Etat des eaux: la moitié des rivières sont en mauvais état

Publié le 06/12/2011 - 16:50
Mis à jour le 06/12/2011 - 20:41

Peu d’améliorations sont constatées par l’Agence de l’eau en matière de pollution. Alors que les pesticides se retrouvent de façon générale dans les cours d’eau, il s’avère également que le caractère industriel de la Franche-Comté fait subir des séquelles aux rivières et aux nappes souterraines. 

Dans quel état se trouve l’eau de Franche-Comté ? Question d’actualité après les épisodes de mortalité de poissons dans la Loue et le Doubs, et l’interdiction encore en vigueur de consommer les poissons de cette dernière rivière. L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse, établissement public responsable du suivi sur le bassin versant de la Méditerranée, a fait le point sur l’état des eaux ce matin à Besançon en présence de son patron, Martin Guespereau, et de son délégué régional Philippe Clapé.

Dans la région, ce sont 991 km de cours d’eau, 7 lacs et plans d’eau, le canal du Rhône au Rhin et les eaux souterraines largement utilisées pour l’alimentation en eau potable qui sont surveillés.

En Franche-Comté, note l’Agence de l’eau, « les pressions qui s’exercent sur les milieux aquatiques proviennent de l’importante activité agricole (élevage laitier sur les plateaux et culture intensive dans les basses vallées), du développement des agglomérations (Belfort-Montbéliard, Besançon, Dole), et de diverse activités industrielles (mécanique, micro-mécanique, traitement de surfaces).

« L’eau est le milieu le mieux observé. La situation de 2010 repose sur l’enregistrement de trois millions de données », a précisé Martin Guespereau. Il ressort de cette étude que les progrès effectués en matière de lutte contre la pollution domestique à la suite du développement et de la modernisation des stations d’épuration, commence à porter ses fruits. Mais la situation est loin d’être satisfaisante notamment en matière de pesticides qualifiés « d’ennemis numéro un ». Du coup, alors que l’objectif Grenelle est de 66% des cours d’eau en bon état ou en très bon état, ils ne sont que 51%.

« Les trois-quarts des masses d’eau et des fonds de rivières sont concernés par la diffusion de désherbant comme le Roundup. Même des pesticides interdits depuis 2003 se retrouvent encore dans l’eau courante, ce qui suggère qu’ils sont encore utilisés par des agriculteurs ou des particuliers », constate Martin Guespereau.

En Franche-Comté, région la plus industrielle de France, « une présence préoccupante de micropolluants, hors pesticides, » est relevée notamment dans l’Allan à Bart, dans la Savoureuse à Vieux-Charmont, dans le Gland à Audincourt, dans le Doubs à Colombier-Fontaine et dans la Feschotte à Fesches-le-Chatel. Quant  aux eaux souterraines, elles témoignent également du passé industriel  de la région avec des traces de tétrachloroéthylène et de trichloroéthylène, notamment dans la nappe de la Savoureuse.

Le patron de l’Agence de l’eau a également insisté sur les méfaits de « l’artificialisation » des rivières qui subissent ainsi des altérations physiques. « Ce sont des rivières qui n’épurent plus et qui s’appauvrissent en vie aquatique. Sans compter que les barrages favorisent l’augmentation de la température de l’eau ».

La Loue devient « un laboratoire »

Alors que des poissons continuent à dépérir dans la Loue, Martin Guespereau a annoncé que cette rivière, qui a perdu il y a quelques mois une partie de sa faune, va bénéficier d’un « plan de surveillance gonflée ».

« Il faut aller plus loin que ce que l’on sait. Le doute scientifique prévaut aujourd’hui et on attend des résultats plus précis en 2012. On sait qu’on a d’autres problèmes. La Loue, on en fait un laboratoire », a assuré le directeur de l’agence en précisant toutefois que « la qualité de l’eau n’est pas mauvaise, mais que les hypothèses partent dans tous les sens ».

« La notion de bon état d’une rivière n’est plus suffisante pour qualifier la situation d’un cours d’eau», a-t-il également estimé.

  

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Le préfet renforce la réglementation sur les armes blanches en Haute-Saône

Certaines armes blanches, présentant une dangerosité particulière, relèvent dorénavant de la catégorie A1. Il s’agit des couteaux dits « zombie » et des coups de poing américains à 4 trous postérieurs à 1900. Les détenteurs, commerces non autorisés et particuliers, ont jusqu’au 7 décembre 2025 pour les remettre à un service de police ou à une unité de gendarmerie.

Attentats du 13 novembre : des hommages au cimetière des Champs Bruley et à La Rodia à Besançon

Jeudi 13 novembre 2025 marquera le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, survenus à Paris et à Saint-Denis. Ces attaques, qui avaient visé la salle de concert du Bataclan, plusieurs terrasses de cafés et le Stade de France, avaient causé la mort de 132 personnes et fait 493 blessé(e)s.

Le préfet de la Haute-Saône interdit les free party, teknivals et rave party

Un arrêté préfectoral a été déposé ce jour par le préfet de la Haute-Saône, Serge Jacob, pour interdire des rassemblements festifs à caractère musical de type "free party, teknival et rave party" du 7 novembre 2025 à 18 heures au 12 novembre 2025 à 8 heures dans tout le département. Celui-ci concerne également l’interdiction de circulation de véhicules transportant du matériel de sonorisation à destination de ces rassemblements non autorisés. 

Sécurité et narcotrafic : Jérôme Durain embarque les Régions à prendre part aux réflexions nationales

À l'occasion du 21e Congrès des Régions de France, le conseil des régions a annoncé la création d'un groupe de travail consacré aux questions de sécurité et de prévention. Tandis qu'elles n'ont pas la compétence de la sécurité, elles souhaitent mlagré tout renforcer leur place dans la réflexion nationale sur ces sujets. Cette nouvelle instance sera présidée par Jérôme Durain, président de la Région Bourgogne Franche-Comté, lui qui était surnommé 'Monsieur Narcotrafic' lorsqu'il était sénateur.

Concours interprofessionnel du Mont d’Or : quelle fromagerie a remporté la médaille d’or ?

Ce mardi 4 novembre à 10h00, le restaurant "Au coeur des faims", aux Fins, a accueilli la 38e édition du concours interprofessionnel du Mont d'Or AOP. Organisé par le Syndicat mixte du Mont d'Or AOP, l'évènement a réuni dix fromageries productrices du Haut-Doubs, toutes désireuses de décrocher le titre de meilleur Mont d'Or de la saison 2025-2026.

Les Bourguignons Franc-Comtois vivent vieux mais en moins bonne santé que le reste de la France...

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Un “rame-dame” pour la mise en circulation de la rame de tram’ Germaine Tillion

L'association À la Rencontre de Germaine Tillion (ARGT) œuvre depuis près de 20 ans pour faire connaître l’ethnologue et résistante dont les archives sont conservées au Musée de la Résistance et de la Déportation de la Citadelle de Besançon. Elle sera également l’effigie d’une des nouvelles rame de tramway mise en service le 11 novembre prochain. À cette occasion, l’association organise une manifestation festive à Besançon. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.52
nuageux
le 13/11 à 03h00
Vent
1.12 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
79 %