Débat sur le cumul des mandats : Valls cite Chevènement pour remettre le Sénat au pas

Publié le 19/11/2013 - 16:55
Mis à jour le 19/11/2013 - 16:59

Les députés ont rétabli lundi 18 novembre 2013 au soir l’interdiction pour un parlementaire d’exercer à partir de 2017 une fonction exécutive locale dont les sénateurs, avaient voulu s’exempter en première lecture. Manuel Valls avait préalablement argumenté déclarant notamment : « Il y a 79 sénateurs qui n’ont aucun autre mandat (…) Sont-ils illégitimes ?« , en citant par exemple Jean-Pierre Chevènement.

Lors de la seconde lecture du projet de loi organique sur le non cumul des mandats, les députés ont rétabli à une large majorité l'article premier qui dresse la liste des fonctions incompatibles avec le mandat de député ou sénateur : maire ou adjoint, président ou vice-président d'une intercommunalité, d'un conseil départemental ou régional, d'une société d'économie mixte, d'un établissement public local ou de "toute autre collectivité territoriale créée par la loi". Le vote sur cette seconde lecture dans son ensemble aura lieu mercredi avant une nouvelle lecture par le Sénat. L'Assemblée aura ensuite le dernier mot, le texte devant être voté à la majorité absolue de ses membres.
 
Sans surprise, les opposants au texte (UMP, UDI et radicaux de gauche) ont utilisé les mêmes arguments qu'en première lecture, principalement la nécessité d'un ancrage local, pour maintenir le cumul pratiqué par six parlementaires sur dix. "Vous allez créer des députés hors sol", a dit le député-maire UMP d'Altkirch (Haut-Rhin) Jean-Luc Reitzer. "Vous allez supprimer les députés de terrain", a ajouté son homologue du Touquet (Pas-de-Calais) Daniel Fasquelle.
 
Ces réactions ont suscité la colère des députés de la majorité non-cumulards, comme l'écologiste du Morbihan Paul Molac qui a dit ne pas avoir "besoin de mandat local" pour connaître la circonscription dont il est originaire et où il a été agriculteur et professeur d'histoire. Il a également affirmé que le non cumul lui permettait de traiter les 72 communes de sa circonscription sur un plan égal, "sans conflit d'intérêt".
 
Plus inattendus comme arguments, M. Fasquelle a estimé que le cumul permettait de faire des économies de "voitures de fonction" tandis que le radical du Calvados Alain Tourret accusait le PS de vouloir "plumer la volaille radicale", faite de nombreux députés-maires.
Pour l'UDI Michel Piron, le texte ne traite pas des "causes" du cumul qui n'est que "l'effet naturel de la centralisation".
 
Les parlementaires "seraient les seuls à être incapables de faire deux choses à la fois", s'est interrogé l'UMP Jean-Frédéric Poisson, en soulignant qu'aucune disposition ne concernait le cumul des mandats locaux. Il a estimé que "la volonté de contrevenir au vote du Sénat serait un motif d'inconstitutionnalité".
 
Des arguments balayés par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. "Bien sûr le Sénat représente les collectivités territoriales, mais représenter une collectivité ce n'est pas en diriger une", a-t-il dit en rappelant qu'il leur serait toujours possible d'exercer un mandat local non exécutif. "Il y a 79 sénateurs qui n'ont aucun autre mandat", a-t-il souligné en citant des personnalités comme Jean-Pierre Chevènement, Jean-Pierre Raffarin ou le président du Sénat Jean-Pierre Bel. "Sont-ils illégitimes ?", a-t-il demandé.
 
Même si le cumul ne s'appliquera qu'en 2017, "dans toutes les villes, les candidats aux municipales sont interrogés sur leurs intentions. Cette question est une première victoire", a dit le ministre, prédisant que personne ne reviendrait sur la réforme.
 
Pour le Front de gauche Marc Dolez, la réforme constitue une "réponse urgente et nécessaire à la crise de la représentativité".
 
"Cette réforme attendue mettra fin à une exception bien française", a plaidé le rapporteur du texte, Christophe Borgel PS), rappelant les missions d'un parlementaire: "voter la loi, contrôler l'action du gouvernement, évaluer les politiques publiques".
 
(source : AFP)
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Élections européennes : les candidats invités à débattre sur les questions agricoles dans une ferme du Jura

Dans le cadre des prochaines élections européennes qui auront lieu le 9 juin 2024, les Jeunes agriculteurs de la région Bourgogne-Franche-Comté et la FRSEA invitent les candidats à débattre de leur programme autour des questions agricoles au sein d’une exploitation située à Saint-Baraing. 

Demande de protection fonctionnelle à Anne Vignot lors du prochain conseil municipal

Durant le prochain conseil municipal qui aura lieu jeudi 16 mai 2024, les élus seront amenés à délibérer sur l'octroi de la protection fonctionnelle à la Maire de Besançon suite aux propos violents et menaçants reçus personnellement sur les réseaux sociaux à la suite de son dépôt de plainte contre l’action du collectif Némésis menée durant le carnaval de Besançon le 7 avril dernier. 

Anne Vignot sur les relations entre Besançon et Dijon : ”On n’est pas des copains, mais…” 

EXCLUSIVITÉ • Lors de l’inauguration de l’exposition Made in Germany au musée des Beaux-Arts de Besançon le 3 mai dernier, c’était la première fois que l’on voyait les maires de Besançon et Dijon réunis dans un même projet, voire complices, avec des discours positifs et élogieux l’un envers l’autre. On le sait, les relations entre les maires de Besançon et de Dijon n’ont jamais été particulièrement au beau fixe, alors qu’en est-il dans les coulisses ? Les élu(e)s d'une région doivent-ils forcément s'entendre et collaborer ? On a rencontré Anne Vignot pour en parler...

Remplacer la place de la Révolution par la place Charles Quint : la proposition du MFC rejetée

Fin 2023, la Ville de Besançon a mis en place des ”Ateliers citoyens” permettant aux Bisontin(e)s de faire des propositions sur tout sujet concernant la vie locale. Celles ayant obtenu le plus de suffrages, lors d'un vote en ligne du 15 mai au 5 juin, feront alors l'objet d'un vote en conseil municipal. Mais la proposition du Mouvement Franche-Comté est jugée irrecevable.

La revue " Besançon Maintenant " printemps 2024 bientôt dans vos boîtes aux lettres…

La deuxième édition de la revue ''Besançon Maintenant'' est disponible. Plus de 40 000 exemplaires, financés par le groupe Besançon Maintenant, vont être distribuées dans les boîtes aux lettres des Bisontines et Bisontins pour les informer des actions et propositions du groupe présidé par Ludovic Fagaut.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 12.3
légère pluie
le 16/05 à 12h00
Vent
3.47 m/s
Pression
1007 hPa
Humidité
77 %