France : 9 ONG saisissent la justice en urgence pour stopper les dérogations aux distances d’épandage

Publié le 23/04/2020 - 11:14
Mis à jour le 23/04/2020 - 10:56

Neuf organisation non gouvernementales dont l’UFC Que choisir ont déposé deux recours devant le Conseil d’Etat contre la décision du gouvernement accordant des réductions supplémentaires pour épandre les pesticides à des distance « encore plus faibles des habitations que celles pourtant insuffisamment protectrices imposées en décembre » selon un communiqué du 23 avril 2020.

© maxmann Pxb CC0 ©
© maxmann Pxb CC0 ©

"Sous le prétexte que le Covid-19 empêcherait les consultations du public, le gouvernement recule de nouveau en accordant des réductions supplémentaires pour épandre les pesticides à des distances encore plus faibles des habitations que celles pourtant insuffisamment protectrices imposées en décembre", dénoncent les ONG. Afin de protéger les riverains contre cet abus manifeste, elles déposent deux recours devant le Conseil d’Etat contre cette décision inadmissible.

Les ONG concernées sont : Générations Futures, UFC-Que Choisir, Collectif de Soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, France Nature Environnement, Union syndicale Solidaires, Eau et Rivières de Bretagne, AMLP, et la LPO sont requérantes - le Collectif Victimes des Pesticides des Hauts de France est en soutien car organisation non constituée.

"Ces dérogations permettent de passer outre le processus de concertation à l’initiative des utilisateurs de pesticides"

Selon l'UFC Que choisir dans un communiqué,"le gouvernement avait organisé durant l’automne 2019 une parodie de consultation nationale aboutissant à des distances d’épandage des pesticides ridiculement faibles". Certaines des organisations comme Générations Futures, avaient alors dénoncé et attaqué ces mesures devant le Conseil d’Etat. "Mais voilà que profitant du Covid-19, le gouvernement a adopté une instruction et communiqué sur la possibilité de réductions supplémentaires !", s'indigne l'association de consommateurs. "Ces dérogations permettent de passer outre le processus de concertation à l’initiative des utilisateurs de pesticides et l’obligation faite dans la Loi de respecter des zones sans traitement en l’absence de chartes, chartes dont la démarche de concertation et le contenu doivent être approuvés par les préfets !"

L'UFC Que choisir ajoute : "En clair pas besoin de concertations autour de chartes, ni d’approbations préfectorales, il suffit d’un simple projet de charte pour pouvoir pulvériser des produits toxiques à des distances encore plus faibles des habitations et des riverains qui y sont confinés, et ce jusque fin juin, période durant laquelle les épandages sont nombreux !"

"Un facteur aggravant les conséquences d’une infection par le Covid-19"

Cette situation est d’autant "plus inquiétante" selon les associations qu’une exposition chronique à la pollution de l’air serait considérée par ATMO-France comme "un facteur aggravant les conséquences d’une infection par le Covid-19". L'UFC Que choisir explique qu"'il serait justifié, dans de telles circonstances sanitaires, d’éloigner les pulvérisations de pesticides des domiciles des riverains des zones cultivées".

Malgré la forte mobilisation de collectifs, d’associations et de citoyens qui ont interpellé les préfets sur ce sujet depuis plusieurs jours, aucune annonce de mesures visant à éloigner les épandages n’a été faite. "Au contraire, dans de nombreux cas les distances sont fortement réduites, en témoigne les chartes proposées actuellement en Bretagne ou dans le Nord, ou encore dans les Pays de Loire dans 5 départements : Loire-Atlantique, Maine et Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée, des chartes ont été déposées par les syndicats agricoles divisant les distances nationales par quasiment 2 voire 3 selon les cultures, sans concertation réelle !"

"Des actions juridiques indispensables"

"Parce que le Gouvernement refuse de répondre à nos organisations sur ce sujet, que les conditions de dialogue et de participation de nos organisations ne sont pas réunies pour réellement atteindre le « mieux-vivre ensemble », et que les préfets font également la sourde oreille", les associations ont donc décidé d’engager deux recours : l’un sur le fond devant le Conseil d’Etat et l’autre en référé suspension contre :

  • L’instruction technique DGAL/SDQSPV/2020-87 du 3 février 2020 (N° NOR AGRG2003727C),
  • Le communiqué de presse « Distances de sécurité pour les traitements phytopharmaceutiques à proximité des habitations », publié le 30 mars 2020 sur le site internet du Ministère de l’agriculture,
  • La note « Eléments de mise en œuvre », dans sa 4e version du 30 mars 2020, mise en ligne sur le site internet du Ministère de l'agriculture.

