Un scénariste bisontin en route pour le festival de Cannes !

Publié le 11/05/2015 - 09:46
Mis à jour le 13/05/2015 - 08:55

Mustapha Kharmoudi est romancier, est un homme de théâtre mais aussi scénariste ! Il sera au festival de Cannes 2015 (du 13 au 24 mai 2015) aux côtés du réalisateur toulousain Philippe Faucon pour la sélection de son film « Fatima ». L’artiste de lettre bisontin nous parle de son aventure cinématographique, « une étrange expérience avec des gens formidables »…

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Comment vous êtes-vous retrouvé co-scénariste pour ce nouveau film "Fatima" de Philippe Faucon ?

Mustapha Kharmoudi : "Il y a quelques années, Philippe Faucon a acquis les droits pour le cinéma pour l’une de mes nouvelles. Et par la suite il m’a demandé de co-écrire le scénario avec lui. Au début j’ai hésité, et puis il est venu me rencontrer à Besançon en compagnie de Yasmina Nini-Faucon, sa productrice. Et tout de suite le courant est passé. Et ils m’ont embarqué sur plusieurs projets. Le scénario en question n’est alors pas encore tourné.

Puis Philippe a tourné « la Désintégration » qui traite du terrorisme islamique. J’avais donné quelques conseils concernant le scénario et j’ai même joué un petit rôle. Puis le scénario de « Fatima » est arrivé. C’est inspiré d’une histoire réelle dont parle Philippe Faucon ICI

J’ai participé activement à l’écriture du scénario puis j’ai participé au tournage en tant que consultant et en tant que répétiteur (pour faire répéter les dialogues aux comédiens, notamment les dialogues en arabe).

C’est une étrange expérience. Vivre pendant 30 jours avec une équipe de 30 à 40 personnes, ça perturbe le solitaire que je suis. Mais bon, il y avait des gens formidables qui ont travaillé à Ken Loach, avec le Canadien Pierre Carles. Impressionnant !" 

Irez-vous à Cannes avec l'équipe de tournage ?

"Je ne suis pas habitué à ce genre de rencontres. Mais bon, il parait qu’il faut y aller au moins une fois. On verra…"

Quel effet ça vous fait de vivre cette aventure ? 

"C’est étrange, mais je pense surtout à Philippe. C’est à lui que revient le principal mérite. Je pense aussi aux techniciens et aux comédiens. Moi je reste plutôt en retrait…"

Vous n'êtes pas seulement scénariste, vous avez bien d'autres cordes à votre arc : vous avez traduit de l'arabe toutes les  chansons de l'album de la chanteuse Souad Massi. Parlez-nous d'elle...

"Avec Souad Massi, c’est récent. Elle cherchait sur Facebook (faut le faire), un traducteur d’un seul poème arabe. Il se trouve que j’ai écrit un roman sur ce poète du 10è siècle. J’ai hésité un peu en me disant qu’il y allait y avoir foule. Puis j’ai envoyé un petit message. Et c’est Souad qui m’a très vite répondu. Puis j’ai fait la traduction du fameux poème. Et au bout de deux semaines, Souad m’a demandé de vérifier une autre traduction d’un autre poème. Et de fil en aiguille, elle a fini par me confier toute la traduction. Il ya des poètes arabes d’avant l’Islam, et il y a des poètes actuels. C’est dire l’étendue. Et c’est dire la difficulté de faire une traduction honnête, mais harmonisée pour le lecteur.

Je suis allé au concert du lancement de son album à la Cigale à Paris, et j’ai été heureux qu’elle me remercie en public en disant « Oustadi », mon maître (de traduction ça va de soi).

Souad et moi nous nous entendons à merveille. Nous allons coécrire un scénario de film historique à propos d’un haut personnage arabe du Moyen-âge. Il s’appelle Zyriab, et c’est lui le premier qui a introduit en Europe les instruments de musique à cordes : le luth, l’oud."

Ces chansons vous ont-elles touchées ?

"Les poèmes sont très touchants, mais la voix et la musique de Souad leur a donné une plus grande émotion."

Vous êtes également président d'une association (nom?) avec laquelle vous soutenez le compositeur bisontin Fayçal Salhi. Parlez-nous de votre association. En quoi consiste l'investissement de votre association pour la musique de Fayçal Salhi?

"Il y a à peine un an, Fayçal m’a demandé de présider l’association Ass de Zik (ce n’est pas joli comme nom, mais bon). Fayçal est joueur de luth (l’Oud) et compositeur. On le classe dans le Jazz oriental. Avec ses musiciens de grands talents qui ont chacun une audience internationale dans on domaine, Fayçal a déjà fait des tournées internationales. Il y a quelques jours à peine, il me parlait d’une tournée en Chine, une autre en Russie, enfin des perspectives excitantes. En vérité j’aime beaucoup Fayçal, c’est un garçon d’une incroyable sensibilité, on le sent en connexion permanente avec sa musique. Moi je lui donne un coup de main pour son nouvel album. J’essaie d’utiliser mon expérience passée pour lui trouver les moyens de son talent. Et comme son talent est grand, ça rend ma démarche parfois pénible. Mais bon il est aidé par la Ville de Besançon, par la Région et par la Drac entre autres. Je sais que l’album en cours va représenter pour lui un saut qualitatif, et ça m’encourage. Mais je ne suis pas seul. À Paris il y a entre autres Marc Chapuis, et à Besançon il y a Leila Monnier, jeune coach dynamique et formidable. Et artiste en sus."

Vous êtes également un homme de théâtre...

Je suis romancier et scénariste, mais j’écris aussi pour le théâtre. J’ai été primé deux fois par le Scène Francophone Internationale. Et mes pièces ont été lues dans plusieurs théâtres parisiens (l’Odéon, l’Aquarium, le Tarmac, le théâtre de Rungis). L’une d’elles s’intitule « l’humanité tout ça tout ça » raconte les déboires d’une petite fille entrée en France clandestinement avec sa mère. Elle a été mise en scène par la Parisienne Véronique Vellard et interprétée par l’excellente Caroline Stella pendant trois ans. Elle a été jouée partout. Sauf à Besançon et en Franche-Comté bien sûr (rires !) Une autre metteure en scène parisienne vient de la reprendre. 

À part ça, d’autres projets ? 

"Oui. Je viens d’achever la coécriture d’une pièce de théâtre avec l’excellent metteur en scène parisien Jean-Marie Lehec. Grand professionnel auprès de qui j’apprends des facettes qui m’échappent. Mais que de douceur de travailler avec lui. La pièce relate une soirée entre le pape Léon X et Léon l’Africain.

Par ailleurs, j’ai aussi deux romans qui devront être publiés cette année. L’un est une belle histoire d’amour, et l’autre le roman historique sur le poète arabe que j’ai évoqué plus haut."

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