L'Assemblée vote le projet de loi antigaspi, après l'imbroglio sur la consigne plastique

Publié le 20/12/2019 - 08:25
Mis à jour le 20/12/2019 - 08:25

L’Assemblée nationale a voté dans la nuit de jeudi 18 à vendredi 19 décembre 2019 le projet de loi anti-gaspillage consacré à « l’écologie du quotidien » et à la chasse au « tout jetable », après deux semaines de débats qui se sont tendus sur la consigne des bouteilles en plastique, repoussée à plus tard.

© Kapa 65 via Pixabay ©
© Kapa 65 via Pixabay ©

Socialistes et LR sont venus apporter leurs voix à la majorité pour ce texte, examiné en première lecture et approuvé par 49 députés, face à cinq abstentions des élus communistes et Libertés et Territoires et un vote contre de la France Insoumise.

Députés et sénateurs se pencheront à nouveau sur ce texte en commission mixte à la rentrée, avant une éventuelle nouvelle lecture au palais Bourbon à partir du 21 janvier.

En plein mouvement social sur les retraites, ce projet de loi voulu comme un marqueur environnemental de l'acte II du quinquennat n'a pas eu l'écho souhaité. De plus, son image a été brouillée par le conflit opposant le gouvernement aux professionnels du recyclage et aux associations de collectivités, sur la consigne pour recyclage des bouteilles en plastique.

Ce sujet a pris "beaucoup trop de place", ont déploré plusieurs députés LREM, dont la présidente de la commission du Développement durable, l'ex-EELV Barbara Pompili, "agacée par cette affaire".

Au départ, le gouvernement voulait en faire une mesure phare avec un nouveau geste pour les Français, qui comme dans plusieurs pays européens, auraient payé une "caution" sur leurs bouteilles puis récupéré quelques centimes d'euros en les rapportant dans des automates dédiés.

Un "compromis"

Le but ? Atteindre les objectifs européens de taux de collecte de 77% de bouteilles plastique en 2025 et 90% en 2029, quand la France plafonne à moins de 60%.

Mais professionnels des déchets et collectivités, qui craignent de perdre des ressources, sont montés au créneau. Et le ministère de la Transition écologique s'est résolu à un "compromis".

Il leur laisse finalement jusqu'en 2023 pour tenter d'atteindre les objectifs intermédiaires de collecte, faute de quoi, après "concertation", le dispositif de consigne pour recyclage pourrait être "mis en oeuvre".

"Manipulations"

Dans les deux camps, les accusations de "manipulations" par les lobbies ont fusé. Le "compromis" gouvernemental n'a convaincu ni la droite, ni les associations d'élus qui redoutent une consigne "inéluctable" et fustigent "une remise en cause de trente ans d'investissement" dans les centres de tri sélectif.

Chez les écolos, à l'exception de Nicolas Hulot ou de la fondation Tara, favorables au dispositif, les ONG ont souvent hésité, demandant surtout des garanties sur le réemploi (et non le recyclage).

"ce serait mentir de dire que sortir du plastique jetable prend moins de vingt ans", Brune Poirson.

Pour l'ONG WWF, le projet de loi est dans l'ensemble "très décevant" et représente une "occasion manquée de sortir de la société du tout-jetable".

Le texte vise la fin des emballages plastique à usage unique en 2040. "Trop tard" pour WWF et "irréaliste" pour les industriels, alors que la secrétaire d'Etat Brune Poirson, tenante d'une écologie pragmatique, juge que "ce serait mentir de dire que sortir du plastique jetable prend moins de vingt ans".

Plusieurs autres dispositions ont été votées à l'unanimité, dont la création de nouvelles filières pollueur-payeur, qui imposent aux professionnels de contribuer financièrement à la gestion et au recyclage des déchets liés à leurs produits. La plus importante concerne bâtiment et travaux publics.

L'Assemblée a aussi voté l'interdiction de la destruction des invendus non alimentaires, comme les produits d'hygiène et le textile, qui devront être donnés ou recyclés à partir de 2022.

Toujours dans cette "écologie du quotidien" que plébiscitent les "marcheurs", le projet de loi veut interdire le plastique à usage unique dans les fast-foods pour les repas servis sur place. Place aux contenants et couverts réemployables, au plus tard en 2023, et finis aussi les jouets en plastique gratuits dans les menus enfants.

Dans la même logique, l'impression des tickets de caisse pour les petites sommes est appelée à disparaître, sauf demande expresse du client.

