”Nul doute qu'une nouvelle fois, il s'agira d'une énième thérapie de groupe”, ironise le communiqué signé par Christophe Dalongeville, secrétaire départemental du syndicat. Selon lui, les mêmes sujets y sont abordés ”sans qu’aucune avancée concrète ne soit obtenue”. Ainsi, quatre sièges seront vides ce mercredi à 15h00 autour de la table avec notamment Rémi Bastille, le préfet du Doubs et Laurent Perraut, le directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs.
Mutations 2025 : un bilan jugé insuffisant
L’un des points de crispation majeurs porte sur les résultats des derniers mouvements de mutation. Le syndicat dresse un constat sévère : la circonscription de Montbéliard-Héricourt obtient trois effectifs supplémentaires, mais cela reste ”loin d'être satisfaisant compte tenu des besoins et des manques opérationnels”. Besançon, tous services confondus, ne verra que deux arrivées. Pontarlier n’aura aucun renfort, ”malgré ses difficultés de fonctionnement récurrentes depuis plusieurs années”. Quant à la police aux frontières (PAF) du Doubs, elle perdra un agent.
”Il est utile de rappeler, encore et encore, que la situation de la CPN Pontarlier est toujours aussi préoccupante”, insiste le communiqué.
”Si un collègue s'enrhume, c'est tout le commissariat qui tousse !”
Au-delà du déficit d’effectifs, le syndicat dénonce une dégradation constante des conditions de travail : ”les marges de manœuvre en termes de gestion de ressources humaines et de management sont inexistantes”, déplore Alliance. L’exemple donné est éloquent : ”Si un collègue s'enrhume, c'est tout le commissariat qui tousse ! ”
À la PAF, la situation serait tout aussi critique : ”Il manque toujours une brigade de nuit complète”, alors même que la lutte contre l’immigration illégale est présentée comme une priorité gouvernementale.
Des promesses sans suite
Le syndicat reproche également à l’administration de ne pas donner suite à des sujets déjà évoqués à plusieurs reprises lors des précédents CSA. ”Trop de questions posées depuis bien longtemps restent toujours sans réponse”, regrette Christophe Dalongeville. Il cite notamment l’attente d’instructions sur le temps de travail des services d’investigation, ou encore les travaux nécessaires à la réouverture des stands de tir de Besançon et Héricourt.
Une médaille qui divise
Autre sujet d’indignation ”et qui a mis le feu aux poudres”, affirme le secrétaire départemental : l’attribution de la médaille de la sécurité intérieure pour les policiers mobilisés lors des Jeux olympiques de 2024, mais seulement à 10 % d’entre eux. ”Comment va être expliqué aux 90% des collègues écartés qu'ils ne méritent pas cette médaille ?”, interroge le syndicat. Alliance Police Nationale appelle même au boycott de cette distinction : ”nous demandons aux collègues retenus de refuser cette médaille par solidarité avec les collègues oubliés.”
Une absence assumée
Alliance Police Nationale justifie son boycott du CSA par une absence de résultats concrets. ”La situation ne s'améliore pas. Les Comités Sociaux d'Administration se succèdent et rien ne change”, écrit le syndicat. Il cite Albert Einstein : ”La folie, c'est se comporter toujours de la même manière et s'attendre à un résultat différent.”
Enfin, Christophe Dalongeville affirme que le syndicat reste disposé à reprendre le dialogue, mais seulement si l’administration manifeste une réelle volonté de changement : ”Lorsque notre Administration sera disposée à nous suivre sur cette voie, nous serons disposés à revenir autour de la table.”