Aides à la viticulture : la Bourgogne profondément déçue

Publié le 12/05/2020 - 14:16
Mis à jour le 12/02/2021 - 17:37

Les viticulteurs bourguignons ont fait part de leur déception, ce mardi 12 mai 2020, après l’annonce du plan d’aide à la viticulture
française destiné à remédier à la crise due au coronavirus et aux taxes Trump.

©jill111 via pixabay ©
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"On n'est pas content", résume Thiébault Huber, président de la CAVB qui regroupe les déclarants de récolte et les syndicats d'appellation d'origine contrôlée (AOC) ou d'indication géographique protégée (IGP) de Bourgogne reconnus organismes de défense et de gestion (ODG).

Le plan d'aide annoncé lundi 11 mai par le gouvernement prévoit des exonérations à 100% des cotisations sociales et charges sociales patronales (pour un budget de 100 millions d'euros) ainsi que l'ouverture d'une distillation de crise de 2 millions d'hectolitres de vins excédentaires à un prix moyen de 70 euros/hl (soit 140 millions d'euros).

La filière viticole française avait demandé la semaine dernière une aide de 500 millions d'euros, après la chute de consommation due aux fermetures des cafés et restaurants et à la baisse des exportations vers les États-Unis due à l'imposition en octobre de taxes par l'administration Trump. Les viticulteurs réclamaient en particulier des distillations de 3 millions hl avec des subventions de 80 eur/hl pour les AOP et IGP, afin d'écouler les volumes excédentaires.

"On met des milliards d'euros dans Air France ou Airbus mais on n'aide pas une filière en danger"

Mais la distillation n'était pas demandée par la Bourgogne qui préfère conserver ses vins pour les années à venir. "Nous, nous ne sommes pas concernés par la distillation", explique M. Huber qui se dit à l'AFP "très remonté".  Ces mesures de distillation "vont siphonner le plan national d'aide" dont la Bourgogne a le plus grand besoin, estime M. Huber, par ailleurs vigneron à Volnay (Côte-d'Or).

"La distillation, ce n'est pas pour nous", renchérit Louis-Fabrice Latour, président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), pour qui
les mesures annoncées lundi sont quand même "un premier pas même s'il est insuffisant". "En Bourgogne, on n'a pas de surproduction. On n'a que deux ans
de stock. Donc on ne distille pas", explique-t-il.

"Nous, ce qu'on voudrait, c'est qu'on nous aide à exporter", ajoute M. Latour, indiquant que, au premier trimestre, les exportations de vins de Bourgogne ont chuté de 8,7% en valeur. Plus de la moitié (56%) des vins de Bourgogne sont exportés, le premier marché étant les États-Unis (20% des exportations totales). M. Latour regrette tout particulièrement que le fonds de compensation européen, destiné à indemniser la filière viticole à hauteur de 250 millions d'euros pour l'impact de la taxe Trump, reste au point mort. "La France pourrait déjà faire un geste. Aider à la distillation, ce n'est pas la même chose qu'aider les exportateurs aux USA", juge-t-il.

Le plan annoncé lundi soir "est uniquement centré sur l'amont". "Il n'y a rien sur l'aval, sur la promotion des vins, l'aide à l'exportation ou aux restaurateurs, nos clients", regrette M. Latour, qui se félicite cependant des exonérations de cotisations sociales."Elles sont estimées à 100 millions alors qu'on les voulait à 400 millions", regrette cependant M. Huber. "On met des milliards d'euros dans Air France ou Airbus mais on n'aide pas une filière en danger", ajoute le responsable de la CAVB.

La Bourgogne, forte de 3.659 domaines, représente 4% du vignoble français mais près de 9% du chiffre d'affaires des AOC françaises et 20% de leurs exportations.

(AFP)

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