Annonces Macron : le gouvernement réuni pour orchestrer le "qui fait quoi et quand"

Publié le 29/04/2019 - 15:54
Mis à jour le 05/06/2019 - 15:57

Quelques jours après les annonces d’Emmanuel Macron en réponse à la crise des « gilets jaunes », le gouvernement a commencé à s’atteler ce lundi 29 avril 2019 au casse-tête de l’application et du financement des mesures, en invitant les parlementaires à se joindre à sa réflexion lors d’un séminaire à Matignon.

Emmanuel Macron (archives) © D Poirier
Emmanuel Macron (archives) © D Poirier

La politique étant avant tout "un art de l'exécution", comme aime à le répéter Edouard Philippe, charge donc aux ministres de M. Macron de décliner concrètement la panoplie de mesures de sortie du grand débat, dévoilées jeudi par le chef de l'Etat.

"Nous sommes déterminés à faire vite et à faire bien"

"Je sais que beaucoup sont impatients, le président de la République nous a demandé d'aller vite, il a raison. Et nous, nous sommes déterminés à faire vite et à faire bien", a déclaré le Premier ministre en préambule d'une "journée de travail intense, pour construire le +qui fait quoi et quand+ de la majorité".

Baisse de l'impôt sur le revenu, réorganisation profonde de l'administration, décentralisation, gestes pour les retraités, les aidants et les mères vivant seules...: "Une révolution", s'enthousiasme le président du MoDem François Bayrou.

Grande première, des représentants de la majorité (présidents de groupe à l'Assemblée et au Sénat, présidents de commissions, rapporteurs généraux) ont été conviés, à partir du déjeuner. Une façon de concrétiser un changement de méthode, des députés ayant vivement déploré ne pas avoir été écoutés lors de la crise des "gilets jaunes".

"Si l'on veut traduire dans les faits les annonces du président de la République, nous devons au fond avoir la même vision des contraintes, avoir la même ambition, discuter, travailler en commun", a expliqué M. Philippe, qui gardera à dîner à Matignon quelques cadres de la majorité.

"C'est une initiative inédite, jamais les parlementaires n'avaient été associés à un séminaire gouvernemental", s'est félicité à son arrivée à Matignon le chef de file des députés LREM Gilles Le Gendre.Quatre ateliers étaient prévus dans l'après-midi, dont l'un sur le calendrier parlementaire, qui devra anticiper l'embouteillage de textes législatifs jusqu'à l'été, et un autre sur la méthode de travail.

Le séminaire se penchera aussi sur la réforme constitutionnelle, alors qu'Emmanuel Macron envisage désormais 20% de proportionnelle pour élire les députés, tout en concédant au Sénat une réduction moindre du nombre de parlementaires par rapport à son intention de départ (25% plutôt que 30%).

Un atelier abordera enfin "les nouvelles solidarités" dont la dépendance et le statut des aidants.

L'enveloppe manquante

Mais l'équation la plus délicate revient à Bercy qui devra trouver des pistes de financement des mesures, comme les cinq milliards de baisse d'impôt sur le revenu.

Les oppositions se sont d'ailleurs rapidement engouffrées dans cette brèche. Le patron des Républicains Laurent Wauquiez a fustigé le manque d'annonces "sérieuses" sur la baisse de la dépense publique, quand Marine Le Pen a épinglé dimanche le "flou" de ces annonces qui ne seront "pas suivies d'effet".

Même en s'attaquant à certaines niches fiscales comme l'a annoncé M. Macron, cela s'apparente à une gageure: l'économiste Jean Pisani-Ferry, coordinateur du programme présidentiel, a estimé à "20 milliards d'euros, soit 1% du PIB du pays" l'enveloppe à trouver d'ici 2021. Et, pour compliquer la donne, le président s'est dit prêt à transiger sur la coupe attendue de 120.000 fonctionnaires d'ici à la fin du quinquennat, afin d'assurer un meilleur maillage du territoire.

D'autant que les organisations patronales sont vent debout contre la suppression de niches fiscales. Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin les a appelées lundi à soutenir "l'intérêt général".

Alors que Jean-Paul Delevoye travaille depuis des mois sur une réforme globale du système des retraites, des précisions sont attendues pour compenser la réindexation des pensions sur l'inflation et la promesse d'une retraite minimale de 1.000 euros pour ceux qui auront une carrière complète. Le chef de l'État a indiqué vouloir actionner deux leviers: l'allongement de la durée de cotisation et des incitations à travailler plus longtemps.

