"La lutte contre le capital et le patronat va continuer" : la phrase qui met en émoi la classe économique et politique de Besançon....

Publié le 13/10/2020 - 11:43
Mis à jour le 13/10/2020 - 11:54

Polémique • Tout est parti de la conférence de presse donnée pour l’inauguration de la banderole « À bientôt j’espère » le 9 octobre 2020. Aline Chassagne a été épinglée pour une de ses citations, créant ainsi la polémique au sein de la classe politique et économique. L’adjointe à la culture de Besançon s’est expliqué lors du dernier conseil municipal…

"Ce lieu de mémoire des luttes sociales montre l’aliénation des travailleurs. La lutte contre le capital et le patronat va continuer". Cette phrase, prononcée par Aline Chassagne, n'est pas passée inaperçue à Besançon.  Ludovic Fagaut, chef de file de l'opposition, a interpellé l'adjointe sur le sujet : "Le message envoyé terrible pour les acteurs de la vie économique à Besançon et dans notre communauté urbaine (...) Nous restons stupéfaits et inquiets devant un tel anticapitalisme primaire (...) Mme Chassagne n'est pas censée ignorer qu'en 2020 ce sont les chefs d'entreprises, les artisans, les commerçants qui sont les acteurs majeurs de la vie économique de notre territoire", s'insurge-t-il  tout en appelant les membres de la majorité municipale à se désolidariser des propos tenus par l'élue.

Même incompréhension du côté du MoDem du Doubs : "Comment en 2020 peut-on encore verser dans cette idéologie d’affrontement entre salariés et dirigeants d’entreprise ?  En cette période, les Bisontins affrontent, avec difficulté et courage, la crise économique durant laquelle un nombre conséquent d'entreprises et d'emplois pourraient disparaître". Laurent Croizier, Président du MoDem du Doubs propose ainsi "d'engager à Besançon, la lutte pour l’économie et l’emploi plutôt que la lutte des classes".

Le régionaliste Jean-Philippe Allenbach, a quant à lui rappelé le document qu'il avait placardé sur sa permanence  :"Ils pensaient voter vert, ils ont voté rouge !". Pour ce dernier, les communistes bisontins "affichent ouvertement et sans état d’âme" et "sous la bannière d’Anne Vignot, une ligne qui rappelle le temps des Georges Marchais, Jacques Duclos, Henri Krasucki et consorts".

Le monde économique local "en colère"

Les organisations consulaires, patronales et professionnelles ont souhaité exprimer leur colère dans un communiqué commun (CCI du Doubs, Chambre des Métiers et de l'Artisanat de Bourgogne Franche-Comté, le MEDEF Territoire Franc-Comtois, l'Union des entreprises de proximité, l'UIMM du Doubs, la Federation du BTP du Doubs et enfin, la CPME 25). Selon eux, cette déclaration est "un très mauvais signe adressé aux entreprises, dirigeants et salariés", expliquent-ils tout en condamnant des "propos politiques malvenus". Ils s’interrogent  sur la cohérence d’ensemble entre ces déclarations et prises de position et les annonces diverses et récentes des Pouvoirs publics, "mobilisant des moyens financiers conséquents pour des plans de relance, plans de rebond et plan d’accélération des investissements".

Lors du dernier conseil municipal du 9 octobre 2020, l'adjointe à la culture a répondu à ses détracteurs  :

"Ces mots que vous m'attribuez ne sont pas de moi puisqu'ils renvoient aux propos de Georges Maurivard, filmé par Chris Marker en 1967 dans le cadre d'une grève de cinq semaines. Il faut vraiment recontextualiser d'un point de vue historique. C'est ce qui précédait ma fin "À bientôt j'espère". Ces paroles ont été reprises sur la banderole qui est maintenant plantée au-dessus du bâtiment de la Rhodiaceta (...) j'ai ensuite pu m'exprimer sur le salariat et je pense que vous n'avez pas pris le temps d'écouter jusqu'au bout le propos".

  • Regardez la réponse d'Aline Chassage à 1h24 

Infos +

  • "À bientôt j'espère" fait référence au titre du film de Chris Marker, réalisé durant la grève de mars 1967 au cœur des établissements Rhodiacéta. Elle a été prononcée par Georges Maurivard, animateur de la grande grève de la Rhodia qui préfigura le mouvement de mai 68. Dans la bouche du militant, elle signifiait un "au revoir les patrons" et "à bientôt j’espère. "
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Le Sénat adopte un plan de lutte contre le frelon asiatique qui met fin à 20 ans d’inaction publique 

Le Sénat a adopté à l'unanimité, le 11 avril 2024, un plan de lutte contre le frelon asiatique qui met fin au désengagement de l’État en la matière et qui met à mal la filière apicole et les pollinisateurs sauvages. ”Une victoire importante et une avancée majeure, vingt ans après la détection de cette espèce sur le territoire national”, pour Jean-François Longeot, sénateur du Doubs. 

Haut Conseil des finances publiques : le gouvernement n’a “pas les moyens” de réaliser des baisses d’impôts sèches

Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), a estimé mercredi 17 avril 2024 que le gouvernement "n'avait pas les moyens" au vu de l'état de ses finances publiques, de faire des "baisses d'impôts sèches", contrairement aux promesses de l'exécutif.

Élections européennes du 9 juin 2024 : modalités pour s’inscrire et voter

Le 9 juin 2024, les Français en âge de voter et les ressortissants d’un État-membre de l’Union européenne résidant en France seront appelés à voter pour l’élection des représentants de la France au Parlement européen. Comment s'inscrire sur les listes électorales et voter ?

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Pancartes brandis par les élus RN en conseil régional : les réactions s’enchaînent…

+ Plainte du MRAP • Suite aux pancartes "Violeurs étrangers dehors" brandis par les élus du Rassemblent nationale en soutien au collectif Némésis durant le conseil régional du 11 avril 2024, les réactions s’enchainent… Pour rappel, Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région, a indiqué son intention de porter plainte.

Un mot de vocabulaire nazi entendu en plein conseil régional Bourgogne Franche-Comté : l’élu regrette

+ Droit de réponse de Thomas Lutz • Jeudi 11 avril 2024, un membre du groupe Rassemblement national au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, aurait employé une expression empruntée au vocabulaire nazi lors de l’Assemblée plénière qui se tenait à Dijon, est-il dénoncé dans un communiqué de presse de la Région.

Bourgogne-Franche-Comté : Marie-Guite Dufay veut porter plainte contre des élus RN après des pancartes anti-immigrés en plein conseil

Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a annoncé jeudi 11 avril 2024 son intention de porter plainte pour "incitation à la haine" contre des élus du Rassemblement national qui ont brandi des pancartes anti-immigration en séance plénière.

”Violeurs étrangers dehors” : les élus du RN brandissent des pancartes en conseil régional de Bourgogne Franche-Comté

En soutien au collectif Némésis dont l’une des militantes avait brandi une pancarte ”Violeurs étrangers dehors” lors du Carnaval de Besançon le 7 avril, chacun des élus du Rassemblement national ont, à leur tour, affiché cette même pancarte lors de l’assemblée plénière au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté ce jeudi 11 avril.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.17
légère pluie
le 18/04 à 18h00
Vent
2.69 m/s
Pression
1020 hPa
Humidité
82 %