Alstom reste optimiste malgré des pertes

Publié le 12/05/2022 - 10:52
Mis à jour le 12/05/2022 - 10:55

Déjà handicapé par la digestion de Bombardier Transport, Alstom a été rattrapé par le conflit en Ukraine qui l’a obligé à déprécier sa participation dans le constructeur ferroviaire russe Transmashholding, faisant plonger ses comptes dans le rouge en 2021/22, mais la direction reste optimiste.

Alstom a publié mercredi une perte nette de 581 millions d'euros pour son exercice décalé (clos fin mars), contre un résultat positif de 247 millions lors de l'exercice précédent.

Élément marquant du compte de résultat: Alstom a passé une dépréciation de 441 millions d'euros correspondant à la valeur comptable de sa participation de 20% dans Transmashholding. "C'est une participation financière (...), qui n'a plus de pendant opérationnel depuis quelque temps", a indiqué le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, à des journalistes.

"Rien n'est exclu" quant à une éventuelle cession de cette participation dans le constructeur dont "l'activité est purement locale en Russie" et qui "continue à fonctionner", a-t-il dit. "Nous ne sommes pas acculés, on verra!"

La direction met en avant un "résultat net ajusté" ne prenant pas en compte 403 millions d'euros d'affectation du prix d'acquisition de Bombardier Transport (un indicateur retenu pour le calcul du dividende): il ressort à -173 millions d'euros, contre 301 millions sur l'exercice précédent.

D'autres charges exceptionnelles ont concerné des restructurations des activités héritées de Bombardier en Allemagne et en Suisse, ainsi que la fin de l'activité des bus électriques Aptis, produits près de Strasbourg.

"L'intégration de Bombardier Transport est en bonne voie", a relevé le PDG, qui parle de "stabilisation".

Cette intégration, moins rentable, est visible dans la marge opérationnelle du groupe, qui a plongé à 5%, en baisse de 2,3 point sur un an par rapport à l'"ancien Alstom". Mais le numéro deux mondial s'est fixé comme objectif de remonter jusqu'à une marge de 8 à 10% à partir de 2024/25, et ce but est maintenu.

Ces résultats ont moyennement plu aux investisseurs, principalement inquiets de la trésorerie future du groupe: le titre d'Alstom a clôturé sur un repli de 5,16% à 21,85 euros à la Bourse, après avoir perdu jusqu'à 11% en cours de séance.

"Tensions sur les livraisons"

Malgré les pertes, M. Poupart-Lafarge a salué "une très bonne année". Les résultats du premier exercice complet du groupe dans sa nouvelle configuration "sont totalement en ligne avec nos objectifs, tant en termes de performance financière qu'opérationnelle", s'est-il félicité.

Atteignant 15,5 milliards d'euros, le chiffre d'affaires annuel est en hausse de 11% par rapport aux ventes combinées d'Alstom et de Bombardier lors de l'exercice précédent.

Les prises de commandes ont parallèlement bondi de 33% (pro forma) à 19,3 milliards d'euros. Le carnet de commandes a crû de 9% pour atteindre le niveau record de 81 milliards au 31 mars. L'Europe et l'Amérique sont les marchés les plus dynamiques.

Le groupe a réglé avec ses clients "la quasi-totalité" des litiges portant sur des contrats hérités de Bombardier qui posaient des problèmes de faisabilité et/ou de rentabilité - et pour lesquels il a déjà passé près de 1,1 milliard d'euros de provisions -, selon le PDG.

"Malgré les difficultés à court terme liées à la situation macro-économique et géopolitique en 2022/23, le groupe reste pleinement engagé à réaliser ses objectifs à horizon 2025", porté par un marché particulièrement dynamique, a relevé M. Poupart-Lafarge.

Le dirigeant a confirmé ses perspectives optimistes présentées en juillet 2021, estimant que Bombardier devrait être pleinement digéré dans trois ans, et relevant ses estimations de synergies à l'horizon 2026. Il a parlé de trains à hydrogène, de batteries, de "mobilité plus sûre pour la santé avec des filtres permettant de tuer tous les virus" et de trains autonomes.

En attendant, "l'inflation va peser dans une certaine mesure sur la rentabilité" cette année, et "les pénuries de composants électroniques pourraient créer des tensions sur les livraisons", a-t-il prévenu. Le groupe prévoit néanmoins une progression "soutenue" des ventes en 2022/23, une augmentation des prises de commandes encore plus rapide et une amélioration de la marge d'exploitation.

Il va proposer la distribution d'un dividende inchangé de 25 centimes, correspondant à 35% de son résultat net ajusté avant la dépréciation de sa participation dans Transmashholding.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Faute de neige, la station de Métabief déplore un manque à gagner de 3 millions d’euros cet hiver…

Face au manque cruel de neige sur la saison 2023-2024, la station de Métabief n’a pas pu faire le chiffre d’affaires espéré malgré la réactivité des équipes. La station a d’ailleurs dû fermer mi-février. Philippe Alpy, président du syndicat mixte du Mont d’Or, nous en parle…

Haut Conseil des finances publiques : le gouvernement n’a “pas les moyens” de réaliser des baisses d’impôts sèches

Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), a estimé mercredi 17 avril 2024 que le gouvernement "n'avait pas les moyens" au vu de l'état de ses finances publiques, de faire des "baisses d'impôts sèches", contrairement aux promesses de l'exécutif.

La CCI Saône Doubs encourage les entreprises locales à prendre des élèves secondes en stage

La Chambre des Commerces et de l'Industrie Saône - Doubs propose aux entreprises du territoire d'envoyer par le biais du site 1jeune1solution des offres de stage pour la période du 17 au 28 juin. Cette plateforme permet de répertorier les offres des entreprises, associations ou d'autres organismes où les élèves peuvent candidater.

Qui sont les travailleurs indépendants en Franche-Comté ?

Depuis novembre 2022, le nombre de travailleurs indépendants (TI) n’a cessé d’augmenter en Franche-Comté avec un rythme moins soutenu qu’en 2021, selon les dernières donnés de l'Urssaf Franche-Comté. La région compte désormais 59.500 indépendants dont 27.900 travailleurs indépendants classiques et 31.600 auto-entrepreneurs (AE).

En 2024, le salon Micronora fêtera ses 75 ans, ”l’heure du renouveau”

Thierry Bisiaux, président de Micronora et Fanny Chauvin, directrice de Micronora ont présenté mardi 26 avril 2024 la prochaine édition du salon des microtechniques Micronora qui se tiendra du 24 au 27 septembre à Micropolis à Besançon. Le thème de cette année : les microtechniques intelligentes. Déjà 90% des espaces exposants sont réservés…

Pour une “école promotrice de santé”, les académies de Bourgogne Franche-Comté et l’ARS signent une convention

Pour renforcer la coordination entre ARS et rectorats de la région académique, au service de la santé des élèves de Bourgogne-Franche-Comté, Nathalie Albert-Moretti, rectrice de la région académique et de l’académie de Besançon, Pierre N’Gahane, recteur de l’académie de Dijon, et Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’ARS, ont signé une convention de partenariat, ce lundi 15 avril, à Dijon, dans les locaux de l’Agence Régionale de Santé.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.19
partiellement nuageux
le 18/04 à 21h00
Vent
0.32 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
92 %