Le cartographe Christophe Guilluy en Haute-Saône : "Vous êtes la France !"

Publié le 04/04/2016 - 15:51
Mis à jour le 06/04/2016 - 16:05

« Vous n’êtes pas le village gaulois qu’il faut défendre, vous êtes la France ! » Devant les maires ruraux de Haute-Saône réunis en assemblée générale, le cartographe Christophe Guilluy n’y est pas allé par quatre chemins. À sa manière, il a sonné l’alarme, loin du politiquement correct. Tout son propos, étayé devant un auditoire très attentif, sera de la même veine : « Vous n’êtes pas le village gaulois qu’il faut défendre, vous êtes la France »

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Le regard d’Albert

Présidée par Jean-paul Carteret, le maire PS de Lavoncourt, l'assemblée générale des maires ruraux de Haute-Saône s'est tenue à Port-sur-Saône ce samedi 2 avril 2016. Invité, le cartographe Christophe Guilluy n’y est pas allé par quatre chemins. Pour lui, les Métropoles et leurs périphéries captent toutes les attentions de la sphère politique décisionnelle, quel que soit le parti, alors qu’elles ne représentent que 40% de la population de l’hexagone. Une attitude qui relègue les restes, soit la majorité de 60%, à la tendancieuse appellation parisienne de "espace rural".

Des zones oubliées du pourvoir central

Les partis politiques, tous d’un extrême du spectre à l’autre, participent en leur sein des mêmes clivages. L’élu en vue, médiatique, sera plus écouté et entendu que l’élu d’un petit bourg situé dans ces zones de grandes fragilités sociales et oubliées du pouvoir central.

Il n’épargnera aucun courant politique dans sa démonstration, chiffres à l’appui des effets dangereux d’une idéologie politique tendant à inverser l’importance des besoins des "Territoires" pour justifier des choix. Ainsi s’expliquent les plans banlieues successifs, et l’absence évidente de plans de soutien dans toutes ces zones de la ruralité, dans lesquelles se concentrent, quand même, les classes les plus fragiles de la société française, n’en déplaise aux statisticiens d’État. Non pas que leurs données soient fausses, mais interprétées à posteriori, pour justifier des choix politiques de développements décidées en amont, c’est-à-dire avant les études des territoires pour en mesurer les besoins et les actions. De l’idéologie dominante ! 

La "France invisible" 

Ces chiffres, Christophe Guilluy, les a distillés et analysés devant des maires ruraux confrontés aux réalités des difficultés de leurs territoires. Le conférencier a bien sur insisté sur la nécessité de ne pas opposer "Métropolisation" et "Ruralité", mais il a aussi souligné aux élus présents que cette "France Invisible", qu’ils représentent, ne se fait pas entendre. Et quand elle s’exprime, elle le fait dans les urnes, avec les résultats des dernières élections régionales…

Christophe Guilluy a été compris et bien compris à Port-sur-Saône. Qu’en est-il à Paris ?

Et vous, qu’en pensez-vous ? 

Albert Ziri