Retraites : le face-à-face ne fait que démarrer à l'Assemblée

Publié le 18/02/2020 - 09:00
Mis à jour le 18/02/2020 - 09:00

Après des premiers débats parfois chahutés, l’Assemblée nationale va se plonger ce mardi 18 février 2020 dans les milliers d’amendements des oppositions au projet de réforme des retraites. La séance des questions au gouvernement à 15h devrait donner lieu à de nouvelles passes d’armes.

 © Assemblée nationale
© Assemblée nationale

Parallèlement au travail de l'Assemblée, les partenaires sociaux démarrent mardi matin la "conférence de financement" chargée de trouver des solutions pour ramener à l'équilibre le système de retraite d'ici à 2027.

Après les questions au gouvernement, les députés se lanceront dans l'examen des premiers amendements d'un texte que les "marcheurs" présentent comme une "refondation sociale" pour un système de retraites par points "universel" et "juste", mais que l'opposition rejette en bloc, avec une avalanche d'amendements des Insoumis et des communistes.

En creux, la question se pose déjà de l'utilisation du "49-3", cette arme de la Constitution qui permet au gouvernement d'abréger les débats et de faire adopter un projet de loi sans vote.

Car la majorité table toujours sur une adoption en première lecture avant les municipales du 15 et 22 mars, et sur un feu vert définitif "d'ici l'été". Or, sans 49-3, ce calendrier semble "intenable" compte tenu des quelque 41.000 amendements au programme.

"Le président (de l'Assemblée Richard) Ferrand a calculé que ça ferait 365 jours à raison de dix heures par jour. Ce n'est pas très réaliste, même si nous enjambions ou mordions sur la trêve des municipales, nous n'y arriverions pas", a souri lundi soir Gilles Le Gendre, le chef de file des députés LREM.

Mais "il se peut aussi que nos oppositions fassent preuve d'un esprit de responsabilité", glisse-t-il, en assurant que la "volonté unanime du gouvernement et de la majorité reste d'éviter" un 49-3.

Même si certains marcheurs n'excluent plus cette hypothèse "si le débat est impossible".

"Iceberg"

La majorité accuse les députés insoumis et communistes de "refuser le débat" et de se "transformer en robots d'une organisation tayloriste d'obstruction", selon la formule du secrétaire d'Etat aux retraites Laurent Pietraszewski lundi.

En face, selon le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, cette réforme est "la plus terrible régression sociale de toute la Ve République". "M. Hollande ne s'est jamais remis de la loi El Khomri, M. Macron ne se remettra jamais de sa tentative de destruction du droit à la retraite, il ne s'en remettra jamais", lance-t-il.

Droite comme gauche dénoncent un "mépris" du Parlement et un projet "nébuleux" et "à trous", avec notamment la trentaine d'ordonnances programmées. Les trois groupes de gauche - PS, PCF et LFI - tablent en plus des amendements (près de 37.000 à eux trois) sur une motion de censure à une date qui reste à déterminer.

Ils ont aussi tenté en vain lundi une "motion référendaire", qui sert à demander au président de la République un référendum. Initiée par les communistes, elle a été rejetée par 160 voix contre 70. Autant de "manoeuvres dilatoires" pour le gouvernement.

A droite, le groupe LR entend incarner "une troisième voie" et n'a de cesse de dénoncer "l'absence totale de visibilité sur le financement". Le texte est un "iceberg où l'essentiel est immergé sous la surface de la mer", selon l'ancien ministre du Budget et président de la commission des Finances Eric Woerth, qui a écrit au Premier ministre pour obtenir "documents et données factuels" sur le financement de la réforme.

Dans la majorité malgré quelques interrogations en interne, on veut faire aboutir cette réforme "de progrès social", "contre vents d'obstruction et marées d'amendements".

Selon le patron des députés MoDem Patrick Mignola c'est "une réforme socialement de gauche et économiquement de droite, une vraie réforme du +en même temps+" macronien et "un nouveau contrat social pour les Français".

Ministres et élus LREM citent aussi volontiers l'ancien Premier ministre Michel Rocard et son livre blanc sur les retraites (1991), une "référence" selon la députée de Gironde Catherine Fabre.

Le titulaire du perchoir Richard Ferrand a prévu de présider une bonne part des séances pour tenir les débats. Il a commencé à donner de la voix lundi, même si les discussions sont restées globalement courtoises. "Arrêtez de crier vous, vous êtes pénible", a-t-il dit à un député un peu agité, ou encore, à l'ensemble de l'hémicycle: "ne commencez pas, vous aurez des heures, des jours et des nuits pour vous ébrouer dans la démocratie".

