"Gilets jaunes": intervention du chef de l'Etat ce lundi à 20h00

Publié le 10/12/2018 - 10:38
Mis à jour le 10/12/2018 - 10:52

Les corps intermédiaires le matin, puis « la Nation » toute entière : après un quatrième épisode de fronde des « gilets jaunes », Emmanuel Macron va s’adresser ce lundi 10 décembre 2018 aux Français dans l’espoir de faire, enfin, déboucher la crise sur une phase de dialogue. Le président, qui s’exprimera publiquement à 20H00, pour la première fois depuis plus d’une semaine, va présenter « des mesures concrètes et immédiates », a assuré dimanche la ministre du Travail Muriel Pénicaud.
 
 

© damien poirier  ©
© damien poirier ©

Cette initiative, qu'il a été pressé de toutes parts de prendre, intervient au surlendemain de l'acte IV des "gilets jaunes", avec quelque 136.000 manifestants samedi, et aussi un nombre record d'interpellations, plus de 320 blessés et encore des dégâts dans de nombreuses villes, particulièrement à Paris, Bordeaux et Toulouse.

Le chef de l'Etat réunit auparavant, dès 10H00, les présidents des associations d'élus locaux, du Sénat Gérard Larcher, de l'Assemblée Richard Ferrand et du CESE Patrick Bernasconi, en même temps que les cinq syndicats représentatifs (CGT, CFDT, FO, CFE-CGE et CFTC) ainsi que trois organisations patronales (Medef, CPME et U2P).

Refusant le "plan de communication", le syndicat Solidaires ne se rendra pas à la réunion, à laquelle participeront le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement.

"Le président de la République a souhaité réunir l'ensemble des forces politiques, territoriales, économiques et sociales dans ce moment grave que traverse la Nation, afin d'entendre leurs voix, leurs propositions et avec pour objectif de les mobiliser pour agir", a expliqué l'Elysée.

"Le temps du dialogue"

"C'est le temps du dialogue et des réponses de l'Etat à la France qui souffre dans le respect de l'ordre républicain et de nos institutions", a tweeté dimanche M. Larcher. Les partenaires sociaux avaient été reçus le 30 novembre par Édouard Philippe, à qui ils avaient réclamé des mesures rapides et concrètes.

Vendredi, une première table ronde s'est tenue au ministère du Travail, pour donner le coup d'envoi de concertations organisées en parallèle de la consultation organisée auprès des Français du 15 décembre au 1er mars.

Lundi, l'un des objectifs du chef de l'Etat est de montrer le retour dans le jeu des corps intermédiaires. Puis dans la soirée, Emmanuel Macron "s'adressera à la Nation" depuis le palais présidentiel, sous une forme que l'Elysée n'a pas encore détaillée.

Proche du Premier ministre Edouard Philippe, le maire de Bordeaux Alain Juppé a invité dimanche le président à "répondre concrètement à certaines attentes légitimes", à tenir "un discours d'autorité", mais aussi "de compréhension, d'empathie".

Sur le fond, Emmanuel Macron a jusqu'à présent affirmé qu'il entendait "changer de méthode" mais pas de "cap" économique. Des "macronistes historiques" militent pourtant pour un "tournant social" face aux "orthodoxes" budgétaires de Matignon et Bercy.

Un collectif de maires des Yvelines reçus vendredi à l'Elysée a également dit à M. Macron "que la méthode était catastrophique par rapport à l'objectif poursuivi depuis 2017", a indiqué leur porte-parole Karl Olive, maire LR de Poissy, qui "souhaite plus de justice et de justesse sociales".

"La démocratie est fragile"

Le député LREM Matthieu Orphelin a demandé au président d'"accélérer les réformes qui vont améliorer le quotidien des Français", en citant les retraites ou la précarité énergétique. Les ministres de Bercy, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, proposent aussi d'encourager les entreprises à verser à leurs salariés une prime exceptionnelle de fin d'année, qui serait exonérée d'impôt.

Alors que les revendications des "gilets jaunes", parties de la hausse des taxes sur le carburant, se sont rapidement étendues à la cause du pouvoir d'achat, un "coup de pouce" au SMIC, c'est-à-dire une augmentation du salaire minimum supérieure à l'indice de l'inflation, semble en tous cas exclu. Selon Mme Pénicaud, une telle mesure détruirait des emplois.

Dans l'opposition, la porte-parole des Républicains (LR) Laurence Sailliet réclame de ne pas "perdurer dans le déni et dans les explications complexes", sous peine de "se retrouver dans une situation dramatique". Plus direct encore envers le chef de l'Etat, le député RN Gilbert Collard a estimé que si celui-ci "ne trouve pas la formule de reconnexion avec le peuple, ça va être (...) quasiment ingérable."

Près de 2.000 interpellations

Samedi, le pouvoir est parvenu à enrayer l'escalade tant redoutée des violences, au prix toutefois d'une mobilisation policière rarement vue - et difficile à reproduire -, et de près de 2.000 interpellations, dont un grand nombre avant même les manifestations.

"Je sais, pour le constater dans certains pays, combien la démocratie est fragile", s'est inquiété dimanche le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, appelant "au ressaisissement".

Les inquiétudes montent aussi pour l'économie, et notamment pour le commerce à la veille des fêtes de fin d'année, même si les conséquences globales du mouvement sont encore difficiles à mesurer objectivement. Les estimations de la Banque de France sur la croissance du quatrième trimestre doivent en donner une première idée lundi.

