Violences faites aux femmes : depuis Dijon, Emmanuel Macron appelle à ne pas "relâcher l'effort"

Publié le 26/11/2022 - 18:09
Mis à jour le 26/11/2022 - 18:48

Le président de la République, qui a rencontré vendredi 25 novembre à Dijon des victimes, a appelé à ne "pas relâcher l'effort" dans la lutte contre les violences faites aux femmes, estimant qu'il fallait améliorer formation et prévention malgré d'importants "progrès collectifs".

"J'ai subi des violences pendant vingt ans", lui a raconté une des deux femmes victimes de violences conjugales avec lesquelles le chef de l'État s'est entretenu. Après avoir longtemps eu "trop peur" de porter plainte, elle l'a finalement fait après des "coups de couteau" et un signalement de l'hôpital.

L'homme a été condamné à de la prison ferme mais elle a expliqué vivre "dans l'angoisse" de sa sortie, car même si une mesure d'éloignement est prise, "ce n'est qu'un papier". "Je sais très bien qu'un jour il va me tomber dessus", a renchéri, des sanglots dans la voix, la seconde victime.

Une simulation d'interpellation par l'école de gendarmerie

Le président Macron avait auparavant assisté, à l'école de gendarmerie de Dijon, à un exercice de simulation d'une intervention des forces de l'ordre pour interpeller un mari violent et prendre en charge immédiatement sa femme et ses enfants.

"Il y a quand même eu des progrès collectifs", avec "un immense travail de formation de nos forces de sécurité intérieure", a estimé Emmanuel Macron lors d'une table ronde, à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

Ce thème, et plus largement l'égalité hommes-femmes, a été décrété "grande cause" de ses deux quinquennats. "Il ne faut pas relâcher l'effort", a toutefois insisté le président.

Emmanuel Macron interpellé par des avocats

Au tribunal de Dijon, il a été interpellé par quelques avocats. "On ne voit rien, j'aimerais bien que vous ne découvriez pas la situation !", lui a lancé un avocat en robe alors qu'il assurait que les choses bougeaient, notamment grâce aux moyens renforcés par le gouvernement. "La dénonciation ne fait pas avancer le sujet !", lui a répondu, agacé, Emmanuel Macron.

D'autres ont déploré des "délais" de traitement des dossiers encore "trop longs". "Moi je ne lâcherai pas, vous pouvez compter sur moi", a fini par promettre le chef de l'Etat. "J'entends l'urgence et les besoins."

Plus de 90 % des mesures décidées à l'issue du Grenelle contre les violences conjugales, fin 2019, sont "complètement mises en oeuvre", se félicite-t-on à l'Élysée. Emmanuel Macron a rappelé la possibilité de recueillir les plaintes à l'hôpital et la multiplication des dispositifs de prévention comme les "bracelets anti-rapprochement".

Une hausse de 14 % des appels en 2021

Interrogé sur la mise en place de juridictions spécialisées, il a rappelé que des travaux parlementaires étaient en cours en vue d'une "décision avant l'été". "Je n'abandonne pas du tout l'idée, on en a besoin, il faut être très ambitieux et mettre le maximum de moyens", a-t-il dit. "Mais il faut se garder d'avoir une ou deux personnes qui, dans un département, ne s'occuperaient que de ce sujet", "il faut absolument que tout le monde soit mieux formé sur le sujet", a-t-il ajouté.

Des magistrats lui ont d'ailleurs fait part de leur scepticisme sur l'idée de juridictions dédiées, qui risquent d'aboutir à un "éloignement des acteurs".

La Fédération nationale Solidarité femmes (FNSF), qui gère le numéro d'appel 3919, a fait état d'une hausse de 14 % des appels en 2021, par rapport à 2019.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Guerre en Ukraine : menace nucléaire, envoi de troupes… ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron

Jeudi 14 mars 2024, Emmanuel Macron a affirmé aux journaux télévisés de 20H de TF1 et France 2 en direct de l’Élysée, que les Européens devaient être prêts à "répondre" à une "escalade" de la Russie, jugeant qu'elle ne "s"arrêtera pas là" si elle gagne la guerre en Ukraine, mais a assuré que jamais ils ne prendraient "l'initiative" de l'engagement militaire face à cette puissance nucléaire.

Un nouveau conseil d’administration pour l’ARS Bourgogne-Franche-Comté

Renforcer la coordination entre les interventions des ARS et des élus locaux pour améliorer l’efficacité des politiques de santé sur les territoires : tels sont les objectifs de la loi 3DS, qui a transformé les conseils de surveillance des ARS en conseils d’administration. Le premier CA de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté a été installé le 8 mars 2024, à Dijon.

L’aide à mourir sera possible en raison d’une “pathologie”, pas de l'”âge”, assure la ministre de la Santé

La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin s'est employée mardi 11 mars 2024 à rassurer sur l'aide à mourir, martelant qu'elle sera possible quand il sera question "d'une pathologie, pas d'un âge" et que le discernement du patient sera crucial, comme l'avis des médecins.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.53
nuageux
le 19/03 à 6h00
Vent
1.71 m/s
Pression
1018 hPa
Humidité
95 %