De l'Irak à Chaux-Neuve: Raad et Wissam, deux bénévoles glacés mais heureux

Publié le 23/01/2017 - 15:08
Mis à jour le 24/01/2017 - 08:14

« Pour nous, c’est un honneur »: par – 15 °C et un vent glacial, Raad et Wissam Hadaya, deux Irakiens réfugiés en France, ont œuvré sans relâche comme bénévoles à la Coupe du Monde de combiné nordique de Chaux-Neuve. Un moyen pour eux de dire « merci »

 ©
©

Emmitouflés sous quatre couches de pull-over et une chaude parka, Raad et Wissam, 33 et 27 ans, accrochent des banderoles, montent des abris et donnent un coup de main là où les envoient les organisateurs de l'épreuve française de Coupe du monde de combiné de Chaux-Neuve qui s'est tenu ce week-end.  "Pour nous, c'est un honneur, on veut participer aux joies et aux peines des gens qui nous ont accueillis ici et c'est le moyen de dire merci à la France, de rendre un peu de ce qu'on nous donne", explique Raad, les yeux bleus rieurs et les cheveux roux dissimulés sous un bonnet.

La famille Hadaya a fui Qaraqosh, l'une des villes irakiennes où vivaient le plus de chrétiens, à l'arrivée de l'organisation Etat islamique (EI), en août 2014. Réfugiés à Erbil, au Kurdistan irakien, ils ont demandé l'asile en France, espérant éviter le redoutable périple entrepris par des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre, par la mer, la Turquie et les Balkans. Après deux ans d'attente dans des conditions "très difficiles", ils ont été autorisés à rallier la France en avion. 

Le contraste entre la chaleur de leur ville natale et les températures polaires de Chaux-Neuve, près de Mouthe - "la petite Sibérie française" - est cinglant. Mais "les gens nous avaient prévenu +le froid arrive, le froid arrive !+ et ils nous ont prêté des vêtements chauds !".

Ultra-motivés  

Raad, professeur d'anglais, et son neveu, carreleur, a travaillé avec les quelque 500 bénévoles de cet évènement emblématique du massif du Jura où se pressent chaque année près de 15.000 visiteurs.  "Ils sont ultra-motivés, adorables, toujours disponibles et surtout, ils parlent anglais, ce qui tombe à pic, car avec les athlètes étrangers et la Fédération internationale de ski, tout se fait en anglais", se réjouit le coordinateur de l'épreuve, Samuel Lopes. "C'est un vrai coup de main", ajoute-t-il, alors que les deux Irakiens arrivent sur le site en saluant tout le monde, ravis et déjà adoptés par les bénévoles locaux.

Les dix membres de la famille Hadaya, dont les deux grands-parents septuagénaires et trois enfants en bas âge, vivent depuis l'été 2016 à Mouthe, petite commune de 1.000 habitants, accueillis par l'association Accueil et solidarité des Hauts du Doubs. Malgré le traumatisme du déracinement, "quel soulagement de trouver un endroit où vivre en sécurité et où mettre les enfants à l'école", confient Raad et Wissam, dont l'objectif est désormais de faire valider leur permis de conduire irakien et d'apprendre le français pour pouvoir trouver un emploi.

À Mouthe, il y avait quelques réticences concernant l'accueil des réfugiés, mais "ils se sont vite intégrés, les gens ont tout de suite vu que c'était des gens très bien, très agréables et très polis", racontent Gilles Goelzer et Denis Pagnier, membres de l'association.

"On doit être de bonnes personnes avec ces gens qui font tant de choses pour nous", estime Raad, qui s'est fait "de nombreux amis", notamment à l'église où sa famille se rend tous les dimanches. Mais la douleur de l'exode, la perte de leur vie passée se lisent dans les yeux sombres de Wissam qui tente de rester en contact avec ses proches sur internet. "Nous attendions la libération de Qaraqosh. C'est fait. Mais les églises, les écoles sont détruites, les maisons ont été brûlées", déplore-t-il. "Donc pour l'instant, c'est difficile d'imaginer rentrer. On verra dans le futur, un futur qui est très incertain".

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Portes ouvertes du SYBERT : visiter, comprendre… et agir !