Sur le terrain dimanche, des "gilets jaunes" moins nombreux ont encore maintenu des barrages, occupé des ronds-points, filtré le passage sur des routes et rendu gratuits des péages.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

gilets jaunes

Les Gilets Jaunes de retour à Besançon

Ils sont toujours là et ils l’ont à nouveau chanté. Moins d’une semaine après le déconfinement, les Gilets Jaunes ont décidé de poursuivre leur mobilisation ce matin à Chalezeule et en début d’après-midi eu centre-ville de Besançon en soutien aux « premiers de corvée »

Entre 600 et 1.000 manifestants marchent pour le climat à Besançon. Des Gilets Jaunes aux Livres dans la Boucle

"appel à la mobilisation générale" • Entre 600 manifestants et 1.000 manifestants selon la CFDT étaient au rendre-vous de la marche d’Alternatiba ANV (action non violente) Cop 21 au départ du parc Micaud à Besançon. Direction la place Flore pour rejoindre les Gilets Jaunes avec un Die In (mourir sur place). La marche devrait rejoindre les Vaîtes vers 17h avec un village des alternatives en parallèle de la Guinguette des Vaîtes mais le rassemblement s’est scindé. Une centaine de gilets jaunes a décidé de se rendre au centre-ville pour rejoindre les « Livres dans le Boucle ». La majorité des marcheurs climatique se sont dirigés en direction des Vaites.

Départ de la présidente de l’UCB : “Un centre-ville ne fonctionne que s’il a des clients. C’est à nous de le faire vivre…”

Après un peu plus de deux ans passés à la tête de l’Union des Commerçants de Besançon (UCB), nous sommes revenus sur les temps forts de la présidence de Cécile Girardet ce mois de septembre 2019. Plus qu’un bilan, c’est aussi un «coup de gueule» que la présidente a souhaité pousser suite aux mobilisations des Gilets Jaunes…

Politique

Christophe Grudler à Berne pour un partenariat visant à améliorer “la vie des citoyens des deux côtés de la frontière”

Christophe Grudler (Mouvement Démocrate / Renew Europe), rapporteur du Parlement européen sur les relations avec la Suisse, sera en mission officielle à Berne (Suisse) les 11 et 12 septembre 2025, dans le cadre d’une délégation de la Commission des affaires étrangères (AFET) du Parlement européen.

Sébastien Lecornu, nouveau Premier ministre, promet des “ruptures”

Des "ruptures" dans "la méthode" mais aussi sur "le fond" : pour sa première prise de parole depuis sa nomination mardi soir, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a lancé un message aux Français et aux oppositions mercredi 10 septembre 2025 lors de sa prise de fonctions afin de trouver un compromis permettant la formation d'un gouvernement et l'adoption d'un budget.

10 septembre : pas de jour chômé et rémunéré pour les agents de la Ville de Besançon

Le 5 septembre dernier, l’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, SUD et UNSA avait interpellé la maire de Besançon pour lui demander une journée chômée et rémunérée pour tous les agents de la ville lors de la journée de mobilisation du 10 septembre 2025. Une demande à laquelle Anne Vignot a répondu par la négative le 8 septembre 2025. Une réponse qui déçoit mais "ne surprend pas" les syndicats. 

“Pot de départ” de François Bayrou à Besançon : prochaine mobilisation le 10 septembre

Ce lundi 8 septembre à 20h, plus de 200 personnes se sont retrouvées place du 8 Septembre à Besançon, pour marquer la fin du mandat de François Bayrou et de son gouvernement, écartés après le vote de confiance. L’occasion, pour les participants, de "fêter" ce départ mais aussi de préparer la mobilisation prévue le 10 septembre.

Rebondissement : Raphaël Enthoven maintenu au festival Livres dans la boucle

Le 4 septembre, Grand Besançon Métropole annonçait avoir retiré Raphaël Enthoven de la programmation du festival littéraire Livres dans la boucle prévu du 19 au 21 septembre 2025. Cette décision faisait suite à une prise de position du Parti communiste local, qui avait dénoncé certains propos de l’écrivain et philosophe sur Gaza publiés sur X. Mais ce lundi 8 septembre, la présidente de GBM, Anne Vignot, a finalement déclaré par voie de communiqué que Raphaël Enthoven serait maintenu dans la sélection du festival.

Déprogrammation de R. Enthoven de Livres dans la boucle : le RN réclame le retrait de la subvention régionale

Le groupe Rassemblement national (RN) au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté a réagi à la décision de l’agglomération du Grand Besançon de déprogrammer l’écrivain et philosophe Raphaël Enthoven du festival Livres dans la boucle, prévu du 19 au 21 septembre.

Le sénateur Longeot met en garde sur les conséquences de l’extinction programmée de la 2G

Prévue dès 2026, l’extinction programmée de la 2G, puis de la 3G tracasse le Sénateur du Doubs Jean-François Longeot, président de l’aménagement du territoire et du développement durable au Sénat. Dans un communiqué du 4 septembre 2025, le sénateur se dit inquiet de "l’absence d’étude d’impact permettant d'anticiper les risques potentiels à très court terme de cette fermeture pour les citoyens et les territoires les plus vulnérables".

Vote de confiance : les Jeunes Horizons du Doubs demandent à Dominique Voynet de ne pas voter contre

Dans une lettre ouverte adressée à la députée de la 2e circonscription du Doubs ce vendredi 5 septembre, soit trois jours avant le vote de confiance à l’Assemblée nationale, les Jeunes Horizons du département prennent position sur la situation politique nationale et appellent à la responsabilité.

Le drapeau américain est bel bien hissé pour le 8 septembre à Besançon

À l’approche des commémorations de la Libération de Besançon, prévues le 8 septembre, Jean-Philippe Allenbach, président du Mouvement Franche-Comté, a adressé un mail à la maire de la ville concernant la présence du drapeau américain lors de la cérémonie. Anne Vignot a répondu.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 13.77
légère pluie
le 14/09 à 06h00
Vent
2.92 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
93 %