Don de plasma : l'EFS lance un appel d'urgence en Bourgogne-Franche-Comté

Publié le 24/02/2023 - 15:30
Mis à jour le 27/02/2023 - 13:05

Chaque année, près de 26.000 patients reçoivent un traitement thérapeutique grâce au don de plasma en Bourgone-Franche-Comté. Une demande annuelle qui ne cesse d'augmenter face au déficit du nombre de donneurs bénévoles. Dans un contexte d'urgence, l’Établissement français du sang a organisé la première conférence de presse régionale ce mercredi 22 février à la maison du don à Besançon.

Le sang n'est pas le seul produit manquant dans les réserves des hôpitaux et des cliniques, un autre s'ajoute à la liste : le plasma. Partie liquide du sang dans laquelle circulent les cellules sanguines, globules rouges, globules blancs et plaquettes, le plasma contient des protéines d'un intérêt thérapeutique délivré sous forme de médicaments ou par transfusion aux patients. Si plus de 550 acteurs régionaux se sont engagés au sein de cette mission commune, les réserves de plasma restent faibles et les demandes continuent d'augmenter.

Des besoins qui augmentent de 10% chaque année

La région compte au total 180.000 donneurs bénévoles. Pour le directeur de l'Etablissement français du sang en Bourgogne-Franche-Comté, Christophe Bésiers, le défi est loin d'être relevé : "C'est important et pour le moment nous n'arrivons pas à combler cette demande de don de plasma. Chaque année en Bourgogne-Franche-Comté, les besoins augmentent de 10%". 

Destinés aux personnes en réanimation ou souffrant d'un déficit immunitaire, les médicaments délivrés grâce aux protéines extraites du plasma permettent aux patients d'améliorer leur quotidien. Nadège, âgée d'une soixantaine d'années, et receveuse d'un traitement délivré du plasma témoigne : "Je suis en déficit immunitaire depuis 40 ans, je n'ai pas d'anticorps, ce qui induit une grosse fatigue. Ce traitement m'aide à tenir trois semaines, j'en ai besoin pour vivre correctement". Chaque traitement mensuel nécessite 7 à 8 donneurs mensuels sachant qu'un même donneur peut réaliser ce don jusqu'à 24 fois par an.

Un manque de moyens important

Le manque de donneurs n'est pas la seule raison justifiant les faibles réserves en plasma, les moyens doivent eux aussi être revus : "nous avons besoin de plus de machines dans la maison du don à Besançon", indique Christophe Bésiers. La maison du don à Besançon compte au total six machines et la région en possède une trentaine. Une fois les transfusions effectuées, les ressources pour fabriquer les médicaments restent elles aussi essentielles. "Il existe 300 médicaments dérivés du plasma. Pour leur fabrication, il faut avoir des personnes qui possèdent la capacité de fabriquer cette matière première et recevoir cette même matière première", explique Samuel Limat, président de la commission des médicaments des établissements de CHU de Besançon.

L'EFS lance un plan national sur 5 ans

Pour répondre à cette demande, l'EFS lance un plan national sur 5 ans. Pour le moment, la satisfaction des dons de plasma est évaluée à 35% en France. Grâce à cette initiative, l'EFS souhaite passer des 900 ml de litres récoltés à 1.4 million en 2028, soit atteindre les 50% de satisfaction nationale. De plus, l'engagement éthique possède une place importante, car si la France compte sur l'engagement moral de ses donneurs, d'autres pays comme l'Autriche ont mis en place un système de rémunération. "Chaque don est rémunéré de 30 euros. Mais on ne peut pas se baser sur le même fonctionnement, nous pourrions prendre des risques importants. Nous avons besoin de maintenir cette souveraineté européenne et cette éthique du don", ajoute Pierre Tiberghien, président de l'European Blood Alliance, association européenne soutenue par 25 pays européens et l'EFS.

Comment fonctionne le don de plasma ?

Grâce à une technique nommée "aphérèse", le sang passe dans un appareil qui retient uniquement le plasma, puis retourne les autres composants sanguins au donneur. Le prélèvement peut durer entre 45 et 60 minutes.

Une des six machines plasmaphérèse à la maison du don de Besançon. © Eva Bourgin

Le don du plasma est plus accessible que le don du sang. Toutefois, il convient d'être en bonne santé et de remplir quelques conditions :  

  • avoir plus de 18 ans et moins de 65 ans
  • peser plus de 55 kilos pour un premier don de plasma
  • présenter une carte d'identité
  • respecter deux semaines entre un don de plasma et tout autre don

Info +

L'EFS cherche à construire un système de don plus résistant, c'est pourquoi une plus grande variété de donneurs est essentielle au don de plasma.

