Menaces sur le développement ferroviaire du centre Franche-Comté : des élus alertent l'État et la Région

Publié le 07/01/2023 - 18:02
Mis à jour le 06/01/2023 - 10:12

DOSSIER • Plusieurs élus du pôle métropolitain Centre Franche-Comté et de six agglomérations de Franche-Comté ont signé une déclaration commune publiée le 4 janvier 2023 pour le développement ferroviaire dans la région. Objectif : alerter sur les menaces qui pèsent aujourd’hui sur plusieurs lignes de train sur le territoire.

Les élus, dont Anne Vignot, présidente du Pôle métropolitain, présidente de Grand Besançon Métropole et maire de Besançon, Alain Chrétien, vice-président du Pôle métropolitain, président de la CAV et maire de Vesoul, Jean-Pascal Fichère, président de la Communauté d’agglomération du Grand Dole (CAGD), Jean-Baptiste Gagnoux, maire de Dole et membre du bureau de la CAGD, Claude Borcard, président d’Espace communautaire Lons Agglomération (ECLA), Jean-Yves Ravier, maire de Lons-le-Saunier et membre du conseil d’ECLA, Patrick Genre, président de la Communauté de communes du Grand Pontarlier et maire de Pontarlier, Cédric Bôle, président de la CCVM et maire de Morteau, Gabriel Baulieu, 1er vice-président de GBM et maire de Serre-les-Sapins, Marie Zéhaf, vice-présidente de GBM, Dominique Mollier, membre du bureau de la Communauté de communes du Val de Morteau et maire de Villers-le-Lac, mettent en avant les enjeux de qualité, de sécurité et de pérennité des infrastructures (voies, tunnels, etc.) ainsi que la nécessité d’une desserte adaptée en termes de fréquences, d’horaires et d’informations. 

"Une meilleure prise en compte des enjeux ferroviaires en Franche-Comté"

Les élus du Centre Franche-Comté ont décidé d’interpeller l’État, la Région Bourgogne Franche-Comté et le Conseil d’orientation des infrastructures (COI) sur les enjeux ferroviaires du territoire après avoir pris connaissance des objectifs de l’État pour relever les défis climatiques, énergétiques et environnementaux qui mettent particulièrement en avant les politiques de transports et les mobilités. La loi Climat et résilience vise ainsi une augmentation de la part du transport ferroviaire de voyageurs à hauteur de 17 % d’ici 2030 et à 42 % en 2050. La SNCF a répondu à ces ambitions en annonçant un objectif de doublement du trafic ferroviaire de voyageurs dans les années 2030. 

Dans leur déclaration, les élus du pôle métropolitain appellent à "une meilleure prise en compte des enjeux ferroviaires en Franche-Comté", le centre Franche-Comté représentant "une part importante des flux socio-économiques" au "fort potentiel de besoins et d’usages (…) sous-estimé dans les projets ferroviaires". 

Au-delà de la mise en exergue du dynamisme économique de ce territoire (750.000 habitants, industrie, secteur tertiaire, sanitaire, établissements de recherche, enseignement supérieur, formation professionnelle), les signataires de la déclaration appellent l’État, la Région Bourgogne Franche-Comté et le COI à une lecture géographique des enjeux ferroviaires à travers plusieurs axes structurant le maillage urbain du centre Franche-Comté. 

©

Les élus relèvent plusieurs manquements et menaces dans les dessertes et les investissement :

Axe nord-sud Strasbourg-Lyon passant par Besançon et Lons-le-Saunier :

  • En attendant la réouverture de la liaison TGV Strasbourg-Marseille, le Train d’équilibre du territoire (TET) constitue une alternative qui fait l’objet d’une convention État-SNCF. "Il semble cependant, pour l’heure, qu’aucune convention n’ait été établie pour prendre le relai de la convention 2016-2020", pointent les élus. 
  • Sur le tronçon Besançon-Lyon, « l’objectif doit être un cadencement à l’heure, un allongement des amplitudes horaires, la mise en place d’offres week-end et vacances scolaires ». 
  • Problème de correspondance à Bourg-en-Bresse sur les trajets Lyon-Genève-Paris.
  • Une liaison « est à développer par des circulations quotidiennes Lons-Dijon via Mouchard.

Axe est-ouest (nord Franche-Comté):

La ligne Paris-Mulhouse via Vesoul et Belfort "est menacée en raison d’un désengagement financier et d’un manque de coordination entre les régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est", expliquent les élus. Pour eux, "le retour à un Paris-Bâle au-delà du Paris-Mulhouse serait un gain, ajouté à l’enjeu de la relation avec le Belfort-Delle-Suisse vers Bienne et avec l’aéroport de Bâle-Mulhouse."