D'autres points pourraient être abordés, à l'image de l'abaissement de la vitesse à 80 km/h, selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. Il s'agira, a-t-elle dit dimanche, de réfléchir à "la manière dont on peut faire en sorte qu'il n'y ait pas une application brutale, uniforme sur l'ensemble du territoire".

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Action de sensibilisation en faveur de la condition animale samedi à Besançon

À l’approche des élections municipales, l’association Projet animaux zoopolis (PAZ) organise samedi 25 octobre 2025 devant l’hôtel de ville de Besançon une action de sensibilisation pour inciter les candidats à la municipalité bisontine à s’engager en faveur de la condition animale. 

Décentralisation : les villes veulent piloter la transition écologique

Les grandes villes souhaitent piloter la transition écologique à l'échelle locale, dans le cadre du nouvel acte de décentralisation voulu par le Premier ministre Sébastien Lecornu, a-t-on appris vendredi 17 octobre 2025 à l'occasion d'un rassemblement annuel d'élus au Creusot (Saône-et-Loire).

Le Sénat adopte un rapport sur l’avenir de la filière automobile française, co-conduit par Annick Jacquemet

La commission des affaires économiques du Sénat a adopté, mercredi 15 octobre, les conclusions de la mission d’information consacrée à l’avenir de la filière automobile française. Les travaux ont été conduits de manière transpartisane par les sénateurs Annick Jacquemet (Doubs - Union Centriste), Alain Cadec (Les Républicains) et Rémi Cardon (Socialiste, Écologiste et Républicain).

Par volonté de “transparence” la maire de Besançon dévoile les frais professionnels de sa mandature

VIDÉO • Face à la demande de trois habitants qui fait écho à la polémique récente concernant les notes de frais de la maire du 8e arrondissement de Paris, la maire de Besançon a préféré répondre favorablement sur le montant des frais professionnels engagés par la maire et ses élus au cours du mandat 2020-2025. Ceux-ci ont été dévoilés en conférence de presse d’avant-conseil municipal le 15 octobre 2025.

Lecornu échappe de peu à la censure et va pouvoir s’atteler au budget

Sébastien Lecornu a échappé à quelques voix près jeudi 16 octobre 2025 à la censure, le Parti socialiste laissant sa chance au Premier ministre en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites. Les débats budgétaires vont désormais pouvoir commencer à l'Assemblée dès la semaine prochaine.

Le cirque équestre Pagnozoo, bientôt implanté à Planoise ?

VIDÉO • Parmi les sujets abordés lors du prochain conseil municipal qui aura lieu jeudi 16 octobre 2025 à Besançon, les élus auront notamment à se prononcer sur la mise à disposition de terrains communaux à titre gratuit et l’autorisation temporaire du domaine public communal sollicité par le cirque équestre Pagnozoo dans le quartier de Planoise. 

Le gouvernement présentera mardi les deux projets de budget en conseil des ministres

Le gouvernement de Sébastien Lecornu présentera mardi 14 octobre 2025 en conseil des ministres les deux projets de budget, celui de l'Etat et celui de la Sécurité sociale, dont le contenu n'a pas encore été dévoilé mais qui pourra évoluer lors du débat parlementaire, a indiqué Matignon lundi.

Sondage – Dans quelle mesure avez-vous confiance dans le gouvernement Lecornu II pour affronter les défis du pays ?

Démissionnaire en début de semaine dernière, reconduit vendredi, Sébastien Lecornu a dévoilé tard ce dimanche 12 octobre 2025 la composition de son nouveau gouvernement. À la différence du premier, celui-ci est composé de nouveaux visages, dont huit de la société civile, et 26 issus de forces politiques, dont 11 du parti présidentiel Renaissance. Ce nouvel exécutif de 34 ministres a toutefois une durée de vie qui pourrait être limitée puisque LFI et le RN ont déjà annoncé le dépôt d’une mention de censure dès ce lundi. Et vous, dans quelle mesure avez-vous confiance dans le gouvernement Lecornu II pour affronter les défis du pays ? C’est notre sondage de la semaine !

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.32
légère pluie
le 21/10 à 15h00
Vent
4.35 m/s
Pression
1003 hPa
Humidité
86 %