Attaque contre des enfants à Annecy : après le choc, le temps des questions

Publié le 09/06/2023 - 08:45
Mis à jour le 09/06/2023 - 08:45

La paisible ville d'Annecy se réveille sous le choc vendredi au lendemain de la brutale attaque au couteau de six personnes, dont quatre très jeunes enfants, par un réfugié syrien.

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Les motivations de l'agresseur, qui a passé la nuit en garde à vue et peut le rester jusqu'à 48 heures, restent obscures à ce stade, "sans mobile terroriste apparent" selon le parquet. L'homme, né en 1991, ne se trouvait pas sous l'emprise de stupéfiants ou de l'alcool. Sans domicile fixe, il se trouvait à Annecy depuis l'automne 2022. Un examen psychiatrique est prévu vendredi matin, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur TF1 jeudi soir.

"L'enquête en cours va permettre de déterminer le mobile", a de son côté déclaré la procureure d'Annecy Line Bonnet-Mathis lors de points presse jeudi, ajoutant qu'elle ne pouvait "pas exclure à ce stade un acte insensé".

Abdalmasih H., de nationalité syrienne, avait obtenu l'asile en Suède en 2013 où il a vécu pendant 10 ans. "Il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède", a confié son ex-épouse, jointe par l'AFP.

Ce père d'une enfant de 3 ans était en situation régulière quand il est arrivé en France, il y a quelques mois. Dans une nouvelle demande d'asile déposée en France en novembre 2022, il s'était déclaré "chrétien de Syrie", selon une source policière. Et il portait une croix chrétienne quand il a été interpellé.

"Au nom de Jésus !"

Selon Gérald Darmanin, les autorités françaises lui ont notifié dimanche dernier, le 4 juin, qu'il ne pouvait obtenir l'asile en France puisqu'il l'avait déjà en Suède. Interrogé sur le lien possible entre ce refus et le passage à l'acte, il a parlé d'une "coïncidence troublante".

Usant d'un "couteau pliable de type Opinel", l'assaillant, short noir et foulard bleu noué sur la tête, s'est attaqué aux enfants, selon des images du drame authentifiées par l'AFP. On le voit dans cette vidéo lever les bras au ciel et crier en anglais "au nom de Jésus !".

Ce cri ne justifie pas en soi une saisine du parquet anti-terroriste, selon une source proche du dossier, expliquant que tel choix a déjà été fait pour des individus criant "Allah akbar" en passant à l'acte, mais sans élément attestant d'une idéologie jihadiste.

"Etat extrêmement fragile"

Le bilan est de quatre enfants blessés, dont un Britannique et un Néerlandais. Agés de 22 à 36 mois, ils ont été transférés à Genève et à Grenoble après des premiers soins sur place. Ils étaient jeudi après-midi dans un état de santé "extrêmement fragile", selon la procureur, "toujours en urgence absolue".

Un adulte a été hospitalisé après avoir été blessé par l'agresseur puis touché par les tirs de la police pendant l'interpellation, et un autre adulte a été touché plus légèrement.

L'attaque, qui s'est produite en plein jour dans un parc très fréquenté au bord du lac, a horrifié les Annéciens et les milliers de touristes présents en ce début de saison estivale.

Un petit autel improvisé avec des bougies, des roses blanches et des messages a été dressé jeudi soir dans un coin de l'aire de jeux où s'est déroulée l'agression. Une petite foule de badauds et de journalistes s'y est rassemblée.

Le lieu a également donné lieu dans la soirée à une brève manifestation de militants d'extrême droite qui ont défié un décret d'interdiction publié par la préfecture. Entre 30 et 50 militants ont chanté la Marseillaise et lu de courtes déclarations avant de se disperser dans le calme sous la surveillance des forces de l'ordre. Les mêmes militants ont également déambulé plus tard dans la vieille ville en criant des slogans, avec la police toujours à proximité.

L'attaque a également suscité une avalanche de réactions dans le monde politique, des élus de droite et d'extrême droite mettant en avant l'origine et le statut de l'agresseur.

"Nous sommes bouleversés par cet acte odieux, inqualifiable", a pour sa part déclaré Élisabeth Borne venue sur place jeudi pour "exprimer tout le soutien et toute la solidarité de la nation". Le président Emmanuel Macron a de son côté dénoncé une "attaque d'une lâcheté absolue". "La Nation est sous le choc", a-t-il écrit sur son compte twitter.

(AFP)

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Justice

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