Réforme des retraites : Buzyn tente d'apaiser la polémique sur l'âge de départ

Publié le 20/03/2019 - 08:46
Mis à jour le 20/03/2019 - 09:08

Pas de remise en cause des 62 ans, mais des « incitations » à partir plus tard à la retraite: la ministre des Solidarités Agnès Buzyn a tenté mardi d’apaiser la polémique née de ses déclarations inattendues dimanche en faveur de l' »allongement de la durée du travail ».
 
 

 © Facebook officiel d'Agnès Buzyn ©
© Facebook officiel d'Agnès Buzyn ©

"Aucune modification de l'âge minimal de départ à la retraite n'est envisagée, ni sur la table des négociations que pilote le haut commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye", a assuré la ministre lors des questions des députés au gouvernement.

"La priorité" est "de créer un système universel plus lisible, plus équitable et plus juste, qui donne pour un même euro cotisé les mêmes droits à chacun", a-t-elle rappelé, alors qu'un projet de loi est attendu après les élections européennes du 26 mai. "Nous devons également permettre à (...) ceux qui le souhaitent de pouvoir continuer à travailler après l'âge minimal de départ à la retraite et d'être avantagés financièrement à le faire", a-t-elle ajouté, soulignant que "les pistes d'incitation" étudiées par M. Delevoye "visent à accompagner (...) l'allongement de la durée de la vie".

Retarder l'âge de la retraite ?

Deux jours plus tôt, Agnès Buzyn avait expliqué ne "pas" être "hostile" à l'idée de retarder l'âge de départ en retraite, n'excluant pas de "proposer un allongement de la durée de travail". Des propos tenus "à titre personnel", qui ont fait bondir les syndicats, consultés depuis plus d'un an sur la réforme, avec la garantie que l'âge légal de 62 ans serait maintenu, conformément aux promesses de campagne d'Emmanuel Macron.

La ministre "est complètement en dehors des réalités du monde du travail pour pouvoir dire des sottises - et je suis poli - comme ça", a réagi mardi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, son homologue de FO, Yves Verier, déplorant la succession de réformes depuis 1995.

La sortie de Mme Buzyn est "très malvenue dans le contexte social compliqué en France", a abondé Pascale Coton (CFTC).

"Aucune décision prise"

Embarrassé, M. Delevoye lui-même s'était dit "très surpris", rappelant lundi sur Twitter les engagements pris"publiquement". Mais mardi, Gérald Darmanin a embrayé sur la proposition d'Agnès Buzyn, la jugeant "courageuse" et digne d'être "étudiée".

Pour le ministre des Comptes publics, il ne sera pas possible de financer les propositions qui ont émergé du grand débat "sans toucher" à la dépense sociale "composée en très grande partie des retraites". Dénonçant dans un tweet la "cacophonie", le négociateur de la CFDT, Frédéric Sève, a alors réclamé "une clarification" de l'Elysée et Matignon. A l'Elysée, justement, on rappelle "qu'aucune décision sur aucune réforme n'a été prise".

Des investissement massifs ?

Vendredi, le Premier ministre Edouard Philippe avait de son côté jugé "légitime" la question du report de l'âge de départ, conditionnant cette piste à la prise en charge de la dépendance, qui va nécessiter des "investissements massifs". L'exécutif doit en outre composer avec des prévisions dégradées depuis la campagne électorale, quand le candidat Macron affirmait que "le problème des retraites" n'était plus "financier".

Selon les dernières projections du Conseil d'orientation des retraites (COR) datées de juin 2018, "le solde financier du système s'établirait à -0,2% du PIB en 2022". Soit un trou d'environ 5 milliards d'euros. Pour le combler, l'exécutif peut s'appuyer sur trois leviers : les cotisations, le niveau des pensions et l'âge de départ. Il a déjà décidé une hausse générale de la CSG début 2018, avant de faire marche arrière pour une partie des retraités, en pleine crise des Gilets Jaunes.

Et la "désindexation" des pensions de base, qui ont moins augmenté que l'inflation cette année, pourrait suivre la même voie, la majorité envisageant une "réindexation" en 2020 pour les retraités modestes. Reste donc l'option de l'âge de départ, plébiscitée par le patronat. Le Medef souhaite "inciter les assurés à partir plus tard que l'âge légal", par exemple en s'inspirant du bonus-malus mis en place sur les retraites complémentaires des salariés du privé (Agirc-Arrco).

