Clap de fin au Parlement pour le budget 2020 et ses baisses d'impôt

Publié le 19/12/2019 - 09:34
Mis à jour le 19/12/2019 - 07:38

Le Parlement adopte jeudi le projet de budget 2020, porteur d’une baisse de l’impôt sur le revenu de cinq milliards pour 17 millions de Français, un an après la crise des « gilets jaunes », mais laissant droite et gauche sur leur faim.

© PXB CC0  ©
© PXB CC0 ©

Gouvernement et majorité martèlent qu'avec ce troisième budget du quinquennat, qui doit être validé dans la matinée par l'Assemblée nationale, le "cap" est tenu, avec une baisse de la "pression fiscale".

Plus de neuf milliards d'euros de réduction d'impôts sont prévus l'année prochaine, notamment via la baisse de l'impôt sur le revenu à laquelle s'était engagé Emmanuel Macron après le "grand débat". En parallèle, la suppression de la taxe d'habitation va concerner l'an prochain 80% des ménages. Les entreprises verront, elles, leurs prélèvements baisser d'un milliard d'euros.

Quelques mesures d'économies sont programmées, dont le quasi gel des prestations sociales et la suppression de niches fiscales comme sur le gazole non routier, contre laquelle les professionnels du BTP se sont mobilisés.

Par ce vote avant la trêve parlementaire à partir de vendredi soir, les députés voient le bout d'un long tunnel budgétaire démarré début octobre. Pas moins de 181 heures de débats ont eu lieu dans l'hémicycle, sur près de 7.500 amendements déposés.

Au Sénat, où les échanges ont débordé sur des week-ends, le projet de loi a enflé jusqu'à 392 articles, soit le "plus gros texte depuis 1958" d'après son président de la commission des Finances Vincent Eblé (PS).

"Pas à la hauteur"

Les sénateurs à majorité de droite ont rejeté les crédits de cinq "missions" budgétaires importantes, "pas à la hauteur des enjeux" selon LR: agriculture, sécurité, justice, immigration et écologie. Ils étaient aussi inquiets quant au financement des collectivités territoriales.

Malgré un accord sur la baisse de l'impôt sur le revenu, les deux chambres ne sont pas parvenues à un compromis global. Et l'Assemblée, qui a le dernier mot, a ensuite rétabli sa version.

L'examen de ce projet de loi clé a été cependant moins chaotique que l'année dernière, lorsque la crise des "gilets jaunes" avait contraint l'exécutif à rebattre à la dernière minute l'équation budgétaire en raison d'une première salve d'annonces (baisse de CSG, heures supplémentaires défiscalisées...).

Cette année, c'est la mobilisation contre la réforme des retraites qui s'est invitée dans les débats, bien qu'elle n'ait aucun impact sur le budget 2020. C'est "plus généralement, contre vos orientations politiques et vos choix budgétaires que les mouvements environnementaux et sociaux que nous vivons actuellement se dressent", a lancé au gouvernement la députée LFI Sabine Rubin, en nouvelle lecture en début de semaine.

"Vous continuez à détricoter l'Etat social et à favoriser ceux qui ont déjà été les grands gagnants de la première partie du mandat", a aussi fustigé le communiste Jean-Paul Dufrègne, en référence à la suppression de l'ISF.

Les socialistes, qui vont aussi se prononcer contre le projet de loi de finances, soulignent que "22 millions de foyers fiscaux ne bénéficieront pas" de la baisse de l'impôt sur le revenu "car ils ne sont pas assujettis à ce prélèvement", a rappelé leur cheffe de file Valérie Rabault.

La droite est également contre, pour d'autres raisons. "Déficit, dette, dépense : vous semblez vous satisfaire de ce budget en 3D", a critiqué Véronique Louwagie (LR), quand son collègue Eric Woerth, président de la commission des Finances, s'est inquiété du futur coût de la réforme des retraites tel qu'annoncé.

La Commission européenne a elle-même épinglé la France pour son manque de rigueur budgétaire. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a confirmé un déficit de 3,1% en 2019, malgré un léger tassement de la croissance à 1,3%.

Dans la dernière ligne droite, les députés ont supprimé l'exonération de taxation pour le Loto du patrimoine qu'avait prévue le Sénat, au grand dam du pilote de l'opération, l'animateur Stéphane Bern.

Ils ont aussi voté une augmentation du plafond du malus pour l'achat des véhicules les plus polluants, qui passe de 12.500 à 20.000 euros, nouveau signal d'un budget voulu plus vert.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Une nouvelle vie pour l’Usine de traitement d’eau potable du Grand Besançon

L’Usine de traitement d’eau potable (Utep) de la Malate à Montfaucon a été rénovée et un nouvel édifice a été construit dans le cadre d’un programme de modernisation et de protection de la source d’Arcier et des problématique liées au changement climatique. L’usine a été inaugurée vendredi 22 mars 2024 à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau.

“Ici vous n’êtes pas en terrain conquis”, la lettre ouverte du député Christophe Grüdler sur la venue de Jordan Bardella

Le député européen Christophe Grüdler adresse vendredi 22 mars 2024 une lettre ouverte aux habitants de Nord Franche-comté suite à la venue de Jordan Bardella, président du Rassemblement national et tête de liste du mouvement, dans le cadre des élections européennes.

Le maire de Dijon prône un redécoupage de la région Bourgogne-Franche-Comté

Dans un communiqué du 21 mars 2024, Jean-Philippe Allenbach, le président du Mouvement Franche-Comté, s’est réjouit des récents propos tenus par le maire de Dijon, et repris par le journal Le Point, déclarant "vouloir redécouper en deux la région Bourgogne-Franche-Comté".

Avenir de la rue de Dole : pour Ludovic Fagaut, la maire de Besançon ”maltraite les Bisontins”

Dans un communiqué du 21 mars 2024, le président du groupe d’opposition au conseil municipal Besançon maintenant, Ludovic Fagaut, explique s’être rendu à une concertation publique le 20 mars ayant pour objectif de présenter le projet de requalification de la rue de Dole. Problème : selon lui, cette réunion à laquelle 15 personnes étaient présentes présentait un projet ”déjà bien ficelé”.

Marie-Guite Dufay salue l’engagement des travailleurs sociaux

À l’occasion de la journée mondiale du travail social du 19 mars 2024, Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté et présidente de la commission santé et formations sanitaires et sociales de régions de France tient à rappeler la place essentielle tenue par les travailleurs sociaux.

Cédric Perrin alerte sur l’avenir des services départementaux d’incendie et de secours…

Le Conseil de l'Europe a rendu récemment une décision assimilant les sapeurs-pompiers volontaires à des travailleurs. Si cette position n'est pas nouvelle, le sénateur du Territoire de Belfort, Cédric Perrin, alerte ce 20 mars 2024 car il estime qu’elle reste "très préoccupante" et aurait "des conséquences insurmontables" pour les services départementaux d'incendie et de secours.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 15.08
couvert
le 29/03 à 9h00
Vent
6.14 m/s
Pression
996 hPa
Humidité
67 %