(Communiqué)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Un nouveau centre d’imagerie médicale ouvre bientôt près de la Polyclinique de Franche-Comté

Début novembre 2024, un nouveau centre d’imagerie médicale ouvrira près de la Polyclinique de Franche-Comté, rue Blaise Pascal à Besançon. Il s’agit du centre d’imagerie de Chrysopolis*. On a rencontré Emmanuelle Jacquin, directrice du groupe Diméo, Dr Yvan Narboux, radiologue et Frédéric Dufay, responsable qualité et adjoint de la directrice ce mercredi 3 septembre.

Focus sur la dopamine : les conseils de Valentine Caput pour la rentrée !

L'oeil de la diet' • Le mois de septembre amène souvent la reprise de nos activités habituelles : reprise du travail et de l'école pour les enfants, activité physique, sommeil plus régulier... et tout cela sous le contrôle de notre dopamine ! Notre diététicienne Valentine Caput nous en parle...

L’UFC-Que Choisir réclame le retrait des confiseries à la caisse des supermarchés

Dans une enquête publiée mardi 3 septembre 2024, l’association UFC-Que Choisir dénonce le retour des confiseries au niveau des caisses des supermarchés. Elle rappelle que cette pratique est "en contradiction totale avec l’engagement de retirer les sucreries que la ministre de la Santé avait demandé en 2008"…

Santé : un nouveau contrat de prévoyance pour tous les agents de la Région Bourgogne Franche-Comté

Le jeudi 29 août 2024 à Besançon, Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, Patrick Ayache, vice-président en charge des ressources humaines, du tourisme, de l’attractivité de la région, de la promotion des terroirs et les organisations syndicales de la collectivité régionale ont signé un protocole d’accord et relatif à la mise en œuvre d’un contrat collectif à adhésion obligatoire en matière de prévoyance pour l’ensemble de ses agents.

Agriculteurs et soleil : les dermatos en campagne préventive sur les Terres de Jim

À l’occasion du plus grand évènement agricole d’Europe qui se tiendra les 6, 7 et 8 septembre 2024 à Mamirolle où plus de 100.000 visiteurs sont attendus, l’Association des dermatologues de Franche-Comté (Asfoder) et À fleur de peau seront présentes dans le village de la Mutualité santé agricole (MSA). Objectif : faire de la prévention solaire auprès de l’une des professions les plus touchées par les cancers de la peau.

Internes, embauches, urgences… : quoi de neuf au CHU de Besançon ?

Le directeur du CHU de Besançon, Thierry Gamond-Rius a tenu une conférence de presse jeudi 29 août 2024. Nombre de lits, embauches, internes, évolution du bureau des entrées, campagne contre le sexisme et comportements violents… on fait le point sur la situation de l’hôpital bisontin qui compte aujourd’hui 7.300 salariés, dont 700 internes.

Terres de Jim 2024 : la MSA de Franche-Comté est au rendez-vous

Les Jeunes Agriculteurs du Doubs organisent cette année la finale nationale et européenne du concours de labours les 6, 7 et 8 septembre 2024 à Mamirolle. Plus de 100.000 visiteurs sont attendus, ce qui fait de Terres de Jim la deuxième manifestation agricole en France après le Salon de l’Agriculture. La Mutualité Sociale Agricole de Franche-Comté bénéficie à cette occasion de 500m2 d’espace pour mettre en place son concept de "village MSA” composé d’espaces thématiques articulés autour d’un espace central : l’espace ”Jeannette Gros”.

Angoisses de la rentrée des classes ? Les conseils de Maud Huot-Marchand sophrologue à Besançon

L'instant Sophro de Maud • À l'approche de la rentrée scolaire, notre sophrologue bisontine Maud Huot-Marchand souhaite s'adresser aux parents et à leurs enfants pour aborder cette période dans les meilleures conditions et chasser les éventuelles angoisses grâce à quelques conseils...

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.32
légère pluie
le 12/09 à 09h00
Vent
1.19 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
94 %