Axe Paris-Dijon-Suisse (Neuchâtel, Lausanne) desservant Dole, Mouchard, Farine, Pontarlier ou Vallorbe :

Les signataires de la déclaration affirment que "la relation ferroviaire Dole- Frasne-Pontarlier-Suisse est menacée au niveau de l’état des infrastructures et au niveau du service (fréquence, adaptation des horaires, correspondances, articulation avec les axes routiers RN57, RD 437 et routes de montagne)". Ils ajoutent que du côté français, comme du côté suisse, des investissements sont "nécessaires pour assurer la pérennité de la ligne entre Frasne et Les Verrières. Au-delà, le devenir des arrêts et dessertes dans le Massif jurassien (Dole, Mouchard, Frasne, Pontarlier) constitue un enjeu clé."

Axe de la ligne des Horlogers Besançon -  La Chaux-de-Fonds via le Valdahon et Morteau :

Une première phase de travaux a permis en 2021 une remise à niveau du tronçon situé entre Le Valdahon et la frontière. Une 2e phase de travaux est envisagée en 2024, portant sur le tronçon Le Valdahon - Besançon. "Cette dernière est menacée par un désengagement des autorités en charge, alors même qu’il en va de la pérennité de la ligne et de la capacité de circulation des trains (évitements, sécurité…)", assurent les élus, "à cet enjeu d’infrastructure, essentiel, s’ajoute un enjeu de service tout aussi important (adaptation de l’offre en termes de cadencement et d’horaires, interconnexion avec Dijon et Paris (TGV), information, communication…)."

Axe Belfort-Besançon-Dole-Dijon :

Pour cet axe reliant l’ensemble des territoires du pôle métropolitain, dans lequel Grand Besançon Métropole assure un rôle pivot avec des équipements métropolitains à vocation régionale, les élus souhaitent la construction d’une halte ferroviaire pour optimiser son accessibilité de plusieurs territoires de Franche-Comté, notamment sur le site du Pôle santé des Hauts-du-Chazal : "sa mise en service favoriserait l’accès au CHRU et aux équipements structurants de santé en Franche-Comté (GHT Centre Franche-Comté avec Dole et le Haut-Doubs, mais également des liens avec Vesoul, Lons-le-Saunier et le Nord Franche-Comté)", selon les élus dans leur déclaration. "Au-delà, l’ensemble de la Ligne Dijon-Belfort est à prendre en considération dans le développement ferroviaire, y compris dans la desserte de Dole et sa relation avec Paris. "

En conclusion, pour les signataires, il est nécessaire qu’un équilibre de développement ferroviaire entre la partie franc-comtoise de la grande région et la partie bourguignonne soit effectué "car l’État, avec SNCF Réseau, tend à se désengager des lignes relevant des catégories UIC 5 et 6, aggravant ainsi le sous- investissement dans le réseau ferroviaire de Franche-Comté". Ils soulignent que "la Région investit fortement, avec SNCF Réseau, en Bourgogne, tant sur la voie ferrée Centre-Europe-Atlantique (VFCEA), notamment le tronçon Chagny-Nevers, que dans le projet hydrogène Laroche-Migennes-Auxerre. Face à ces réalités, il est nécessaire d’opérer un rééquilibrage."

L'Arc jurassien

L’Arc jurassien franco-suisse pre?sente une intensite? de flux qui refle?tent ses dynamiques territoriales : re?seaux de villes, po?les de formation, de recherche et de savoir-faire, tourisme et patrimoines... "Il reste pourtant mal identifie? par les centres de de?cision, d’autant qu’il est borde? de me?tropoles internationales qui produisent a? son encontre des effets de contournement", selon les élus du pôle métropolitain, "ces derniers sont particulie?rement ressentis en termes de mobilite?s ferroviaires transfrontalie?res."

En Suisse comme en France, les autorite?s nationales, re?gionales ou cantonales ont fixe? des objectifs ambitieux pour pallier les proble?mes climatiques, e?nerge?tiques et environnementaux qui se traduisent également fortement dans les mobilite?s et les transports, donnant une place importante au de?veloppement ferroviaire. L’Arc jurassien est dote? de trois liaisons ferroviaires transfrontalie?res "qui repre?sentent autant d’enjeux en termes de de?veloppement des mobilite?s durables, a? condition d’assurer la qualite? et l’attractivite? de l’offre et un usage optimal du train", soulignent les signataires : au nord l’axe Paris-Vesoul-Belfort-Delle- Porrentruy-Dele?mont-Bienne ; au centre la ligne des Horlogers de Besanc?on a? La Chaux-de-Fonds ; au sud une liaison formant un "Y" Dole-Mouchard-Frasne vers Neucha?tel (via Pontarlier et Val-de- Travers) et vers Lausanne (via Vallorbe).

