Le tout nouveau ministre de la Fonction publique a fait son premier déplacement en province à Vesoul sur les terres d’Alain Joyandet avec lequel il a entrepris une longue marche dans les rues de la capitale haute-saônoise. Une visite non prévue dans le programme ministériel. Le député-maire UMP de Vesoul, éphémère secrétaire d’Etat à la Francophonie et à la Coopération, a-t-il profité de ce moment d’intimité entre anciens journalistes pour prodiguer des conseils permettant à François Sauvadet de rester ministre le plus longtemps possible ?
A la veille du week-end, le Bourguignon François Sauvadet est venu en voisin. Il a choisi Vesoul pour inaugurer une série de déplacements dans le pays. « J’irai sur le terrain tous les quinze jours », a promis le ministre de « plein exercice » qui a été contraint de longer une longue file d’attente dans les couloirs de la préfecture de Haute-Saône. « Vous êtes là depuis longtemps ? », demande-t-il à la trentaine de personnes en quête de cartes grises qui commencent à s’impatienter. « Trop longtemps ! », répond sèchement un homme qui dit attendre son tour depuis deux heures…
Une bonne leçon de terrain que François Sauvadet a bien géré en engageant le dialogue avec certains usagers avant de faire le tour de tous les bureaux pour saluer les agents. « J’ai noté beaucoup d’engagement de la part des fonctionnaires qui m’ont dit qu’ils resteront le temps qu’il faut pour servir tout le monde », dira-t-il aux journalistes plus tard. C’est bien pour prendre le pouls de la réorganisation de l’Etat que le ministre entreprend ses visites. Et quand on lui évoque le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, il répond : « Oui, mais cela veut aussi dire qu’on en remplace un sur deux ».
Même si l’Office national des forêts (ONF) n’est pas directement de sa compétence, le récent suicide de l’un de ses agents en Haute-Saône a donné l’occasion à François Sauvadet de dire son implication dans la prévention des risques psycho-sociaux.
« C’est un sujet à prendre au sérieux, mais je mets en garde ceux qui veulent en faire une affaire politique. Pas d’amalgame entre une réorganisation des services publics nécessaire et des drames personnels, je dis attention !», a-t-il insisté car « si l’on ne réforme pas, on court un risque majeur pour l’avenir ».
« Je serai le ministre qui fera avancer les dossiers », a martelé François Sauvadet en énumérant quelques uns des chantiers en cours. Outre la prévention du « mal être » des fonctionnaires, il a évoqué le projet de loi sur les conflits d’intérêts dans la vie publique, la lutte contre la précarité, le développement du télé-travail et la lutte pour l’égalité entre hommes et femmes.
Il revendique tellement une image de ministre au travail, « utile et pragmatique », qu’il élude la question de la présidentielle. Un ministre centriste d’un gouvernement Fillon-Sarkozy peut-il éventuellement soutenir un autre candidat que le président sortant ? « On n’est pas dans le temps des élections », répond l’un des fondateurs du Nouveau Centre. Tout juste précise-t-il : « Ce ne serait pas la mort du centre de ne pas avoir de candidat ».