Infos pratiques

1 Commentaire

Pourquoi pas "" vendre son plasma "" ?????????
Publié le 1 mars 2023 à 18h40 par robert macarena • Membre

Un commentaire

Laisser un commentaire

Santé

Grève des pharmaciens : l’ARS réquisitionne des pharmacies grévistes pour assurer la continuité du service d’urgence

Face au mouvement de grève des gardes engagé par les pharmaciens d’officine, l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté se mobilise pour garantir l’accès aux médicaments en situation d’urgence sur l’ensemble du territoire régional, a-t-on appris ce vendredi 4 juillet.

Association le Don Du Souffle : deux bourses de 20.000€ attribuées à des chercheurs

Cela fait déjà dix ans que le Don Du Souffle s’engage annuellement dans des projets de recherche qui lui tiennent à cœur, en parallèle de ses activité principales. Cette année, l’association a décidé de soutenir deux programmes de chercheurs du domaine de la santé en leur attribuant une bourse de 20 000€ chacun, apprend-on ce mois de juillet 2025.

Parler du don d’organes en famille : l’appel de Philippe Patton, nouveau président de France ADOT

Philippe Patton, président de ADOT 25 à Pontarlier depuis 2014, a été élu président de France ADOT lors de l’assemblée générale annuelle de la fédération, qui s’est tenue à Paris samedi 28 juin 2025. Ce militant engagé dans la cause du don d’organes depuis 16 ans succède à la présidence de cette fédération nationale qui regroupe 63 associations départementales. Avec lui, on fait le point sur le don d’organe en France et la loi.

”Bonjour la santé” à Besançon : un théâtre forum primé et salué par les professionnels de santé

Présenté le 2 juillet 2025 à la séance plénière de la Conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) à Besançon, le projet ”Bonjour la santé” a suscité l’intérêt des acteurs régionaux de la santé. Ce théâtre forum, fruit d’un travail collectif avec les habitants du quartier des Clairs-Soleils, a reçu le 1er prix du concours Droits des usagers en Bourgogne-Franche-Comté, une reconnaissance forte pour cette initiative locale.

Canicule meurtrière à Besançon : la Ville de Besançon rappelle les dispositifs de soutien 

Comme nous vous en informions ce mardi matin, un homme sans domicile fixe est décédé sur la place du 8 Septembre, en plein centre-ville de Besançon. Selon la Ville de Besançon, ce décès serait ”très certainement en lien avec la canicule en cours”, alors que la région est frappée par une vague de chaleur intense depuis plusieurs jours. Elle rappelle les mesures en place et réflexes à avoir en cas de détresse.

Canicule en Bourgogne Franche-Comté : les conseils en cas de pic de pollution de l’air

Selon le dernier bulletin de l’air communiqué par l’organisation Atmo Bourgogne Franche-Comté, une dégradation est attendue mardi 1er juillet 2025 sur une grande partie de la région suite à la formation d’ozone en raison de la météo. Voici quelques recommandations sanitaires du ministère de la Santé en cas d’épisode ou de pic de pollution de l’air.

Pollution de l’air : une nette dégradation attendue en Bourgogne-Franche-Comté

Selon le bulletin d'Atmo Bourgogne Franche-Comté publié lundi 30 juin 2025, la qualité de l'air sur l’ensemble de la région est fortement affectée par les conditions météorologiques actuelles. Les fortes chaleurs combinées à un ensoleillement soutenu favorisent la formation d’ozone, principal polluant mesuré ces jours-ci.

Canicule : l’association Peta alerte sur les dangers pour les animaux

Alors que la France affronte une intense vague de chaleur cette semaine au moins jusqu’au 2 juillet 2025, l’organisation de défense des droits des animaux Peta (Pour une Éthique dans le Traitement des Animaux) alerte sur les dangers que représentent les températures élevées pour les animaux de compagnie et la faune sauvage.

Alimentation : les 6 conseils de Valentine Caput pour bien profiter de l’été !

L'OEIL DE LA DIET • Barbecues improvisés, apéros chips-saucisson, glaces, churros, restaurants en tout genre… les tentations sont nombreuses en cette période de l’année pour lâcher son rythme et ses habitudes alimentaires ! Mais équilibre et plaisir ne sont pas incompatibles… il faut juste avoir les bons réflexes !

Mobilisation le 28 juin à Besançon contre la loi Duplomb, une ”loi poison” selon des associations

Un large front d’associations, de syndicats agricoles et de formations politiques appelle à un rassemblement régional samedi 28 juin 2025, de 16h30 à 18h30, place Granvelle à Besançon. L’objectif : dénoncer la loi Duplomb, qualifiée de “loi poison” par ses opposants.

Baignade en Bourgogne-Franche-Comté : 87% des sites jugés d’”excellente ou de bonne qualité”

Alors que l’été démarre et que les congés approchent, l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté rappelle les dispositifs mis en place pour garantir une baignade sûre sur les sites naturels et artificiels de la région. 87% des sites étaient jugés d’excellente ou de bonne qualité, assure l’Agence.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.91
couvert
le 06/07 à 06h00
Vent
1.2 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
100 %