Ayo: "Je suis née libre”

Publié le 07/12/2013 - 15:49
Mis à jour le 07/05/2019 - 16:57

La chanteuse Soul a sorti le 7 octobre 2013 son quatrième album “Ticket to the World” marqué pour la première fois par des sonorités rap plus direct pour exprimer un vent de colère collective… Ayo, dans l’ère du temps, est à la Rodia de Besançon ce samedi 7 décembre 2013. Un concert qui affiche complet.  Elle revient sur son histoire, parle des frontières. Elle qui se sent libre, notamment sur scène… 

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Par le passé, la douce Ayo, Allemande d'origine nigériane, "a beaucoup parlé de (sa) vie" dans ses chansons. De "Down on my knees" qui l'a révélé en 2006 à "Billie-Eve" son dernier album paru en 2011, elle a évoqué à travers la douceur du folk et de la soul l'addiction de sa mère, son enfance loin de son père ou la naissance de ses propres enfants. "La musique a été une thérapie pour moi, une façon de travailler sur moi-même", dit-elle. En répétition à Clermont-Ferrand, elle est aujourd’hui dans les startings-bloc pour sa tournée qui passera par la Rodia le samedi 7 décembre 2013. 

“Comme si l’hiver durait toute l’année…” 

Sur "Ticket to the world", le ton a changé. Plus révolté, il est né d'une "colère collective", raconte-t-elle dans un français teinté d’anglais. "On sort, on prend le métro et parfois on sent vraiment une énergie un peu lourde, comme si l'hiver durait toute l'année", explique la chanteuse installée à Paris. "J'ai ressenti ça en France et quand je suis allée à New York pour enregistrer l'album, c'était le moment où des émeutes ont éclaté à Londres. Je me suis dit que ce n'était pas juste un endroit, mais une réaction en chaîne", dit-elle.

“Ticket to the world” inspiré d’une histoire douloureuse…

"Ticket to the world", qui donne son titre à l'album, a été inspiré par une histoire particulièrement douloureuse. "Ma tante est décédée récemment au Nigeria. J'ai essayé de la faire venir en France pour qu'elle soit soignée mais ça a été très compliqué. J'ai réussi à lui obtenir un permis de travail, mais l'ambassade de France lui a dit que son dossier était incomplet", raconte Ayo.  

"La majorité des gens sont nés prisonniers" 

"Ça a été un choc pour moi. On est en 2013, on regarde les gens à Paris qui mangent, qui sont contents... Moi, j'ai un passeport allemand, je suis née libre, j'ai la chance de pouvoir aller partout. Mais la majorité des gens sont nés prisonniers", dit-elle.

Plongée dans ses pensées, elle évoque la "première fois de (sa) vie" où, à Paris, elle a vu des gens "faire la queue du matin jusqu'au soir" pour obtenir des papiers."Où est la dignité ? Même le mot passeport est très bizarre : +passer un port+... On parle comme si on était encore au temps de l'esclavage, alors que tout est en train de changer, qu'avec internet il n'y a plus de frontières", estime-t-elle.

Une légère orientation rap 

Pour exprimer cette colère, Ayo s'est tournée vers le rap. Un changement de cap qui risque de décontenancer les fans de son timbre folk, même si "Ticket to the world" comprend aussi de nombreuses ballades intimes et chantées. Pour la sublime liane, qui interprète même un duo avec Youssoupha sur "Fire", cette première est en fait un retour aux sources.

"Avant d'être chanteuse, j'étais rappeuse. Mais jusqu'à présent dans mes disques j'étais dans un autre état d'esprit, j'avais envie de parler de ma vie en chantant", confie-t-elle.

"Le rap a toujours été pour moi une façon de communiquer directe et plus efficace, mes rappeurs préférés sont ceux qui ont parlé pour les gens. Quand je rappe, je ne parle plus de moi, je deviens ambassadrice, je porte quelque chose", estime-t-elle. "La musique est une force et je suis fascinée par ça", dit-elle, évoquant les hymnes d'émancipation qui l'ont marquée, "The revolution will not be televised" de Gil Scott-Heron ou "Redemption song" de Bob Marley. 

Ayo - Fire par madmoiZelle

(avec AFP)

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