Gabriel Attal à l'épreuve du feu agricole avant celle du Parlement

Publié le 29/01/2024 - 14:49
Mis à jour le 29/01/2024 - 14:49

Une méthode mise à l'épreuve avant même d'être exposée : Gabriel Attal avait promis de "l'action" et "des résultats" mais n'est pas encore parvenu à convaincre les agriculteurs, alors qu'il doit présenter sa recette et son programme devant un Parlement lui aussi bouillant mardi 30 janvier 2024. 

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

Les trois semaines qui séparent sa nomination de sa déclaration de politique générale devaient servir à préparer cette épreuve du feu devant l'Assemblée nationale mardi puis le Sénat mercredi. Gabriel Attal avait souhaité "nourrir" cette feuille de route d'échanges avec les parlementaires, les organisations syndicales, les élus locaux et "les Français".

Mais entre les rendez-vous prévus, le nouveau chef du gouvernement a dû glisser des rencontres avec les syndicats agricoles, qui manifestent depuis plus d'une semaine et entendent désormais bloquer Paris.

Dans une ferme de Haute-Garonne vendredi, son discours posé sur une botte de paille, le Premier ministre a présenté une série de mesures pour les agriculteurs. Et s'est même rendu sur un barrage emblématique dont il a obtenu la levée. Au moment où la puissante FNSEA annonçait la poursuite du mouvement.

Gabriel Attal avait dès la nomination de son gouvernement promis "de l'action, de l'action, de l'action" et "des résultats, des résultats, des résultats", en vantant "l'énergie" de ses ministres "engagés à 200% pour répondre aux attentes des Français".

Fil rouge

Lui-même s'est déplacé à plusieurs reprises, répétant dimanche, depuis une ferme en Indre-et-Loire, sa volonté d'"aller sur le terrain, même si c'est difficile". Au sein de l'exécutif, on minimisait lundi le nombre de barrages en place, comptabilisés autour d'une quarantaine. Et on insistait sur le "lien" qui n'est "pas rompu" avec la FNSEA et les Jeunes agriculteurs à l'heure où de nouvelles mesures doivent encore être présentées.

Si la méthode n'a à ce stade pas éteint la colère des agriculteurs, Gabriel Attal va tenter de la faire valoir au Parlement, où couve un autre feu, celui des oppositions, dans un contexte politique inchangé: l'absence de majorité absolue à l'Assemblée.

La gauche, unie pour l'occasion, lui promet sa première motion de censure - qui a peu de chances d'être adoptée sans la droite -, pour répliquer à son choix de ne pas solliciter de vote de confiance après son discours.

Vent debout contre les hausses annoncées des franchises médicales et des prix de l'électricité, les oppositions estiment en outre qu'Emmanuel Macron a largement réduit la marge de manoeuvre de son nouveau chef de gouvernement, en détaillant des mesures à venir lors de sa conférence de presse du 17 janvier.

"Pas de solution"

Devant un gouvernement incomplet, en attente des dernières nominations - dans la semaine selon une source ministérielle -, Gabriel Attal aura pour fil rouge les classes moyennes, "ceux qui ne peuvent compter que sur leur boulot et ont le sentiment de ne rien recevoir en retour". De quoi "construire un discours qui lui donne une véritable identité politique", dixit un ministre.

Son propos s'articulera autour de quatre chapitres, selon son entourage: "l'autorité et le régalien", "le travail et l'emploi", les "services publics" au premier rang desquels l'éducation et la santé, et enfin "l'agriculture et l'écologie", mais sans forcément de nouvelles annonces pour les agriculteurs.

Sur le volet écologique, le Premier ministre a dit espérer "sortir des débats stériles entre croissance et climat", promettant de bâtir "un nouveau modèle de croissance, car l'écologie crée des emplois".

Mais ce discours sera-t-il audible des agriculteurs qui manifestent contre l'excès de normes notamment environnementales ? La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a pris les devants lundi en soulignant les "combats convergents" entre agriculteurs et écologistes. Et en accusant Gabriel Attal de prendre ces derniers pour des "boucs émissaires" car il n'a "pas de solution" à la crise.

Pour sortir la tête de l'eau, l'exécutif compte porter la bataille au niveau européen. Emmanuel Macron doit ainsi demander, lors du Conseil européen jeudi, une nouvelle dérogation sur la mise en jachère de 4% des terres arables pour soutenir la biodiversité. Là encore, la pression des oppositions est intense, notamment à l'approche des élections européennes.

Raphaël Glucksmann, probable tête de liste du Parti socialiste, a en ce sens jugé "légitime" la colère des agriculteurs dont la situation est "d’abord liée à des politiques publiques injustes", prônant un "protectionnisme écologique européen".

Et le président du Rassemblement national Jordan Bardella a appelé Emmanuel Macron à défendre les agriculteurs français face aux "voitures allemandes" dans les négociations commerciales entre l'UE et le Mercosur.

(Source AFP)

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