Besançon : la majorité municipale contre le projet "Hercule" d'EDF

Publié le 09/04/2021 - 15:20
Mis à jour le 09/04/2021 - 10:56

Un vaste projet de réorganisation d’EDF, présenté en 2019, est en cours de réflexion, il s’appelle « Hercule ». « Une nécessité » pour le ministre de l’Économie, mais les syndicats et plusieurs partis politique ne l’entendent pas de cette oreille. À Besançon, la majorité municipale se dit contre le projet et demande un débat public dans un communiqué du 8 avril 2021.

 © D Poirier
© D Poirier

Hercule pourrait se traduire par une scission du groupe en trois entités. Une entreprise publique (EDF bleu) chapeauterait les centrales nucléaires et le réseau de transport. Une autre (EDF vert) réunirait les activités commerciales, la distribution d'électricité et les énergies renouvelables. Elle serait cotée en Bourse, permettant d'attirer des investisseurs pour développer l'éolien et le solaire. Une troisième entité (EDF azur) pourrait enfin coiffer les barrages hydroélectriques.

Le gouvernement et la direction d'EDF insistent sur le fait que le groupe doit rester malgré tout intégré, avec une stratégie unique, des synergies entre les différentes entités et un même statut des salariés. Mais nombre de détails importants restent à préciser.

EDF est actuellement très endetté et doit en même temps investir lourdement pour prolonger la vie de son parc nucléaire et se développer dans les énergies renouvelables afin de rattraper ses concurrents. Or le groupe est actuellement handicapé par un mécanisme qui le contraint de vendre une partie de son électricité nucléaire à bas prix à ses concurrents. La France voudrait revoir ce prix à la hausse pour qu'EDF soit mieux rémunéré.

Mais il faut convaincre la Commission européenne, qui veille à la bonne concurrence en Europe. Elle veut notamment éviter des "subventions croisées", par exemple qu'un coup de pouce au nucléaire bénéficie à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents. D'où la réflexion sur de nouvelles formes d'organisation des activités.

Un autre problème ancien concerne l'hydroélectricité : la Commission a mis en demeure la France il y a des années d'ouvrir à la concurrence ses concessions échues. Le gouvernement réfléchit à les protéger en leur donnant par exemple un statut de "quasi-régie" publique.

La position de la majorité de la Ville de Besançon

Les élu.e.s des groupes écologiste, socialiste, communiste, Génération.s et À gauche citoyens de la ville de Besançon affirment s'opposer à une restructuration "à marche forcée d’EDF sans un vaste débat public préalable qui définisse les objectifs et la stratégie française pour l’électricité".

Selon la majorité, "L’entreprise ainsi désintégrée entrainerait un rattachement à l’État de la partie d’EDF nécessitant des investissements très lourds et sur le long terme. À contrario, les entreprises de la branche des industries électriques les plus rentables de par leurs revenus garantis comme ENEDIS et EDF ENR seraient partiellement privatisées".

Les élus écologistes et de gauche s'interrogent "sur les conséquences d’une privatisation partielle d’EDF."

Ils estiment que "tout projet de réorganisation d’EDF doit intégrer à minima la question de la sobriété énergétique pour réduire drastiquement nos consommations d’énergie". Ils pensent également que "nous devons donner les moyens à notre pays d’une véritable ambition pour les énergies renouvelables" et rappellent que "l'énergie électrique et son accès, font partie des besoins essentiels, et à ce titre, doivent être gérés démocratiquement". Les élus de majorité bisontine estiment que "les barrages ne sont pas des biens comme les autres, et qu’ils ne doivent pas être soumis aux règles de la concurrence" et s'inquiètent par ailleurs "des incidences sur l’égalité de desserte, que ce soit sur les territoires ruraux ou urbains et du devenir de la péréquation tarifaire."

Les signataires du communiqué font le choix "d’un véritable projet de société, par un véritable service public de l’énergie dont la gouvernance doit inclure les élus de la République, les citoyens et les salariés pour une réponse aux besoins des usagers, pour un développement humain durable, pour un fonctionnement économique du pays pérenne et pour une véritable solidarité énergétique".

Ils demandent l’organisation d’un "véritable débat public sur l’avenir du secteur énergétique et ses moyens d’investissement au service de la Nation et la création d’une commission sur l’avenir d’EDF à laquelle seront associées les collectivités. "

En l’état, les élu.e.s des groupes écologiste, socialiste, communiste, Génération.s et À gauche citoyens de la ville de Besançon s'opposent au projet "Hercule" tel que présenté et demandent au gouvernement de "préserver le service public de l’énergie dans son intégralité."

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Volte-face : les bars de Besançon pourront finalement diffuser les Jeux olympiques de Paris !

EXCLUSIVITÉ • Suite aux polémiques autour de la diffusion des JO sur les terrasses bisontines, nous avons contacté la Ville de Besançon. Abdel Ghezali, premier adjoint en charge des Sports, a affirmé que la mesure interdisant l’installation d’écrans en extérieur serait suspendue dès vendredi 26 juillet 2024, et cela, jusqu’à la fin des épreuves sportives. Cela inclut également les Jeux paralympiques.

Laurent Croizier s’insurge contre l’arrêté interdisant la diffusion des JO sur les terrasses bisontines…

Dans une lettre adressée en date du 24 juillet 2024 à Anne Vignot, la maire de Besançon, le député du Doubs demande à ce que les restaurateurs et cafetiers bisontins puissent installer des écrans sur leur terrasse ou à l’intérieur de leur établissement qui seraient visibles depuis la voie publique…

Macron : pas de nouveau gouvernement avant la fin des JO, appel aux partis à “faire des compromis”

Emmanuel Macron a affirmé mardi 23 juillet 2024 qu'il ne nommerait pas de nouveau gouvernement avant la fin des Jeux olympiques, "mi-août", au nom de la "trêve" qu'il a invoquée, faisant valoir que l'inverse "créerait un désordre" pendant l'événement sportif planétaire organisé à Paris.

L’ancien préfet de Haute-Saône Michel Vilbois limogé pour management “brutal”

Préfet du Tarn depuis seulement 9 mois, Michel Vilbois, ancien préfet de Haute-Saône, sera démis de ses fonctions à compter du lundi 22 juillet. Connu pour sa fermeté face aux manifestations contre l’autoroute A 69 et visé, selon des sources concordantes, par des accusations de management "brutal". Son limogeage intervient environ un mois après un audit mené auprès de ses services par l’Inspection générale de l’administration (IGA), dont les résultats ne sont pas encore connus.

Candidat RN sous curatelle dans le Jura : un recours pour annuler le scrutin législatif

La candidate Nouveau Front populaire dans la 2e circonscription du Jura a déposé un recours mercredi 17 juillet 2024 devant le Conseil constitutionnel pour faire annuler le scrutin législatif qui avait vu la qualification au second tour d'un candidat Rassemblement national sous curatelle, donc théoriquement inéligible.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 27.66
couvert
le 27/07 à 12h00
Vent
2.81 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
54 %