Vers l'ultime approbation du projet de loi dédié aux maires

Publié le 19/12/2019 - 07:33
Mis à jour le 19/12/2019 - 07:33

Le Parlement s’apprête à valider jeudi, par un ultime et large vote de l’Assemblée, le projet de loi destiné à faciliter la vie des maires, surtout en zone rurale, à trois mois des élections municipales.

illustration (archives)  © D Poirier
illustration (archives) © D Poirier

Le Sénat, dominé par l’opposition de droite, a déjà donné mercredi à une très large majorité son dernier feu vert.

Porté par le ministre chargé des Collectivités Sébastien Lecornu, ce texte relatif à "l'engagement dans la vie locale et la proximité de l'action publique" a fait l'objet d'un accord entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire, ce qui permet son adoption rapide et l'application de certaines mesures dès le 1er janvier.

Il s'agit de redonner des libertés locales afin de répondre au sentiment d'impuissance des maires, qui se sont retrouvés en première ligne lors du conflit social des "gilets jaunes". Et de décliner une série de mesures pour faciliter le quotidien des élus (revalorisation des indemnités, frais de garde des enfants, droit à la formation...), autant d'encouragements à s'investir ou renouveler son engagement dans la vie politique locale, avec les municipales de mars en ligne de mire.

La majorité promeut un texte redonnant "les moyens et l'envie de faire". Seuls les députés de la gauche de la gauche devraient voter contre, dénonçant à l'instar du chef de file communiste André Chassaigne une opération "calinothérapie" ne trompant personne. Les socialistes devraient eux s'abstenir sur ce projet de loi vu comme a minima.

Les députés Les Républicains ont décidé de soutenir le texte sur lequel ils s'étaient abstenus en première lecture "parce que tous les points qui étaient en bataille" ont été levés, explique leur patron Damien Abad, qui n'y voit cependant pas le "grand rendez-vous en réponse à la fracture territoriale".

La nouvelle étape de décentralisation annoncée par le chef de l'Etat pour 2020 est attendue avec impatience. Ce sera l'objet d'un projet de loi "3D", pour décentralisation, déconcentration, différenciation.

Parité plus tard

L'accord sur le texte consacré aux maires, entre l'Assemblée nationale et la "chambre des territoires" qu'est le Sénat, n'était pas gagné. Son président Gérard Larcher (LR) avait alerté mi-novembre sur plusieurs "points durs" et les rapporteurs - le député LREM Bruno Questel d'un côté, les sénateurs LR Mathieu Darnaud et Union centriste Françoise Gatel de l'autre - ont oeuvré en coulisses.

Mme Gatel a salué "le sens de la responsabilité qui a prévalu en CMP". "Beaucoup d'apports majeurs du Sénat ont été repris sur l'intercommunalité", a-t-elle souligné.

Parmi les divergences entre les deux chambres figurait le transfert de la compétence eau et assainissement des communes vers les intercommunalités, un sujet aux lourds enjeux à l'heure où la ressource se fait plus rare.

"Les sénateurs ont fait un pas et ce sera bien une compétence intercommunale, les députés ont fait un pas et il y aura une convention entre la commune et l'intercommunalité pour apporter des garanties", résume M. Questel.

Autre compromis: sur l'instauration voulue par l'Assemblée du scrutin de listes paritaires à partir de 2026 dans les communes dès 500 habitants, contre 1.000 aujourd'hui, alors que les sénateurs redoutaient qu'il ne soit pas possible de constituer des listes partout. Le sujet est finalement remis à plus tard, avec l'inscription d'un simple engagement à une mesure législative avant le 31 décembre 2021 sur l'égal accès des femmes et des hommes aux fonctions électives.

Enfin, sur la revalorisation des indemnités des élus, c'est la rédaction du Sénat prévoyant une augmentation automatique et un dispositif gradué qui a été retenue. La version de l'Assemblée prévoyait une part fixe, qui pouvait être augmentée par un vote du conseil municipal.

"Rien ne se fera sans vous", avait assuré Emmanuel Macron aux maires lors de leur congrès en novembre, pour tourner la page de deux premières années de froid, avant le grand débat qui les a replacés au centre de son action politique.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Les Républicains : l’exclusion d’Eric Ciotti, invalidée par le tribunal judiciaire de Paris

La justice a suspendu l’exclusion d’Eric Ciotti, président de LR, a-t-on appris vendredi 14 juin. Pour rappel, le bureau politique de son parti s’était réuni le 12 juin pour l’évincer après ses déclarations sur son alliance avec l’extrême droite dans le cadre des élections législatives.

Législatives 2024 : cette fois, le Mouvement Franche-Comté appelle à ne pas voter pour LFI

Après avoir appelé les Francs-Comtois à ne pas voter aux prochaines législatives pour l’extrême droite, le RN, parti ”national-centraliste” en ce qu’il souhaite détruire l’Europe et supprimer les régions, le Mouvement Franche-Comté leur demande, ce vendredi 14 juin, ne pas voter pour les candidats de La France insoumise, parti co-fondateur du Nouveau Front populaire.

Législatives 2024 : à Besançon comme en France, les lieux de musiques actuelles appellent à faire barrage à l’extrême droite

Dans un communiqué de la Fédération des lieux de musiques actuelles (Fedelima) diffusé vendredi 14 juin 2024, le monde des arts et de la culture appellent à se mobiliser aux élections législatives pour ”faire barrage à l’extrême droite”. Un texte relayé notamment par La Rodia et Le Bastion à Besançon.

Accord signé au Nouveau Front populaire : Dominique Voynet, candidate dans le Doubs

Les Écologistes, le Parti socialiste, la France insoumise et le Parti communiste ont trouvé et signé jeudi 13 juin au soir un accord pour la création d'un "Nouveau Front populaire", après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin dernier. Dominique Voynet (EELV), ancienne ministre et secrétaire régionale d'Europe Écologie-Les Verts en Bourgogne-Franche-Comté est candidate dans la deuxième circonscription du Doubs, supplée par Anthony Poulin, adjoint à la maire de Besançon.

Législatives 2024 : Éric Alauzet se retire et laisse la place à Benoît Vuillemin

Selon un communiqué du 13 juin 2024, le député de la deuxième circonscription du Doubs du parti Renaissance, Éric Alauzet, a décidé de se retirer de la campagne pour l’élection législatives anticipée des 30 juin et 7 juillet. Il confirme la candidature de Benoît Vuillemin, maire de Saône et vice-président de Grand Besançon Métropole.

Législatives 2024 : un collectif mobilisé contre l’extrême droite à Besançon

À l'initiative de la Ligue des droits de l'Homme, une cinquantaine d'associations, d'ONG et d'organisations syndicales se sont réunies lundi 11 juin 2024 et ont décidé de former un collectif suite aux résultats des élections européennes. Pour rappel, une mobilisation contre l’extrême droite est prévue samedi 15 juin 2024 à 15h00 place de la Révolution à Besançon.

Législatives 2024 : comment voter par procuration ?

Le 9 juin 2024, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale, appelant ainsi les Français à retourner aux urnes les 30 juin et 7 prochains. En vue de ces élections législatives, et en ce début de saison estivale, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer renouvelle le dispositif de procuration dématérialisée, mis en place pour la première fois pour les élections Européennes 2024. Précisions.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 20.63
couvert
le 16/06 à 15h00
Vent
1.57 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
81 %