Quelle évolution ?
"En Bourgogne-Franche-Comté, comme dans l’ensemble des régions, les ménages sont plus souvent propriétaires de leur résidence principale que par le passé. A partir de 1968, la propriété se développe plus vite dans la région qu’en France métropolitaine, notamment en raison d’une population régionale plus âgée et moins urbaine", expliquent Frédéric Biancucci et Xavier Tribout, membres de l'Insee.
Et d'ajouter : "Depuis 1990, cependant, la propriété a quasiment cessé de progresser pour les moins de 60 ans. Avec la périurbanisation, la population s’est massivement tournée vers la maison individuelle. L’essor de la propriété est plus marque?e chez les couples, les seniors et les catégories sociales les plus favorisées".
Une hausse des propriétaires ?
L'évolution a été fulgurante. La région compte 800 000 ménages propriétaires de leur logement contre 367 000 en 1968. La progression entre 1968 et 2014 est la "troisième meilleure trajectoire régionale derrière les régions Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes", précise l'Insee.
Durant la même période, la part des locataires diminue peu dans la région, passant de 39 % à 35 % et celle des logés gratuitement chute, notamment avec la baisse des logements de fonction.
"La Bourgogne-Franche-Comté est une région moins urbaine. Dans ses territoires ruraux, peu densément peuplés, les prix du foncier sont plus abordables", est-il indiqué.
Zoom sur la Bourgogne-Franche-Comté
La croissance de la propriété est plutôt soutenue dans le Doubs, le Territoire de Belfort et la Nièvre. Dans le Doubs et le Territoire de Belfort, le taux de propriétaires en 1968 était assez faible, proche de la moyenne nationale. Depuis un rattrapage a eu lieu : on est passé de 35-40 % en 1968 à 55-59 % en 2014.
En Haute-Saône, dans l’Yonne et le Jura, la croissance du taux de propriétaires est "plus modérée" (de 14 à 15 point). Dans ces départements en 1968, la moitié au moins des ménages étaient déjà propriétaires de leur résidence principale.
"En Côte-d’Or, l’évolution du taux de propriétaires est la plus faible de la région. Le contexte est moins favorable en raison notamment des prix plus élevés de l’immobilier ; par ailleurs, la population plus jeune de l’agglomération de Dijon, étudiants et jeunes actifs, n’a ni la situation ni des moyens financiers suffisants pour acquérir un logement", explique l'Insee.
Des logements de plus en plus grands ?
Lorsque les habitants de Bourgogne-Franche-Comté décident d'acheter leur "chez soi", ils décident de prendre plus grand. L'Insee a noté une évolution de 3,9 pièces en 1968 à 4,8 pièces en 2014 alors "que la taille moyenne des ménages est passée de 3,1 à 2,3 personnes".
Plus surprenant, il apparaît que la salle de bain est devenue une pièce standard alors que moins d'un logement sur deux en était équipée il à 50 ans… Les logements de petites tailles (une ou deux pièces) représentent une part faible dans le choix de vie des acheteurs (4%).
Par ailleurs, l'Insee souligne que la maison individuelle est davantage choisie par "neuf propriétaires sur dix" comme résidence. Elle est notamment prisée par "les couples avec enfants".
Qui est propriétaire ?
"Depuis 1968, en Bourgogne-Franche-Comté, le taux de propriétaires a augmenté pour les plus de 25 ans ; à tous les âges, ces ménages sont plus souvent propriétaires que par le passé", souligne l'Insee.
"Entre 1968 et 1990, le taux de propriétaires augmente de plus de 15 points pour les 25-39 ans et les 40-59 ans. Puis, les 25-39 ans sont particulièrement touchés par la crise dans les années 1990, avec un taux de propriétaires en recul de 6 points, de 43 % à 37 %. Sur la même période, ce taux reste stable pour les 40-59 ans, soit environ deux ménages propriétaires sur trois. Les plus jeunes ont davantage souffert de la précarité accrue de l’emploi et du chômage".
Info +
Quelques chiffres…
- 800 000 ménages propriétaires de leur logement en Bourgogne-Franche-Comté (367 000 en 1968)
- Les propriétaires représentent 63 % des ménages dans la région en 2014 (contre 46% en 1968)
- Entre 1968 et 1990, le taux de propriétaires augmente de plus de 15 points pour les 25-39 ans et les 40-59 ans
(Texte et données : INSEE Bourgogne Franche-Comté)