Pris dans la tourmente, Rugy démissionne, remplacé dans la foulée par Borne

Publié le 17/07/2019 - 08:19
Mis à jour le 17/07/2019 - 08:20

Après une semaine de polémiques autour de repas fastueux lorsqu’il présidait l’Assemblée, François de Rugy a démissionné ce mardi 16 juillet 2019 de son poste de ministre de l’Ecologie, immédiatement remplacé par la ministre des Transports Elisabeth Borne.

©Elisabeth borne Facebook  ©
©Elisabeth borne Facebook ©

Mme Borne gardera également le portefeuille des Transports, sans pour autant prendre le titre de ministre d'Etat de son prédécesseur, a précisé l'Elysée.


M. de Rugy a décidé de quitter son poste après une série de révélations portant notamment sur des dîners fastueux lorsqu'il était président de l'Assemblée nationale. Il a dénoncé un "lynchage médiatique" alors qu'il s'apprêtait à défendre le projet de loi énergie et climat.

Sur Twitter, le ministre démissionnaire a confié qu'il pensait "aux mots" de François Mitterrand à l'égard de Pierre Bérégovoy, qui s'était suicidé le 1er mai 1993. L'ancien président avait alors déclaré que son Premier ministre avait été "livré aux chiens".

Emmanuel Macron a dit respecter la "décision personnelle" du ministre, englué dans une série de révélations, "pour qu'il puisse se défendre pleinement et librement", a affirmé l'Elysée à l'AFP.

"C'est une décision personnelle"

La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a affirmé n'avoir "aucune indication tendant à démontrer que François de Rugy a commis des actes qui sont contraires à la justice", alors que Matignon a lancé une enquête sur des faits reprochés.

Selon son entourage, le ministre a pris sa décision durant la nuit et avait en tête sa démission en se rendant mardi matin à Matignon, où il était attendu pour une réunion de travail "classique" avec Edouard Philippe. "C'est une décision personnelle. La seule force extérieure c'est l'acharnement de Mediapart", souligne cette source.

Trente minutes avant de se présenter à l'Assemblée pour les questions au gouvernement où, contre toute attente, la démission n'a pas été abordée, M. de Rugy a fait savoir par communiqué qu'il se retirait, "trop attaché à l'écologie pour accepter que (notre) action écologique soit affaiblie par des mises en cause personnelles incessantes".

- Plainte -

"La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas en mesure d’assumer sereinement et efficacement la mission que m’ont confiée le président de la République et le Premier ministre", a encore mis en avant M. de Rugy.

M. de Rugy, âgé de 45 ans, s'est aussi indigné contre "la volonté de nuire, de salir, de démolir" de Mediapart qui a en premier dévoilé mardi dernier ses agapes dispendieuses lorsqu'il était président de l'Assemblée entre juin 2017 et septembre 2018. En ce sens, le député de Loire-Atlantique a affirmé avoir déposé mardi matin "une plainte pénale en diffamation" contre le site d'investigation.

Dénonçant des attaques sur la base de "photos volées, de ragots", M. de Rugy s'est aussi dit "soumis à un feu roulant de questions nouvelles et contraint de parer sans cesse à de nouvelles attaques".

"Ce n'est pas parce que des médias le disent, qu'il faut le croire forcément", a renchéri Sibeth Ndiaye.

Edwy Plenel cofondateur et dirigeant de Mediapart a dit avoir envoyé lundi des questions au ministre sur une nouvelle enquête, mise en ligne mardi, à propos de l'utilisation de ses frais professionnels en tant que député. Il attendait ses réponses pour 14h00, au lieu desquelles il a reçu l'annonce de sa démission.

"L'information a été plus forte que la communication", s'est félicité le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi, auteur de ces enquêtes.

Elus "inquiets"

Une source gouvernementale indique que "c'est une décision à laquelle on ne s'attendait pas" et l'explique par le fait que "la pression médiatique se tasse mais ne retombe pas" et que des élus se disent "inquiets" de ce qu'ils entendent dans leurs circonscriptions.

Outre la dizaine de repas organisés à l'hôtel de Lassay, M. de Rugy est également soumis à une "inspection" du secrétaire général du gouvernement pour des travaux dans son logement de fonction.

D'autres révélations embarrassantes se sont succédé, concernant notamment le logement HLM de sa directrice de cabinet qu'il a limogée illico, ou la participation à un dîner "hors agenda" avec des lobbyistes du monde de l'énergie.

La démission de M. de Rugy, 11 mois après celle fracassante de Nicolas Hulot, place de nouveau dans l'embarras Emmanuel Macron qui a fait de la préservation de l'environnement l'un des marqueurs forts de la suite de son quinquennat.

Sa secrétaire d'Etat Emmanuelle Wargon a défendu à sa place mardi au Sénat le projet de loi énergie et climat, indiquant qu'elle "assurerai(t) la continuité de l'Etat" pour que les débats puissent se dérouler "dans les meilleures conditions possibles".

Pour son autre secrétaire d'Etat Brune Poirson, "plus que jamais au travail", M. de Rugy "souhaite continuer à se défendre, et par là-même il protège le gouvernement, il protège le ministère", a-t-elle dit à BFMTV.

"Légèrete"

Le chef des députés LREM Gilles Le Gendre a aussi salué une démission qui vise à "protéger (la) majorité". Son homologue au Sénat François Patriat l'a qualifiée "de bon sens, même s'il y a une forme d'injustice". Il s'agit de la décision d'un homme "à bout", selon la députée Olivia Grégoire.