Soyez le premier à commenter...

Un commentaire

Laisser un commentaire

Politique

Mobilité, climat, santé, logement, économie… Les voeux d’Anne Vignot pour l’année 2025

Ce vendredi 10 janvier, c’était au tour de la maire de Besançon, présidente de Grand Besançon Métropole et présidente du Centre communal d’action sociale Anne Vignot, de présenter ses voeux pour 2025 lors d’une cérémonie au Palais des sports. Le préfet, les représentants des forces de l’ordre et de l’armée, les élu(e)s du conseil municipal, des élu(e)s départementaux et régionaux ainsi que chefs d’entreprises et des agents municipaux et de l’agglomération, soit les ”forces vives” du territoire étaient présentes.

Entrées payantes à Notre-Dame : à Dijon, Rachida Dati “espère” encore “convaincre” le diocèse

La ministre de la Culture Rachida Dati a dit jeudi toujours "espérer convaincre" le diocèse de Paris de faire payer aux touristes la visite de Notre-Dame, "ce qui permettrait de financer l'ensemble du patrimoine religieux" dont 4.000 édifices sont en péril.

Vidéosurveillance à Besançon dans ”C dans l’air” : Anne Vignot répond à Laurent Croizier

En février 2024, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait promis une contribution de l’Etat à hauteur de 70 % pour toute nouvelle caméra installée à Besançon. Dans l’émission "C dans l’air" diffusée sur France 5 le 4 janvier 2025, Anne Vignot est revenue sur ces propos et a expliqué attendre les financements pour cinq caméras. Laurent Croizier, conseiller municipal, s’est dit ”abasourdi” dans un communiqué, la maire rétorque par un nouveau communiqué pour lui expliquer comment ça marche.

Incompréhension de l’opposition après l’intervention d’Anne Vignot dans l’émission “C dans l’air”

En février 2024, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait promis une contribution de l’Etat à hauteur de 70 % pour toute nouvelle caméra installée à Besançon. Dans l’émission "C dans l’air" diffusée sur France 5 le samedi 4 janvier 2025, la maire de la Ville est revenue sur ces propos et a expliqué attendre les financements pour cinq caméras. Des propos que réfute l’opposition…

Voeux aux agents : Fagaut accuse Vignot de ”censure”, le cabinet de la maire répond

Dans un communiqué du 6 janvier 2025, Ludovic Fagaut, président du groupe d’opposition au conseil municipal, Besançon maintenant, affirme être ”censuré” par la maire, Anne Vignot. Pourquoi ? Parce qu’il ne peut plus envoyer de mail de ”bonne année” aux agents de la municipalité et de l’agglomération. Un courrier explicatif avait pourtant été adressé à tous les chefs de groupe en septembre dernier…

Besançon : les bouchons comme signe “d’attractivité” de la ville pour la municipalité

La Ville de Besançon a diffusé sur ses réseaux sociaux une vidéo montrant les embouteillages aux entrées de la ville en décembre 2024. Si elle explique que ces derniers découlent de son attractivité, d'autres pensent que ceci est une ""contre-communication".

Premier Conseil des ministres du gouvernement Bayrou, sous le signe de “l’urgence budgétaire”

Il s'agit du premier Conseil des ministres de François Bayrou et du premier de l'année 2025 pour Emmanuel Macron: le président réunit vendredi 3 janvier 2025 à l'Elysée le nouveau gouvernement de son allié centriste, déjà sous pression pour faire adopter au plus vite un budget après la censure de Michel Barnier et son équipe.

Le budget consacré à l’agriculture est maintenu annonce Annie Genevard à Saint-Vit

VIDEOS • La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a visité ce jeudi 2 janvier 2025 la ferme des Champs Colots située à Saint-Vit. S'ensuivirent des échanges avec trois syndicats agricoles auxquels la presse n’a été conviée. Nous leur avons donné la parole à l’issue de l’entretien avec la ministre qui a affirmé que les engagements budgétaires et financiers seront tenus.

Prison, violences sexuelles, justice… Quelles sont les lignes de mire de Gérald Darmanin ?

De retour au gouvernement mais cette fois en tant que ministre de la Justice et garde des Sceaux, Gérald Darmanin a décrit ses propositions et ses objectifs lors de sa première visite officielle le 25 décembre, puis jeudi 26 décembre sur le plateau du JT de TF1.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 0.44
ciel dégagé
le 13/01 à 12h00
Vent
6.18 m/s
Pression
1036 hPa
Humidité
66 %