Après plusieurs cessions de filiales faisant suite à d'importantes difficultés financières, la société Gaussin, basée à Héricourt (Haute-Saône), emploie encore une soixantaine de salariés, contre 400 en début d'année, selon les chiffres de sa direction.
Le tribunal de commerce a "rejeté" vendredi les deux offres de reprise qui lui ont été soumises, regrettant des propositions insuffisantes. "Les prix proposés (des offres de reprise, NDLR) sont indécents au regard du passif et outre la casse sociale, de nombreuses entreprises locales et établissements financiers en subiront directement les conséquences", a estimé le tribunal dans son jugement, dont l'AFP a pris connaissance.
140 millions d'euros de dettes
Aucune activité n'est plus possible, en raison d'une trésorerie exsangue, selon le tribunal qui évoque des dettes d'environ 140 millions d'euros, pour 235 créanciers.
La première offre était proposée par le consortium Coral Reef Capital et Sandton Capital Partners, qui avait repris en juillet Mettaliance, une ancienne filiale de Gaussin basée en Saône-et-Loire. Le consortium offrait 300.000 euros pour reprendre les brevets, les stocks, ainsi qu'une vingtaine de salariés.
La seconde proposition de reprise provenait de la société ARC 02, portée par Christophe Gaussin, directeur général de l'entreprise éponyme. Il avait succédé à son père, Henri-Paul Gaussin, à la tête de l'entreprise familiale créée en 1880. Lors de l'audience devant le tribunal de commerce, le parquet de Vesoul s'est opposé à l'offre de reprise de la société ARC 02 et a émis un avis défavorable à celle du consortium Coral Reef Capital et Sandton Capital Partners.
Dans les deux cas, le parquet a estimé que les offres n'étaient "pas viables sur la durée" au vu notamment de l'ampleur des dettes accumulées par la société.
En difficultés économiques depuis 2023
Une procédure de sauvegarde de l'entreprise avait été ouverte en avril, avant d'évoluer en redressement judiciaire. Constructeur de véhicules destinés à la logistique, Gaussin rencontrait des difficultés économiques, financières et de gouvernance depuis 2023, lorsque le groupe n'a pas pu honorer un gros contrat de 355 modèles électriques destinés à des clients d'Amérique du Nord, dont Amazon.
(AFP)
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