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Municipales 2026 : un collectif citoyen lance la liste “Beure 2026 : construisons ensemble”

Le 1er juillet 2025, un nouveau collectif citoyen a annoncé le lancement officiel de la liste “Beure 2026 : construisons ensemble”, en vue de l'élections municipale de mars 2026. Portée par Bruno Lind, tête de liste, cette initiative souhaite proposer “une alternative fondée sur l’écoute, la proximité et la participation citoyenne” à l’échelle du village de Beure.

Grève des pharmacies : Géraldine Grangier s’oppose au projet de plafonnement des remises sur les médicaments génériques

À l’occasion de la journée nationale de mobilisation des pharmaciens, mardi 1er juillet 2025, la députée du Rassemblement national Géraldine Grangier a interpellé le gouvernement dans l’Hémicycle sur le projet de plafonnement des remises commerciales appliquées aux médicaments génériques, hybrides et biosimilaires. Un projet qu’elle juge dangereux pour l’ensemble du réseau officinal français.

Les méthodes controversées de Jean-Sébastien Leuba, candidat du PS à la mairie de Besançon

À l’approche des élections municipales, une figure du paysage politique local fait de nouveau parler de lui, mais pas sur le devant de la scène. Jean-Sébastien Leuba, ancien adjoint au maire Jean-Louis Fousseret, nouveau premier fédéral du PS du Doubs et chef de file du PS pour l’élection municipale de Besançon, fait un retour sous les projecteurs en ayant été nommé candidat officiel à la mairie en 2026. Plusieurs témoins internes ou proches du Parti socialiste bisontin, ayant requis l’anonymat, dressent un portrait sévère de celui qu’ils accusent de manœuvres répétées et de gestion autoritaire.

Isabelle Saurat, déléguée interministérielle à l’accessibilité en visite à Besançon ce jeudi

La préfecture du Doubs vient d’annoncer la visite de la déléguée interministérielle à l’accessibilité, Isabelle Saurat, jeudi 3 juillet 2025. Elle se rendra dans un premier temps à Besançon, puis visitera trois établissements recevant du public à Serre-les-Sapins. 

À Besançon, le drapeau palestinien retiré après cinq jours à la demande du préfet

VIDÉO • Ce samedi 28 juin, la maire de Besançon, Anne Vignot, a procédé à la descente du drapeau palestinien qu’elle avait hissé cinq jours plus tôt sur l’esplanade des Droits de l’Homme. Cette décision fait suite à une requête du préfet du Doubs.

Bourgogne Franche-Comté : le Rassemblement national saisit la justice pour contester une subvention à Gaza

Le groupe Rassemblement National (RN) en Bourgogne Franche-Comté a annoncé ce vendredi 27 juin avoir déposé un recours devant le tribunal administratif de Dijon. Les élus entendent faire annuler une délibération du conseil régional octroyant une aide d’urgence de 100.000 euros à Médecins Sans Frontières pour ses actions à Gaza.

Appel citoyen à l’union de la gauche à Besançon : “plus de 1000 habitants” soutiennent Anne Vignot pour les municipales de 2026

Un millier d’habitant(e)s de Besançon ont lancé un appel public en faveur d’une union des forces de gauche et écologistes autour de la maire sortante, Anne Vignot, en vue des élections municipales de 2026. Le collectif appelle baptisé "Les 1000 uni.es et déterminé.es pour les municipales de Besançon" appelle à une mobilisation citoyenne pour éviter une victoire de la droite ou de l’extrême droite à l’échelle locale. 

FO réagit à la démission de Marie-Guite Dufay : un bilan jugé “néfaste pour les agents”

Une semaine après l’annonce du départ de Marie-Guite Dufay de la présidence de la Région Bourgogne-Franche-Comté dans un courrier le 20 juin 2025 Force ouvrière du Conseil régional de Franche-Comté réagit dans un communiqué. Si le syndicat dit ”respecter ce choix personnel”, il dresse également un bilan sévère de son action en tant qu’employeuse.

Retrait du drapeau palestinien à Besançon : les réactions des personnalités politiques et associatives locales

Mise à jour à 14h55 • La justice a ordonné jeudi 26 juin 2025, à la mairie écologiste de Besançon de retirer le drapeau palestinien qu'elle avait fait installer lundi sur le parvis de l'hôtel de ville. Une décision qui a profondément divisé et fait réagir des personnalités politiques locales.

Projet de doublement de la RN 57 entre Beure et l’Amitié : Alternatiba Besançon monte au créneau

Le plan de financement de la première phase des travaux du doublement de la RN 57 sera soumis au vote lors du conseil communautaire de Grand Besançon Métropole ce jeudi 26 juin 2025 à 18 heures.  Alternatiba ANV COP 21 Besançon et Beure Respire dénoncent une "dissonance cognitive" et appellent à l'arrêt du financement de "projets dommageables pour le climat".

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 19.63
partiellement nuageux
le 03/07 à 06h00
Vent
1.23 m/s
Pression
1023 hPa
Humidité
100 %