Une solution qui permettrait à l'exécutif de ne pas trahir l'engagement présidentiel sur l'âge légal. "Cela reviendrait au même", estime Mme Coton.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Jurisprudence relative aux congés payés : le sénateur Olivier Rietmann écrit au Premier ministre

À la suite de la décision de la Cour de Cassation relative à la récupération de congés payés durant un arrêt maladie, le sénateur de la Haute-Saône, président de la délégation aux entreprises, Olivier Rietmann, a écrit au Premier ministre le 12 septembre dernier pour alerter sur les dangers économiques de la nouvelle législation. 

Christophe Grudler à Berne pour un partenariat visant à améliorer “la vie des citoyens des deux côtés de la frontière”

Christophe Grudler (Mouvement Démocrate / Renew Europe), rapporteur du Parlement européen sur les relations avec la Suisse, sera en mission officielle à Berne (Suisse) les 11 et 12 septembre 2025, dans le cadre d’une délégation de la Commission des affaires étrangères (AFET) du Parlement européen.

Sébastien Lecornu, nouveau Premier ministre, promet des “ruptures”

Des "ruptures" dans "la méthode" mais aussi sur "le fond" : pour sa première prise de parole depuis sa nomination mardi soir, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a lancé un message aux Français et aux oppositions mercredi 10 septembre 2025 lors de sa prise de fonctions afin de trouver un compromis permettant la formation d'un gouvernement et l'adoption d'un budget.

10 septembre : pas de jour chômé et rémunéré pour les agents de la Ville de Besançon

Le 5 septembre dernier, l’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, SUD et UNSA avait interpellé la maire de Besançon pour lui demander une journée chômée et rémunérée pour tous les agents de la ville lors de la journée de mobilisation du 10 septembre 2025. Une demande à laquelle Anne Vignot a répondu par la négative le 8 septembre 2025. Une réponse qui déçoit mais "ne surprend pas" les syndicats. 

“Pot de départ” de François Bayrou à Besançon : prochaine mobilisation le 10 septembre

Ce lundi 8 septembre à 20h, plus de 200 personnes se sont retrouvées place du 8 Septembre à Besançon, pour marquer la fin du mandat de François Bayrou et de son gouvernement, écartés après le vote de confiance. L’occasion, pour les participants, de "fêter" ce départ mais aussi de préparer la mobilisation prévue le 10 septembre.

Rebondissement : Raphaël Enthoven maintenu au festival Livres dans la boucle

Le 4 septembre, Grand Besançon Métropole annonçait avoir retiré Raphaël Enthoven de la programmation du festival littéraire Livres dans la boucle prévu du 19 au 21 septembre 2025. Cette décision faisait suite à une prise de position du Parti communiste local, qui avait dénoncé certains propos de l’écrivain et philosophe sur Gaza publiés sur X. Mais ce lundi 8 septembre, la présidente de GBM, Anne Vignot, a finalement déclaré par voie de communiqué que Raphaël Enthoven serait maintenu dans la sélection du festival.

Déprogrammation de R. Enthoven de Livres dans la boucle : le RN réclame le retrait de la subvention régionale

Le groupe Rassemblement national (RN) au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté a réagi à la décision de l’agglomération du Grand Besançon de déprogrammer l’écrivain et philosophe Raphaël Enthoven du festival Livres dans la boucle, prévu du 19 au 21 septembre.

Le sénateur Longeot met en garde sur les conséquences de l’extinction programmée de la 2G

Prévue dès 2026, l’extinction programmée de la 2G, puis de la 3G tracasse le Sénateur du Doubs Jean-François Longeot, président de l’aménagement du territoire et du développement durable au Sénat. Dans un communiqué du 4 septembre 2025, le sénateur se dit inquiet de "l’absence d’étude d’impact permettant d'anticiper les risques potentiels à très court terme de cette fermeture pour les citoyens et les territoires les plus vulnérables".

Vote de confiance : les Jeunes Horizons du Doubs demandent à Dominique Voynet de ne pas voter contre

Dans une lettre ouverte adressée à la députée de la 2e circonscription du Doubs ce vendredi 5 septembre, soit trois jours avant le vote de confiance à l’Assemblée nationale, les Jeunes Horizons du département prennent position sur la situation politique nationale et appellent à la responsabilité.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.19
ciel dégagé
le 18/09 à 06h00
Vent
0.82 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
81 %