Contre l'obsolescence programmée, notamment dans l'électronique, le projet de loi crée en outre un "indice de réparabilité" qui précisera si un produit est aisé à réparer, et veut faciliter l'accès aux pièces détachées.

Enfin, le texte ouvre la voie pour certains antibiotiques à la délivrance de médicaments à l'unité, un engagement de campagne d'Emmanuel Macron.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

À Besançon, Chloé M. amène le Slam et libère la parole dans les résidences autonomie

VIDEO • À notre arrivée à la salle d’animations de la résidence des Lilas dans le quartier de Palente à Besançon, une dizaine de résidents étaient déjà installés pour l’atelier "Slam" proposé par Chloé M. depuis le mois de septembre 2025. Une animation engagée dans la continuité des actions du CCAS de Besançon. Nous avons assisté à un atelier…

Dermatose nodulaire à Pouilley-Français : trois bovins étaient infectés depuis trois semaines

A l'issue des opérations de dépeuplement qui se sont déroulées le 2 décembre 2025 dans une ferme à Pouiley-Français, les services de la préfecture du Doubs ont constaté la présence de nodules typiques de DNC sur quatre autres bovins. Explications.

Keolis Besançon Mobilités déploie le programme international ”Tournesol” pour les handicaps invisibles. C’est quoi ?

Keolis Besançon Mobilités, exploitant du réseau Ginko pour Grand Besançon Métropole, a annoncé le 3 décembre 2025 son adhésion au programme international Sunflower – Hidden Disabilities, connu en France sous le nom ”Le Tournesol”. Ce dispositif permet aux personnes vivant avec un handicap invisible de signaler discrètement un besoin d’assistance grâce à un symbole facilement reconnaissable. Une première en France.

Dermatose : “Stop au massacre !”, clament des éleveurs mobilisés contre l’abattage massif

Des centaines d'agriculteurs se sont mobilisés mercredi 3 décembre 2025 dans plusieurs départements contre l'abattage massif des troupeaux de bovins en cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), réclamant la fin du "massacre" au lendemain d'une euthanasie très contestée dans une ferme du Doubs.

120 ans de la loi dite de la Laïcité : la Ligue de l’enseignement du Doubs rappelle que cette valeur n’oppose personne…

À l'occasion du 120e anniversaire de la loi de séparation des Églises et de l'État, la Ligue de l'enseignement du Doubs publie un communiqué rappelant la portée essentielle de la laïcité dans la société française. L'association entent réaffirmer ce que représente la laïcité et pourquoi elle constitue l'un des fondements essentiels de la République.

À Besançon, Boban Stanojevic, non-voyant, place l’écoute tactile au cœur du massage

Portée par l’expérience et la sensibilité de Boban Stanojevic, praticien non-voyant, la structure BlindTouch développe une approche du massage centrée sur l’écoute tactile et l’adaptation à chaque personne. Comme il nous l’explique, l’initiative repose sur ”une approche du massage fondée sur l'écoute, la précision et l'adaptation à chaque corps”.

Dermatose nodulaire : les 83 vaches du cheptel de Pouilley-Français abattues. La préfecture du Doubs explique.

La secrétaire générale de la préfecture du Doubs, Nathalie Valleix, entourée de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations ainsi que de la Direction départementale des territoires, a réuni la presse mardi 2 octobre 2025 à 17 h. Cette prise de parole intervenait après une journée de mobilisation d’agriculteurs au Gaec de Pouilley-Français, où 83 vaches ont été abattues en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse.

Dermatose nodulaire : Grangier interpelle Genevard sur la menace d’abattage à Pouilley-Français

Dans un courrier daté de ce mardi 2 décembre, la députée du Doubs Géraldine Grangier s’adresse à la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, pour dénoncer la ”situation extrêmement préoccupante” que traverse une famille d’exploitants agricoles à Pouilley-Français, et demander un traitement plus mesuré du dossier sanitaire.

Dermatose nodulaire dans un élevage à Pouilley-Français : le TA rejette la requête du SUJ, les 82 bêtes seront abattues

Le 2 décembre 2025, le juge des référés du tribunal administratif de Besançon a rejeté la requête déposée par le Syndicat des usagers de la justice (SUJ), agissant pour le compte d’un exploitant agricole de Pouilley-Français. Le syndicat sollicitait notamment la suspension de l’arrêté préfectoral du 28 novembre 2025 déclarant une infection de dermatose nodulaire contagieuse bovine dans un troupeau de 82 bovins.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 11.3
légère pluie
le 08/12 à 06h00
Vent
3.83 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
93 %