PUBLI-INFO • Rien n’est plus banal que l’action de déposer un déchet dans la (bonne) poubelle. Mais que devient-il ensuite ? Ou bien, aurais-je pu mieux le valoriser ? Pour tout savoir de nos déchets, comprendre leur circuit pour être valoriséde valorisation, le SYBERT organise une journée « Portes ouvertes », le samedi 27 septembre 2025, de 10h à 16h30.

Une fleuriste du Jura en lice pour tenter de décrocher le titre de meilleur fleuriste de France

Les 4 et 5 octobre 2025, la coupe de France des fleuristes, organisée chaque année par la Fédération française des artisans fleuristes, se déroulera lors du Festival international des jardins du Domaine de Chaumont-sur-Loire. Parmi les huit prétendants au titre, une fleuriste du Jura, Luce Bour de la boutique Évidence de Salins-les-Bains, tentera de tirer son épingle du jeu. 

Violences dans le foot : une convention sur la sécurisation des matchs de foot professionnels signée à Montbéliard

Une convention pour la sécurisation de l’organisation des matchs de football professionnel a été signée le vendredi 12 septembre 2025 au stade Bonal de Montbéliard avant la rencontre de football Sochaux-Caen en présence des représentants de l’État, de la municipalité de Montbéliard et de la fédération française de football. 

Qui est le colonel Elodie Montet, commandant le groupement de gendarmerie du Doubs ?

Le lundi 15 septembre, à 16h30 au château de Vaire, le colonel Élodie Montet prendra officiellement le commandement du groupement de gendarmerie départementale du Doubs. Elle dirigera 600 gendarmes et pourra compter sur l’appui de 400 réservistes pour couvrir 567 communes du département. Rencontre.

Besançon déploie un accueil renforcé pour ses 25.000 étudiants à la rentrée 2025

Élue deuxième meilleure ville étudiante de France en 2025 comme le rappelle la Ville de Besançon, un dispositif inédit pour est mis en place dès cette rentrée pour accompagner les 25.000 étudiants qui ont choisi la capitale comtoise pour leurs études. Ce jeudi 11 septembre est la journée Bienvenue aux étudiants avec une programmation culturelle dans plusieurs bisontins.

La vélorution revient ce samedi dans les rues de Besançon

Les deux associations Vélo de Besançon et les Manivelles organisent ce samedi 13 septembre à 17h une vélorution au départ du pont Battant à Besançon. Les organisateurs entendent ainsi "célébrer le vélo comme moyen de déplacement urbain et péri-urbain multi-avantageux, pour soi et pour la collectivité".

Autisme et parcours scolaire : un père de famille veut éveiller les consciences dans le Doubs

Julien Lopez, père de deux enfants atteints d’autisme, prend la parole ce mois de septembre 2025 pour alerter l’opinion publique sur la prise en charge des enfants atteints de ce handicap en France. Il appelle l’Etat, et notamment l’ARS, agence régionale de la Santé, à agir pour ouvrir plus de places en IME, instituts médico-éducatifs.

Le sénateur Longeot met en garde sur les conséquences de l’extinction programmée de la 2G

Prévue dès 2026, l’extinction programmée de la 2G, puis de la 3G tracasse le Sénateur du Doubs Jean-François Longeot, président de l’aménagement du territoire et du développement durable au Sénat. Dans un communiqué du 4 septembre 2025, le sénateur se dit inquiet de "l’absence d’étude d’impact permettant d'anticiper les risques potentiels à très court terme de cette fermeture pour les citoyens et les territoires les plus vulnérables".

Frédéric Péchier devant les assises : un procès hors norme pour 30 empoisonnements présumés à Besançon

Le palais de justice de Besançon accueille, à partir de ce lundi devant la cour d’assises du Doubs, un procès hors norme par son ampleur et sa durée. Celui de Frédéric Péchier, médecin anesthésiste de 53 ans, poursuivi pour 30 faits d’empoisonnement présumés, dont 12 mortels, commis entre 2008 et 2017 dans deux cliniques de Besançon. L’audience devrait durer jusqu’au 19 décembre.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 23.89
légère pluie
le 15/09 à 15h00
Vent
5.15 m/s
Pression
1018 hPa
Humidité
82 %