Le Nutri-score, aussi appelé code à 5 couleurs (5C), a été élaboré par une équipe de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Une "charte d'engagement" a été signée par les distributeurs Intermarché, Leclerc et Auchan, ainsi que le groupe agroalimentaire Fleury Michon en présence de la ministre de la Santé Marisol Touraine. Ils se sont engagés à mettre en place ce logo rapidement.
Chez Intermarché, le logo avec les cinq lettres A, B, C, D, E, assorties d'un dégradé de couleur allant du vert au rouge orangé devrait apparaître "dès le mois de juin" sur "les produits à marque propre" vendus sur son site internet, a précisé le distributeur dans un communiqué distinct.
Il sera ensuite "étendu progressivement", "d'ici la fin de l'année", aux produits vendus en magasin. "L'enseigne a toujours été en faveur d'un étiquetage nutritionnel clair et accessible à tous. C'est pourquoi elle soutient l'étiquetage plébiscité par la communauté scientifique et validé par les consommateurs", affirme Intermarché.
Du vert au rouge
L'idée est de guider le consommateur vers les produits les moins "nocifs". Les chips iront de l'orange au rouge. Même chose pour les céréales, les pizzas qui verront leur score aller du vert au rouge !
La méthodologie de base en provenance d'Angleterre a été modifiée en France afin de mieux analyser trois catégories d'aliments: les boissons sucrées, les fromages et les matières grasses ajoutées (huile, beurre...).
Les fromages devraient tous être en rouge, mais les moins gras comme les sodas les moins sucrés, seront en orange pour encourager leur consommation. Pour l'huile d'olive, elle sera aussi en orange, car elle expose moins aux maladies cardiovasculaires que le beurre…
Un nutri-score facultatif pour les fabricants
Le principe d'un étiquetage nutritionnel simplifié avait été décidé dans la loi Santé de janvier 2016, en application de la réglementation européenne. Facultatif pour les fabricants, il est destiné à inciter les Français à acheter moins de produits riches en gras, en sel et en sucre.
Marisol Touraine avait annoncé en mars le choix du logo Nutri-score (les cinq lettres A, B, C, D, E, assorties d'un dégradé de couleur allant du vert au rouge orangé), après un test en supermarchés ayant comparé l'efficacité de quatre systèmes. L'arrêté qui fixe le cahier des charges de cet étiquetage a été notifié à la Commission européenne, qui doit se prononcer d'ici fin juillet sur sa conformité à la réglementation européenne.
Éviter la cacophonie
"Nous nous réjouissons de l'engagement de certains professionnels" à utiliser dès maintenant cet étiquetage, a réagi l'association de consommateurs CLCV, espérant que "de nombreux autres vont suivre le pas". CLCV appelle aussi les fabricants à ne pas afficher d'autres logos, pour "éviter la cacophonie" et permettre aux consommateurs "de comparer rapidement les produits alimentaires entre eux".
En mars, des industriels avaient annoncé leur intention d'utiliser leur propre système d'étiquetage.
L'autre association de consommateurs associée à la signature, UFC-Que Choisir appelle également "les autres fabricants et distributeurs à se rallier à ce modèle d'étiquetage", "à la fois le plus efficace pour les consommateurs et le seul à bénéficier de la reconnaissance de l'Etat". "Il permettra (...) de lutter contre certaines idées reçues", ajoute-t-elle, soulignant que certaines références de plats cuisinés comme du chili con carne, du couscous ou du petit salé aux lentilles se classent dans le vert.
Info +
Un calculateur Nutricode en ligne
Selon le Nutri-code, les produits dont il faut le plus encourager la consommation portent une pastille verte, puis l’échelle passerait par le jaune, l’orange, le rose fuchsia pour finir par le rouge désignant les aliments qui sont le plus à limiter en termes de fréquence ou de taille de portion.
Comment est attribuée telle ou telle couleur ? "La densité énergétique, les teneurs en sucres simples, en graisses saturées, en sel (des éléments constitutifs qui, lorsque leurs niveaux sont élevés, sont défavorables sur le plan nutritionnel) sont d’abord considérés" explique le site Que Choisir qui a mis en ligne un calculateur spécial Nutricode "Puis, le cas échéant, les protéines, les fibres et la proportion de fruits, de légumes et de noix (des éléments nutritionnels considérés comme positifs) sont prises en compte.