Obésité infantile: la Franche-Comté dans les derniers de la classe

Publié le 29/03/2012 - 14:15
Mis à jour le 29/03/2012 - 18:04

En marge des « classes du goût » organisées dans certaines écoles de la région, nous avons fait parler une professionnelle de la diététique et de la nutrition sur l’obésité infantile. Valentine Caput ne cesse de lutter contre les comportements d’enfants « consommateur-roi ». Pour y arriver, il faut d’abord convaincre les parents des dangers encourus.

goût

« L’obésité chez les enfants avance avec une vitesse fulgurante. C’est aussi rapide qu’aux Etats-Unis. D’ailleurs la Franche-Comté est dans les derniers de la classe. Toutes les régions qui se trouvent au nord de Lyon sont particulièrement touchées. C’est vraiment une épidémie ». Le constat fait par Valentine Caput, diététicienne et nutritionniste libérale à Besançon, est sans appel.

Trop d’aliments sucrés, trop de boissons sucrées, trop de céréales sucrées… On connait les vecteurs qui concourent au développement de l’obésité infantile. On connait également les facteurs aggravants comme la sédentarité, la passivité ou l’absence d’encadrement des parents. Beaucoup de jeunes vivent aujourd’hui dans « un environnement obésogène », selon l’expression d’un spécialiste du sujet.

Manger de tout modérément

« On n’est pas dans une société où on mange parce qu’on a faim, mais on mange pour combler un vide. On s’ennuie, on va au frigo », témoigne Valentine Caput dont le cabinet de consultations ne désemplit pas. Elle n’a de cesse de lutter contre l’enfant « consommateur-roi » mis en scène dans les publicités. Combien de parents reconnaissent que pour pallier leur absence, ils laissent libre cours aux envies de leur progéniture sur le mode « il faut bien que je lui fasse plaisir ». Certes, admet la nutritionniste, mais pourquoi pas un système de compensation consistant à offrir une place de cinéma ou un livre ?

Les opérations du type « semaine du goût » ou « classes du goût » sont évidemment les bienvenues. « C’est mieux que rien, admet-elle, même si on ne touche que deux gamins dans une classe, on sait qu’à travers eux ce sont les parents qu’on éduque ».

A vrai dire, ce sont eux qui doivent poser des limites et des repères. « Ce n’est pas parce qu’un enfant aime quelque chose que les parents ne doivent pas dire stop. Trop souvent, ils estiment que ce que leurs enfants apprécient ne peut pas leur faire du mal », insiste Valentine Caput. Il ne faut pas stigmatiser pour autant. « Il suffit souvent de diminuer les quantités. Manger de tout mais modérément », recommande-t-elle en évitant de générer des frustrations et de prononcer certains mots comme grossir auquel il faut préférer grandir.

« Manger ce qui pousse à sa porte »

En clair, il ne faut pas priver ou supprimer. Avec les accrocs à une certaine boisson gazeuse de couleur sombre ou à une irrésistible pâte à tartiner non moins célèbre, il faut trouver un compromis. « On n’enlève pas un aliment, on le recadre dans une alimentation équilibrée ». La diététicienne suggère également de développer la notion de plaisir. « Quand on mange avec plaisir, on ne mange pas forcément beaucoup ».

D’où l’intérêt de ces « classes du goût » qui attisent la curiosité et permettent aux enfants de « verbaliser » les sensations. « Il y a tout un vocabulaire autour du repas qu’il faut apprendre. Comme il faut connaitre les spécialités régionales. La référence au terroir, manger ce qui pousse à sa porte est aussi important », conclut Valentine Caput.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Une récente étude du CHU soulève des inquiétudes envers les implants mammaires en silicone

En France, "environ 400 000 femmes sont porteuses d’implants mammaires en silicone suite à des chirurgies esthétiques ou reconstructrices" expose le CHU dans son communiqué. Bien que couramment utilisés, ils peuvent néanmoins "susciter des inquiétudes quant à leur sécurité à long terme". Dans une étude récemment publiée dans la revue Biomaterials, le docteur Isabelle Pluvy, l’ingénieur de recherche Florelle Gindraux et leurs collaborateurs du CHU de Besançon, montrent que la présence de silicone au contact des tissus semble stimuler le système immunitaire et favoriser localement la présence d’inflammation chronique.

Numérique en santé : Dijon accueille les journées régionales les 13 et 14 novembre

Les journées régionales du numérique en santé se tiendront les 13 et 14 novembre 2025 au palais des congrès de Dijon. Organisé conjointement par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le GRADeS Bourgogne-Franche-Comté, l’événement vise à mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire autour d’un numérique au service des pratiques, des organisations et des usagers.

Accès aux soins : 58% des habitants de Bourgogne-Franche-Comté insatisfaits

Le média de Radio France, Ici, a partagé ce mercredi 12 novembre 2025 les résultats de la consultation citoyenne "Ma commune, mon maire et moi" concernant l’accès aux soins en Bourgogne-Franche-Comté. Il ressort de ce sondage que 58% des habitants de la grande région ne sont pas satisfaits de l’accès aux soins là où ils vivent. 

Les Bourguignons Franc-Comtois vivent vieux mais en moins bonne santé que le reste de la France...

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Cancer colorectal : les infirmières libérales de Besançon bientôt autorisées à remettre des kits de dépistage

Le cancer colorectal est la deuxième cause de cancer alors qu’il existe pourtant "un test de dépistage fiable, simple et rapide" juge la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) CaPaciTéS Besançon & Métropole. Dans le cadre d’une expérimentation inédite en France, elle lance ainsi un appel aux infirmières libérales à se former afin de pouvoir délivrer des kits de dépistage directement auprès de leurs patients. 

Le kiwi, un “super-fruit” à savourer pour allier plaisir et santé selon Valentine Caput

L'OEIL DE LA DIET' • En juillet 2025, l’Union européenne a fait du kiwi, le premier fruit à obtenir une "allégation santé". L’occasion parfaite pour notre diététicienne, Valentine Caput, de revenir sur l’intérêt de ce petit fruit aux grands bienfaits.

Dermatose : les exportations de jeunes bovins vont reprendre dans les zones indemnes

Le ministère de l'Agriculture a annoncé jeudi 30 octobre 2025 la reprise des exportations de bovins, suspendues pendant quinze jours pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui continue toutefois de progresser dans les Pyrénées Orientales et dans le Jura où la suspension perdure.

“Le médecin légiste, c’est le médecin de la violence” : la chambre mortuaire du CHU de Besançon avec Dr Elisabeth Martin

Patricienne hospitalière depuis la fin de ses études en 2010, le Dr Elisabeth Martin dirige depuis mars 2024 le service de médecine légale et de victimologie du CHU de Besançon. Derrière les portes souvent fantasmées de ce service, c’est un métier méconnu, à la croisée du soin, du droit et de la justice, qu’elle nous décrit avec précision et humanité.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.09
nuageux
le 14/11 à 12h00
Vent
0.43 m/s
Pression
1010 hPa
Humidité
70 %