Barbara Pompili, députée LREM et proche de François de Rugy, a cependant déploré sa "légèreté dans la gestion des moyens publics".

Les responsables politiques ont tous stigmatisé le "décalage" entre le discours du ministre "chantre de la vertu" et la réalité, à l'instar de la vice-présidente de l'Assemblée LR Annie Genevard, "en colère" parce que "cette affaire réduit un peu plus le crédit qu'ont les hommes politiques auprès des Français".

(Source AFP)

1 Commentaire

EN DEUX ANS ET 6 MOIS , VOILA LE OU LA TROISIEME MINISTRE DE L'ECOLOGIE du gouvernement de Macron !!!!!! qu'en pense Mr .Alauzet , ancien Vert EELV , ancien Socialiste et LREM depuis peu ????
Publié le 18 juillet 2019 à 11h19 par • Membre

Un commentaire

Laisser un commentaire

Politique

Le RN perquisitionné : ”une nouvelle attaque odieuse contre la démocratie”, selon Julien Odoul 

Une perquisition a eu lieu mercredi 9 juillet 2025 au siège parisien du Rassemblement national dans le cadre d'une enquête pour financement illicite des campagnes électorales du parti d'extrême droite en 2022 et 2024, une procédure "politique" a accusé Jordan Bardella. Pour le député de l’Yonne et conseiller régional RN de Bourgogne Franche-Comté, Julien odoul, c’est une ”perquisition scandaleuse”.

Grève : les salariés de France 3 Franche-Comté dénoncent le projet de réforme de l’audiovisuel public

En grève depuis le 30 juin 2025, jour de l’examen du projet de loi par l’Assemblée nationale, les salariés de France 3 Franche-Comté réaffirment leur opposition à la création d’une holding France Médias dans un communiqué du 9 juillet 2025. 

Les réactions en Franche-Comté sur l’adoption de la loi Duplomb

Après l’adoption de la loi agricole Duplomb-Menonville par le Parlement mardi 8 juillet 2025, de vives réactions ont émergé d’un peu partout en Franche-Comté. Partis politiques et groupes d’élus ont fait savoir leur mécontentement par le biais de différents communiqués de presse. 

Fin de la 2G/3G : un enjeu de sécurité et de continuité des services publics pour le sénateur Longeot

Dans un communiqué du 8 juillet 2025, on apprend que le Sénateur du Doubs Jean-François Longeot  a appelé l’attention du Premier ministre sur les conséquences que va entraîner, selon lui et à très court terme, l’extinction des réseaux mobiles 2G et 3G en termes d’aménagement du territoire, et ce, dès la fin de l’année 2025.

Loi Duplomb : comment ont voté les député(e) de Franche-Comté ?

Le Parlement a définitivement adopté mardi 8 juillet 2025 la loi agricole Duplomb-Menonville, qui a fracturé l'Assemblée nationale, notamment sur sa mesure de réintroduction dérogatoire d'un pesticide de type néonicotinoïde. Les député(e)s du Doubs, du Jura, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort ont voté, mais pour ou contre cette loi ? Réponses.

Jean-François Longeot appelle à “un plan ambitieux” pour la géothermie

A l’occasion des journées de la géothermie les 19 et 20 juin 2025, le Premier ministre a rappelé l’importance de cette filière dans la transition écologique et pour la souveraineté énergétique. C’est dans ce contexte que le sénateur du Doubs Jean-François Longeot a demandé au gouvernement de présenter un plan d’action clair et ambitieux dans ce domaine.

“Place des Bisontins”, une permanence politique inaugurée par Ludovic Fagaut

S’il n’a pas voulu se prononcer sur une possible candidature à l’élection municipale de Besançon qui se déroulera en mars 2026, Ludovic Fagaut, chef de file de l’opposition du groupe Besançon Maintenant, a souhaité "donner la parole" aux habitant(e)s en inaugurant un local situé au 107 Grande rue à Besançon. Il ouvrira ses portes mercredi 9 juillet 2025 à 14h00.

Jérôme Durain, candidat à la présidence de la Région Bourgogne Franche-Comté

Le groupe de majorité "Notre Région par Cœur" présentera la candidature de Jérôme Durain à la présidence de la Bourgogne Franche-Comté ce vendredi 4 juillet 2025 à Dijon, les élus du groupe se sont prononcés en faveur de la candidature de Jérôme Durain à la fonction de président de Région.

Grand Besançon Voix Commune, un collectif citoyen pour revitaliser la démocratie locale ?

À l’approche des élections municipales de 2026, un nouveau collectif se forme dans le Grand Besançon avec comme ambition de "remettre les habitantes et habitants au cœur des décisions locales." Sans étiquette politique, ce mouvement s’adresse à tous les citoyens désireux de comprendre, de s’exprimer ou de s’engager au sein des différentes communes de la métropole bisontine.

Municipale 2026 : une liste commune du PS et Place publique conduite par Jean-Sébastien Leuba

Dans un communiqué, le parti socialiste de Besançon et Place publique ont officiellement pris position en annonçant vouloir porter une liste commune conduite par Jean-Sébastien Leuba lors du 1er tour de l’élection municipale de 2026. Pas d’alliance avec la majorité actuelle donc qui a fait, elle, le choix "d’élargir l’alliance à La France Insoumise". 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 26.57
légère pluie
le 13/07 à 12h00
Vent
3.44 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
55 %