avait emporté avec 49,32% devant M. Demouge (26,21%) et Mme Montel (24,47%).

Une inconnue : l'impact des attentats sur le scrutin

Sophie Montel, 45 ans, et Marine Le Pen, venue soutenir la candidate aux portes de l'usine PSA Peugeot Citroën de Sochaux, ont axé leur campagne sur la désindustrialisation et le "péril islamiste", au lendemain des attentats de janvier qui ont fait 17 morts à Paris. L'impact des attentats sur le résultat de l'élection est l'une des inconnues du scrutin.

"Mobilisez-vous ! Soyez fiers de cette France du 11 janvier", a lancé mardi Manuel Valls lors d'un meeting à Audincourt, chahuté par une coupure d'électricité revendiquée par la CGT et des notaires.

Auréolé d'un rebond de popularité depuis les attentats et les défilés du 11 janvier, le Premier ministre a appelé "au rassemblement de tous les électeurs de gauche" autour du candidat PS. Pour Bernard Sananes, sur ce point aussi l'élection aura valeur de test: "Les actes terroristes et l'esprit de rassemblement qui les ont suivis influeront-ils sur le comportement électoral?"


Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Demande de protection fonctionnelle à Anne Vignot lors du prochain conseil municipal

Durant le prochain conseil municipal qui aura lieu jeudi 16 mai 2024, les élus seront amenés à délibérer sur l'octroi de la protection fonctionnelle à la Maire de Besançon suite aux propos violents et menaçants reçus personnellement sur les réseaux sociaux à la suite de son dépôt de plainte contre l’action du collectif Némésis menée durant le carnaval de Besançon le 7 avril dernier. 

Anne Vignot sur les relations entre Besançon et Dijon : ”On n’est pas des copains, mais…” 

EXCLUSIVITÉ • Lors de l’inauguration de l’exposition Made in Germany au musée des Beaux-Arts de Besançon le 3 mai dernier, c’était la première fois que l’on voyait les maires de Besançon et Dijon réunis dans un même projet, voire complices, avec des discours positifs et élogieux l’un envers l’autre. On le sait, les relations entre les maires de Besançon et de Dijon n’ont jamais été particulièrement au beau fixe, alors qu’en est-il dans les coulisses ? Les élu(e)s d'une région doivent-ils forcément s'entendre et collaborer ? On a rencontré Anne Vignot pour en parler...

Remplacer la place de la Révolution par la place Charles Quint : la proposition du MFC rejetée

Fin 2023, la Ville de Besançon a mis en place des ”Ateliers citoyens” permettant aux Bisontin(e)s de faire des propositions sur tout sujet concernant la vie locale. Celles ayant obtenu le plus de suffrages, lors d'un vote en ligne du 15 mai au 5 juin, feront alors l'objet d'un vote en conseil municipal. Mais la proposition du Mouvement Franche-Comté est jugée irrecevable.

La revue " Besançon Maintenant " printemps 2024 bientôt dans vos boîtes aux lettres…

La deuxième édition de la revue ''Besançon Maintenant'' est disponible. Plus de 40 000 exemplaires, financés par le groupe Besançon Maintenant, vont être distribuées dans les boîtes aux lettres des Bisontines et Bisontins pour les informer des actions et propositions du groupe présidé par Ludovic Fagaut.

Gérard Larcher à Besançon pour trois tables rondes avec des élus du Doubs et de Haute-Saône

EN IMAGES • Le président du Sénat, Gérard Larcher était à Besançon vendredi 3 mai 2024, et plus précisément à la Chambre de commerce et de l’industrie Saône-Doubs pour participer à trois tables rondes avec les cinq sénateurs et sénatrice des deux départements, une députée, quelques maires du Doubs et de la Haute-Saône ainsi que la présidente du Département du Doubs et la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.04
couvert
le 16/05 à 3h00
Vent
1.6 m/s
Pression
1007 hPa
Humidité
98 %